Si elle n’est plus l’accessoire de mode incontournable qu’elle fut à la Belle Époque, la plume n’a rien perdu de son attrait ornemental. Mélissa Pasquiet en est convaincue et souhaite remettre l’attribut aviaire au goût du jour dans la décoration.
Un oiseau, de multiples possibilités
Par l’intermédiaire de grossistes spécialisés, coqs, oies, dindes, faisans et autres poules fournissent la matière première à ses créations originales (tableaux, fleurs, guirlandes…). « Le secteur est aujourd’hui très règlementé, on utilise essentiellement les plumes des oiseaux que l’on consomme, ce qui offre malgré tout une grande diversité. Sur un même oiseau, on trouve déjà plusieurs variétés de plumes. » Aux richesses de la nature s’ajoutent de nombreuses techniques pour transformer la matière. « Les possibilités sont infinies », se réjouit celle qui dit est tombée dans la plume « par hasard ».
De la haute couture parisienne à l’atelier nantais
Passionnée de haute couture, Mélissa a suivi un cursus d’art de la mode et découvert la plumasserie à l’occasion d’une spécialisation en broderie. Elle fait ses premières armes au sein de la Maison Lemarié, fleuriste et plumassier de renom pour les grandes marques de la mode. Après plusieurs années d’expérience parisienne, la Choletaise d’origine décide de rