Une première collaboration réussie en graphisme avec l’école Brassart
« Le premier intérêt d’une collaboration écoles-entreprises est pour les étudiants d’expérimenter à une « commandite », c’est-à-dire d’être confrontés à un vrai brief », explique Christophe Bultel, directeur de l’Ecole Brassart, établissement d’arts appliqués à Nantes. C’est à la suite d’une sollicitation de cette école que l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement propose de réaliser un film d’animation de 30 secondes en 3D pour présenter Wind for Goods, événement du transport maritime à la voile. Un groupe de 7 étudiants en 4e année en section animation 3D VFX- Game art et jeux vidéo se prend au jeu et rencontre l’équipe communication de l’agence pour prendre le brief « avec deux contraintes », se souvient le directeur. « La première était de représenter en 3D une armada de bateaux du transport maritime à la voile en ne reproduisant aucun des bateaux qui sont encore à l’état de prototypes et le second était de reconnaître Saint-Nazaire ». En retour, deux pistes ont été explorées par les étudiants que l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement a décidé d’exploiter sur son événement. En échange, les étudiants ont pu visiter le salon Wind for Goods et voir de près les prototypes des transports maritimes du futur.
Fort de cette réussite partagée, les étudiants de 2e année en Arts Graphiques et Illustration de l’école Brassart se sont vu à leur tour confier une nouvelle mission, cette fois-ci pour le Bureau des Congrès de Nantes et Saint-Nazaire. L’enjeu consiste à imaginer des illustrations pour mettre en lumière deux problématiques que sont l’inclusion et la lutte contre le gaspillage alimentaire dans le cadre du tourisme d’affaires. « La facilité avec laquelle les étudiants se sont appropriés ces thématiques dont ils sont si familiers nous a beaucoup surpris. Ces sujets les enthousiasment totalement et ils n’ont pas eu de mal à trouver des pistes créatives très vite », souligne Christophe Bultel, pour qui les étudiants sont d’autant plus enthousiastes que le message est sincère.
Un point fort de la coopération entre entreprises et écoles consiste à présenter des mises en situation réelle. « Nous aimons beaucoup les faire travailler sur des cas d’école, c’est toujours plus constructif d’être confrontés à une vraie demande d’entreprise. Cela permet de challenger nos étudiants qui pourront ensuite valoriser cette production dans leur portfolio, show-reel à la sortie de l’école, de pouvoir parler d’une création qui aura vraiment été utilisée par l’entreprise partenaire ». A condition toutefois que le partenaire pédagogique s’engage à fournir un regard bienveillant et constructif sur le travail réalisé par les étudiants qui n’a souvent pas vocation à être exploité tel quel.
« Une belle opportunité pour les étudiants de l’ESPI de représenter leur territoire sur le SIMI »
Autre exemple de coopération, la participation d’étudiants de Bachelor de l’Ecole Supérieure des professions immobilières (ESPI) de Nantes au salon de l’immobilier d’entreprise à Paris (SIMI) en novembre 2023. « Notre volonté est de faire en sorte que l’école et l’entreprise se côtoient en permanence et de manière naturelle », explique Valérie Caillard, directrice de l’ESPI Nantes et membre du Bureau du Club immobilier Nantes Atlantique (CINA). « L’immobilier, c’est un monde de réseaux. Il est donc important que nos étudiants rencontrent très tôt les acteurs de leur territoire ; cette participation sur le stand de l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement est également un moyen de faire rayonner leur territoire à l’échelle nationale ».
Accueil-café (photo ci-dessous), visite du salon et des stands des autres métropoles, suivi des conférences… Une belle occasion pour les étudiants de découvrir le salon, d’aller à la rencontre des acteurs de l’immobilier et d’apprendre à se présenter à des professionnels en quelques minutes. « La démarche s’est révélée extrêmement positive pour les étudiants qui ont souvent été surpris du bon accueil qui leur était fait et qui leur a donné confiance en eux. Pour nos étudiants, c’est un vrai privilège d’aller sur un salon national, réservés à des professionnels, alors qu’ils ne sont encore qu’apprentis », se réjouit la professeure qui souligne cette « initiative nantaise » qui a été remarquée sur le SIMI.
La logistique, un savoir-faire mis en pratique par les étudiants de l’IUT de Saint-Nazaire, lors des salons professionnels
A Saint-Nazaire, côté logistique, on s’y connaît plutôt bien. Cela fait déjà plusieurs années qu’Hélène Challier pousse ses étudiants en logistique à l’IUT de Saint-Nazaire sur de nombreux événements professionnels. « Déjà en 2018, nos étudiants avaient participé à toute l’organisation des Jeux Mondiaux du sport d’entreprise », se souvient la professeure. Installations des stands, accueil, rangement, mobilité des participants, 25 étudiants s’étaient mobilisés pour gérer toute la logistique. Certains étudiants ont déjà eu la chance de partir au salon de l’aéronautique du Bourget pour installer les stands des sous-traitants d’Airbus. Un de leurs derniers projets est l’organisation de la logistique dans la distribution de paniers de légumes en circuits-courts en lien avec le Conseil général de Loire-Atlantique. « Plus nous sommes en amont du processus, et plus c’est intéressant pour eux. Cela leur permet de réfléchir à toutes les étapes du processus à mettre en place », souligne-t-elle. Sur le salon Wind for Goods, les étudiants de l’IUT de Saint-Nazaire (photo ci-dessous) ont à nouveau prêté main forte pour l’installation des stands des entreprises du transport maritime à la voile. « Quand on leur fait confiance, les étudiants se montrent à la hauteur des attentes », se félicite Hélène Challier, non sans une certaine fierté.
« Je ne suis pas arrivé ici par hasard », prévient Christophe Dupont-Huin (photo), fondateur et dirigeant de Proselis. Passionné de voile, cet Orléanais a passé une bonne partie de ses étés à Saint-Marc-sur-Mer avant de venir créer son entreprise à Savenay, en 2003. Si la proximité de la mer était une condition sine qua non, elle n’a pas été le seul critère déterminant pour son implantation : « j’étais convaincu que l’avenir se situait au carrefour des quatre voies, entre Nantes et Saint-Nazaire, en direction de Vannes comme de Rennes ».
Croissance de 10% à 15%
Un choix stratégique conforté par la belle trajectoire de Proselis, qui affiche une croissance annuelle de 10 à 15 % et compte aujourd’hui une quarantaine de salarié·es. Sa mission ? Accompagner les entreprises, collectivités et associations dans les domaines numériques des infrastructures à l’infogérance et la sécurité, avec la volonté de « leur simplifier et faciliter l’informatique ». Des clients principalement situés en Loire-Atlantique et dans les départements limitrophes, dotés d’un parc de 10 à 250 machines.
Un projet d’entreprise centré sur l’humain
Pour mener à bien ses missions, Proselis s’appuie sur sa raison d’être : servir l’humain pour créer de la valeur sociale, sociétale, économique et environnementale. Des valeurs qui s’illustrent au quotidien, à tous les postes de l’entreprise, dans un cadre de travail pensé pour le bien-être des équipes. Dans le bâtiment construit en 2010 sur le parc d’activités Porte Estuaire, tous les salariés sont équipés d’un bureau ergonomique afin de travailler à leur guise assis ou debout. Christophe Dupont-Huin a fait de la santé au travail un axe fort de sa politique RH. L’entreprise est accompagnée tout au long de l’année par une ergonome et les espaces ont été conçus pour un confort de travail optimal : hauteur de plafond supérieure aux standards, travail sur la luminosité naturelle et artificielle, etc. Une même attention a été portée aux salariés itinérants, en les dotant de véhicules de fonction confortables. Dans un souci de préservation de l’environnement, des fontaines à eau raccordées au réseau permettent de faire l’impasse sur les bouteilles plastiques et des panneaux photovoltaïques assurent l’autonomie énergétique du bâtiment.
Qualité de vie et dynamisme économique : le combo gagnant
Des atouts salués par les salariés, qui trouvent en outre leur compte dans la localisation de Proselis. « Le territoire se fait de plus en plus attractif et dynamique au fil des ans. Le tissu économique s’est étoffé, les logements, les commerces et les services ont suivi. On est à 20 minutes de Nantes, de Saint-Nazaire et de la mer, au cœur de la métropole ! ».
La Maison Qui Switche, le concept qui recrée du lien entre les professionnels sur les territoiresEn savoir + sur Proselis
Besoin de vous installer pour un rendez-vous client à mi-chemin, faire une pause entre deux rendez-vous commerciaux ou organiser une formation dans un lieu qui invite à la détente ? C’est le concept de « La Maison Qui Switche ».
Une plateforme met en relation des « homers » avec des « workers », des particuliers qui en semaine, du lundi au vendredi, sont prêts à ouvrir la porte de leur maison, pour partager leur salon leur séjour, ou même un bureau pour des travailleurs. Ici, il est possible de louer une pièce de la maison à l’heure, à la demi-journée, à la journée.
Retour sur cette success-story, née à Grandchamp-des-Fontaines (44), avec sa fondatrice, Maryline André (photo ci-dessous), tout juste de retour du salon Vivatech de Paris.
Comment vous est venue cette idée de lancer le premier « coworking à la maison » ?
Je suis vraiment partie de mes besoins et de mon parcours de vie. Auparavant, je travaillais comme contrôleure de gestion et j’ai occupé différents postes au sein du groupe Axa, d’abord en Italie, puis à Paris. Arrivée à Nantes, avec mon conjoint, j’ai changé de métier pour devenir comptable des agents généraux d’assurance. Mon secteur couvrait le Finistère et la Loire-Atlantique. Et comme en parallèle, je suis devenue maman de 3 enfants, s’est alors imposée à moi la nécessité de réorganiser mes temps de vie. Mais cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. C’est suite à un arrêt maladie, et la mise en garde de mon médecin, que j’ai pris conscience qu’il me fallait réadapter ma vie, en commençant par raccourcir mes trajets et réorchestrer ma vie professionnelle. J’ai alors préparé mon départ avec mon employeur, dans l’idée dans un premier temps d’ouvrir mon propre cabinet d’expertise-comptable autour de mon domicile. Progressivement, je me suis rendue compte que de travailler depuis la maison et être disponible pour mes enfants à partir de 18h était vraiment important pour moi. Je découvrais le rire, le jeu … et je me suis demandée combien de parents étaient confrontés à cette ambivalence. D’après un sondage, 84% des personnes reconnaissent qu’elles sont heureuses en télétravail, en raison notamment du temps gagné dans les trajets. Je me suis rendue compte qu’il y avait un vrai manque à combler pour beaucoup de monde.
A quels professionnels s’adresse la Maison qui Switche ?
La Maison Qui Switche peut répondre aux besoins de toute personne qui, à un moment ou l’autre, est amenée à exercer son activité en mode nomade. Il peut s’agir de commerciaux qui veulent se poser pendant leur tournée, de free-lances pour recevoir un client, un gestionnaire de patrimoine pour recevoir son client, une psychanalyste pour accueillir son patient dans un milieu différent, ou d’un manager pour organiser sa réunion d’équipe au vert dans le but de rapprocher ses collaborateurs de la nature. Des coachs ou formateurs viennent pour louer le salon, et finissent par investir le jardin. Pour le « Homer », qui reçoit, le budget pour devenir Maison qui Switche est minime : disposant déjà d’un espace ouvert avec téléviseur, du café/thé, wifi (audit qualité vérifiée), avec un câble HDMI, il transforme son séjour en salle de réunion ou espace partagé.
Cela répond au bien-être au travail lorsque l’on n’est pas chez soi ou pour sortir du bureau. Alors qu’aujourd’hui, les entreprises aménagent les bureaux pour être « comme à la maison », c’est bien un signe qu’on travaille bien à la maison.
En ouvrant votre porte, vous contribuez à recréer de la proximité dans des lieux qui en semblaient dépourvus…En effet, ce concept permet de recréer du lien sur les territoires, d’apporter de la cohésion entre les travailleurs indépendants, cela permet à des auto-entrepreneurs de se retrouver près de chez eux… Et parfois, cela va permettre d’engendrer des opportunités d’affaires…
Quels avantages les « colocataires » y trouvent-ils par rapport au coworking?
Il y a beaucoup d’avantages. Je n’y avais pas pensé au début, mais les professionnels viennent y chercher une alternative au coworking plutôt qu’une solution complémentaire. Un développeur informatique nantais qui travaille de chez lui me confiait ne pas trouver son bonheur dans les espaces de coworking, qui peuvent pècher, pour certains par leur manque de confidentialité, sont souvent trop grands, bruyants et collectifs. Les réservations chez nous se font au maximum à 7 jours et souvent la veille pour le lendemain. « La Maison qui switche » peut aussi être une solution de dernière minute si on a une coupure de wifi ou des travaux dans son bureau. L’avantage est aussi de se donner rendez-vous à mi-distance : des professionnels de Rennes donnent rendez-vous à des clients nantais pour être à mi-chemin et éviter les embouteillages. Un gestionnaire de patrimoine de St-Herblain va retrouver son client d’Abbaretz chez moi à Grandchamp. La plateforme digitale vous affiche des maisons dans un rayon de 20kms par rapport à votre recherche. Je considère qu’il ne faudrait pas dépasser 15mn de temps de mobilité pour apprécier l’expérience de « la Maison qui Switche », avec en sus, à l’arrivée, le parking, le café et le sourire !
Nous sommes en plein essor. Nous comptons déjà 18 maisons en ligne sur la Loire-Atlantique et 28 sur la France. Le nombre s’accélère depuis la diffusion du concept à la télévision sur France3. Depuis, les demandes affluent de partout en France, du Sud ouest, au Nord Ouest ou même de Lyon.
Votre maison est située sur la communauté de communes d’Erdre et Gesvres, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes. De quelle manière votre territoire vous a-t-il soutenu ?
Ce sont mes premiers ambassadeurs ! Dès le début de mon projet, le maire de Grandchamp-des-Fontaines m’a donné des contacts pour développer mon projet. Le directeur du développement économique du territoire d’Erdre et Gesvres, Olivier Mentec, est un véritable soutien que ce soit en termes de mise en relation, de communication et contribue à la promotion de la Maison qui Switche sur les réseaux sociaux, il a même accepté de participer à notre vidéo de promotion, etc. Par ailleurs, nous venons de monter un réseau d’auto-entrepreneures sur Grandchamp-des-Fontaines. Ce réseau se rajoute à tout une série de réseaux dont je fais partie comme Femmes du digital de l’ouest, dont j’ai été lauréate, le réseau Dynabuy, qui me permettent d’entreprendre sans être seule.
Projetez-vous d’étendre votre concept ailleurs qu’en ruralité et sur d’autres territoires ?
En effet, cette réflexion est nouvelle et fait suite à des demandes qui viennent d’un peu partout en France. Au salon Vivatech, où j’ai pu aller mi-juin grâce à Orange qui m’accompagne, j’ai pu tester le concept auprès de retraités qui ont le temps et l’espace, et pour réduire leur isolement et créer du lien avec leur environnement. Les étudiants se montrent très intéressés pour profiter de lieux tranquilles pour faire leurs révisions en petits groupes (21 euros TTC à la journée, 10,5€ pour 1h30, 6,5€ pour 30mn). Avant il fallait adhérer via une franchise ; depuis un mois, le concept a évolué. Une simple inscription sur la plateforme suffit, et après une simple visite en visio pour s’assurer que les qualités d’accueil et d’équipement sont requises, votre maison apparaît sur le site. En deux jours, tout le monde peut devenir Maison qui Switche. La plateforme se rémunère à chaque transaction payée par le worker. Il faut comprendre la Maison qui Switche comme une économie de partage de frais (chauffage, électricité, café…) plus que comme une location immobilière ou locative. Un peu comme Blablacar…
Grandchamp-des-Fontaines se situe à une vingtaine de kilomètres de Nantes. Comment voyez-vous ce territoire évoluer ?
Depuis 10 ans, la démographie explose, avec la présence de 50% de familles avec de jeunes enfants (source : dernier recensement Insee). De nouvelles classes maternelles et primaires ouvrent, des infrastructures se créent pour redynamiser les centres-villes et attirer ces familles avec enfants, des pôles d’activités qui sortent de terre comme à Belle-Etoile. C’est un territoire en croissance qui plaît pour des habitants en quête de territoires limitrophes qui présentent l’avantage de ne pas être loin de Nantes mais avec des prix de l’immobilier beaucoup plus accessibles. Et le conjoint peut si besoin aller travailler à Nantes. La mobilité est au cœur des préoccupations des élus qui l’améliorent en permanence, en créant de nouvelles voies cyclables par exemple. Grandchamp-des-Fontaines est la ville des associations par excellence. Et pour les professionnels comme nous, cela passe notamment par la réflexion autour d’une coopération entre le territoire Erdre&Gesvres et la Fondation Territoriale 44 sur la mise en place de partenariats publics-privés entre entreprises et associations. Pour moi, la solution d’avenir est de travailler ensemble pour un futur meilleur.
Pouvez-vous nous citer 3 lieux favoris près de chez vous ?
Chaque année en septembre, a lieu le festival Le Grand Chambardement, un grand moment de vie et de festivités pour tous les habitants, mais il y en a beaucoup d’autres tout au long de l’année, comme le festival « Nature en fête » et beaucoup de fêtes pour les enfants. Ensuite, pour faire une pause dans ma journée de travail, je vais me balader à l’étang Notre Dame des Fontaines ou aux Jardins d’Ashton Keynes. Enfin, c’est un vrai bonheur de pouvoir laisser les enfants se rendre à vélo à la piscine de la Belle Etoile, nouvellement construite. J’adore le lieu où j’habite !
En savoir + sur La Maison Qui Switche
> Découvrir les espaces Maison qui Switche de Loire-Atlantique
Lincubacteur de Saint-Etienne-de-Montluc : un lieu en pleine nature pour favoriser les échanges entre entrepreneursPour les jeunes entreprises startups et porteurs de projet, s’installer dans une pépinière d’entreprises ou un coworking est souvent un bon moyen pour rompre l’isolement, permettre les échanges avec des pairs. C’est aussi l’occasion de profiter d’un accompagnement, en termes d’écoute et de conseils, d’autant plus bienvenue lorsque l’on décide de monter son entreprise en ruralité, à l’écart des métropoles. Perrine Edelin est en charge de l’animation de cet incubateur, situé à St-Etienne-de-Montluc, à une vingtaine de kilomètres de Nantes.
Un rendez-vous trimestriel pour faire le point
A 15mn de la métropole, c’est un ilôt de calme et de verdure, où les entrepreneurs s’activent pourtant comme dans une ruche. En ce printemps, Lincubacteur héberge 30 entrepreneurs, à divers stades de leur développement. Il est composé d’une pépinière, dédiée aux entreprises qui ont moins de 4 ans d’existence, et d’un hôtel d’entreprises pour celles âgées de 4 ans et plus, qui signent alors un bail pour 3 ans. « Dans notre offre, nous mettons en place un accompagnement sur mesure : cela consiste à s’engager pour un rendez-vous obligatoire avec le porteur de projet une fois par trimestre au minimum pour échanger sur l’état d’avancement de son entreprise, explique Perrine Edelin, responsable de Lincubacteur de St-Etienne-de-Montluc (en photo, à droite). C’est l’occasion de faire le point sur la gestion au sens large de leur entreprise, le moral de l’entrepreneur, la partie prospection et démarche commerciale, le besoin en ressources humaines, l’organisation de son temps, le marketing, etc ».
Rompre l’isolement de l’entrepreneur
« Même pour les entrepreneurs dont l’activité bat son plein, c’est l’occasion de faire une pause dans une vie bien rythmée, où ils ont souvent la tête dans le guidon. Si le besoin s’en fait sentir, notre rôle peut être de les orienter vers les chambres consulaires ou vers des experts pertinents sur tel ou tel sujet, comme les réseaux sociaux, le recrutement, l’innovation, la signature électronique, etc. », détaille la responsable des lieux. Déjeuners, rituel du café le vendredi, ateliers collectifs, tout est fait pour favoriser les échanges et la prescription.
« Le profil type : un entrepreneur de 40 ans, 15 ans d’expérience professionnelle, soucieux de servir son territoire »
Parmi les entrepreneurs installés dans Lincubacteur, on compte plutôt des prestataires de services, qui exercent en BtoB : des bureaux d’études, des maîtres d’œuvre, du webmarketing, des startups du secteur médical ou de l’énergie, des sociétés d’infogérance, des agences de communication. Parmi les derniers arrivés, deux jeunes qui montent leur fablab, une entreprise de maintenance industrielle et un foodtruck.
Le profil d’entrepreneur-type de Lincubacteur est un.e entrepreneur.e, âgé.e d’une quarantaine d’années, avec quinze ans d’expérience professionnelle, qui crée son entreprise dans l’objectif de mieux gérer son temps pro-perso. « Les entrepreneurs que nous accueillons font souvent part de leur envie de travailler pour leur territoire, de se rendre utile. Ils formulent aussi le souhait de travailler davantage en proximité, ce qui passe par la réduction de leurs temps de déplacement ».
Favoriser l’économie circulaire et accompagner les transitions écologiques
Un accompagnement en faveur des transitions écologiques et sociétales que Perrine Edelin a à cœur de proposer dans son offre de services. « Si cela a toujours été plus ou moins dans notre ADN, nous cherchons, via des animations collectives, à développer l’économie circulaire, sensibiliser à travers la fresque du climat, favoriser le partage de compétences et le réemploi, par exemple en organisant un atelier sur la manière dont les déchets de l’un pourraient être réutilisés par les autres par exemple ».
Quelques places de bureaux encore disponibles
Pour intégrer cette pépinière gérée par la communauté de communes d’Estuaire&Sillon, la seule condition requise est de signer un bail précaire pour un bureau sur une durée de deux ans. L’immatriculation de l’entreprise n’est pas obligatoire en pépinière. Pour des durées moins longues, les bureaux sont aussi disponibles en coworking pour une durée d’une demi-journée, une journée, au mois ou au trimestre.
Lincubacteur, c’est :
- 30 entrepreneurs
- 21 bureaux en pépinière
- 4 ateliers en pépinière
- 15 bureaux en hôtel d’entreprise
- Tarif : 15m2 pour 220 euros HT par mois et 250€ la 2e année.
Fabriqué à Savenay, le biscuit Kignon valorise aussi bien les invendus de pains que le handicapRetrouvez les lieux de coworking sur Estuaire&Sillon :
- Lincubacteur à St-Etienne-de-Montluc
- Le Quaiworking en gare de Savenay
Saviez-vous que 600 millions de baguettes sont perdues chaque année, dont 200 millions directement mises à la poubelle dans les boulangeries ? Cela même alors que 1 Français sur 5 a des difficultés à se nourrir correctement et que le réchauffement climatique s’accélère, limitant les ressources en eau pour les céréales. Pour fabriquer une baguette de pain, entre la culture du blé, la transformation en farine et incorporation dans le pain, on utilise l’équivalent d’une baignoire remplie d’eau.
Kignon, un biscuit engagé pour les économies d’eau et la lutte contre le gaspillage
Un gaspillage alimentaire que ne supportaient plus Alix Guyot, Louise Douillet et Katia Tardy (en photo), 3 ingénieures agro-alimentaires qui se sont rencontrées dans une association nantaise pour l’insertion des personnes en situation de handicap. Elles ont alors l’idée de se servir de ces invendus de pains bio pour créer le biscuit « Kignon », un délicieux petit biscuit fabriqué à partir d’invendus de pains bio et d’ingrédients locaux et équitables, récupérés dans plusieurs boulangeries bio de la région nantaise et du littoral.
Ces pains sont transformés en farine recyclée, qui est ensuite intégrée dans chacune des recettes. Une valorisation du pain qui représente une importante économie d’eau. « Dans notre atelier de Loire-Atlantique, nous valorisons 30 tonnes de pains invendus bio par an, l’équivalent de 120 000 baguettes. Cela représente 25 millions de litres d’eau, donc environ 10 piscines olympiques chaque année », souligne Katia Tardy, co-fondatrice de Kignon, en charge de la communication.
Créer une entreprise à impact sociétal et environnemental
Mais l’ambition des trois « Drôles de dames de la biscuiterie » ne s’arrête pas là. Portées par leur envie de « donner du sens à leur projet, de créer une entreprise à impact sociétal et environnemental qui vienne agir concrètement contre le gaspillage et pour l’inclusion des personnes en situation de handicap », elles partent à la recherche d’un personnel en insertion. Il se trouve que « les ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail) sont régulièrement en recherche d’activité pour leurs usagers. Cette situation de sous-activité s’est aggravée depuis le COVID : les ESAT sont en permanence en recherche de nouveaux projets pérennes pour former les travailleurs à d’autres compétences métier », explique Katia Tardy. Après quelques semaines de recherches, l’ESAT de Savenay leur répond positivement, suite à l’arrêt d’une précédente activité de reconditionnement suspendue avec le Covid justement.
L’aventure de la « Biscuiterie Handi-Gaspi » est alors lancée début 2022 ! « L’ESAT de Savenay avait des locaux disponibles, du personnel pour former les équipes et adhérait complètement au projet », raconte Katia. Aujourd’hui, trente personnes fabriquent les biscuits Kignon, de la fabrication de la pâte, au reconditionnement et à la distribution. « Tout est fait sur place à Savenay avec les équipes en situation de handicap, ajoute Katia. Un beau partenariat s’est créé avec les équipes médico-sociales sur place. On a dû repenser toute l’activité et adapté tout le process pour prendre en compte les handicaps mentaux et psychiques pour choisir les bonnes machines et rendre visuelles toutes les étapes pour ceux qui ne savent pas lire et écrire, de manière à ce que chacun puisse s’épanouir dans ce nouveau métier ».
Savenay, une terre d’impact
Le trio d’entrepreneures a pu, dès le début, compter sur des partenaires locaux, pour les accompagner dans leur développement. Les boîtes sont imprimées au local, à Vigneux de Bretagne (44). Le biscuit Kignon est présent dans 600 magasins bio et depuis le mois de juin… dans tous les trains de France. L’hôtellerie-restauration en est aussi très friande puisque les biscuits sont notamment proposés dans les hôtels Barrière à la Baule.
La sensibilisation à la lutte contre le gaspillage et l’inclusion sont aussi leur credo. « A Savenay, nous organisons des ateliers de sensibilisation à l’handi-gaspi, de la maternelle au lycée, où nous allons sur la pause déjeuner avec nos travailleurs en situation de handicap, pour fabriquer des gaufres en direct à partir des invendus de pain ». Nous proposons aussi ces ateliers dans les entreprises, ou accueillons directement dans nos locaux pour découvrir notre activité. « Cela nous booste au quotidien de voir que ces personnes en situation de handicap sont épanouies dans ce qu’elles font. Des familles nous appellent pour nous dire que les personnes ont retrouvé une fierté à travers cette activité. Alors qu’ils ne parlaient pas de leur travail avant, ils ont acquis une visibilité à travers les nombreux médias qui sont venus nous voir. On essaie de les rendre visibles autant que l’on peut, en les emmenant sur la remise de prix et dans les démonstrations ».
La Loire-Atlantique, un territoire pour l’économie circulaire et l’entrepreneuriat social
La matière première est récupérée au plus près. « Nous travaillons avec des boulangers partenaires, les sociétaires Biocoop du bord de mer ou de Nantes et Biofournil ». Côté business, les entrepreneures sont bien entourées : elles adhèrent à plusieurs réseaux comme Entrepreneurs Bio des Pays de la Loire, Saveurs Détonnantes, GIRPEH pour l’emploi et le handicap, et le Réseau Entreprendre, « l’un des plus structurants, sous le coaching de Pierre Chartier, directeur des centres Leclerc de Paridis et Atlantis » qui pourrait leur permettre de distribuer dans ses magasins à terme. Les demandes affluent de partout en France. La moisson de concours qu’elles ont remportés leur a permis de financer en partie leur développement.
Ce modèle à impact positif va bientôt être dupliqué dans d’autres régions de France, à Paris et Lyon au cours des prochains mois, avec à chaque fois, l’engagement de mettre en place une démarche 100% bio, locale et handi-gaspi. « L’ambition est vraiment de porter le label handi-gaspi à l’échelle nationale chez d’autres acteurs. Et pourquoi pas demain transformer des fruits moches en confiture ou des meubles avec des chutes de bois », imagine déjà Katia Tardy.
Deux tiers d’entreprises à impact accueillies sur le territoire de Nantes & Saint-Nazaire en 2022En savoir + sur Kignon
Eolien en mer, transport à la voile, techforgood, mode durable … Créer une activité qui engendre un impact écologique et sociétal sur le territoire ne constitue plus un vain mot. Preuve en est la nette progression des entreprises à impact arrivées sur le territoire de Nantes et Saint-Nazaire en 2022. Et qui vient illustrer l’ambition de l’agence de développement économique responsable de répondre aux enjeux de la transition environnementale et sociale du territoire.
Une augmentation de près de 50% des entreprises à impact
Depuis maintenant plus de 4 ans, l’agence Nantes Saint Nazaire Développement a engagé une nouvelle orientation stratégique, reposant sur l’installation de projets non seulement en lien avec les filières économiques prioritaires, mais également en mesure de les transformer durablement. Cette démarche de prospection et d’accompagnement a ainsi permis au territoire d’accueillir l’an dernier 2/3 d’entreprises à impact positif. Parmi les 72 nouvelles structures implantées en 2022, 47 se distinguent pour leur engagement social et environnemental, contre 32 en 2021.
Un rééquilibrage dans les filières
Ces entreprises à impact concernent majoritairement les filières stratégiques des énergies nouvelles (12), de la santé et des bioressources marines (5), des industries culturelles et créatives (9) et l’alimentation (5), le transport à la voile (2). A noter, dans le secteur des énergies nouvelles, l’arrivée des entreprises Nouvergies, Aventa, Q Energy, Global Wind Service, etc., en lien avec l’ouverture du parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire.
En revanche, on note une baisse des implantations d’entreprises dans le secteur du numérique (22% des projets contre 50% en 2019). Ces startups sont majoritairement actives dans la « tech for good » et la formation aux métiers du numérique. « Cette tendance sur le numérique s’explique par une stratégie de prospection plus ciblée autour des besoins du territoire et la volonté de ne pas mettre en tension les entreprises locales sur le recrutement de nouvelles compétences », souligne Nicolas Debon, directeur de Nantes Saint-Nazaire Développement.
Sur le volet international, malgré un contexte géopolitique incertain et un recul des investissements internationaux, l’action de l’agence a permis d’accueillir 15 projets à capitaux étrangers, dont une majorité en provenance d’Allemagne, ainsi que des projets d’origine scandinave dans le secteur des énergies nouvelles.
Une dizaine de projets pour Saint-Nazaire
Au total, ce sont 11 projets qui ont fait le choix de s’installer à Saint-Nazaire en 2022 pour un total de 346 nouveaux emplois créés à horizon 3 ans. « Depuis 2 ans, l’agence a engagé une stratégie de prospection très offensive pour le territoire de la Carene, conformément à la volonté de renforcer et de diversifier l’économie locale, plus spécifiquement portée sur le secteur du numérique », indique Nicolas Debon.
Agir pour le développement économique de l’ensemble du territoire
Face aux enjeux de développement durable et à la nécessité de mieux répartir les richesses sur le territoire, l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement et le Pôle métropolitain Nantes Saint-Nazaire, en charge de la stratégie d’aménagement de 5 intercommunalités de Loire-Atlantique, s’engagent, à travers la signature d’une convention, à accroître leurs coopérations économiques en 2023. Cette coopération vise notamment à renforcer la visibilité des communautés de communes d’Erdre et Gesvres, Estuaire et Sillon et du Pays de Blain, afin d’y implanter de nouvelles entreprises.
Le Bureau des Congrès, moteur d’événements éco-responsables
Intégré au sein de l’agence, le Bureau des Congrès de Nantes & Saint-Nazaire a accompagné près de 640 projets d’événements professionnels (séminaires, conventions, soirées d’entreprise, team-buildings, congrès…) sur l’année 2022.
Avec pour ambition d’attirer des événements écoresponsables, le Bureau des Congrès de Nantes et Saint-Nazaire a initié depuis 2020 un programme d’accompagnement des mutations de la filière événementielle. Il vient de recevoir la certification ISO-20121.
Plusieurs actions ont par ailleurs été menées tout au long de l’année pour la formation et la sensibilisation des acteurs (sites privatisables, traiteurs, agences événementielles, hôtels, prestataires de services) aux thématiques de la RSE. Une expérimentation grandeur nature pour mesurer le gaspillage alimentaire et l’empreinte carbone sur les événements professionnels devrait voir le jour courant 2023.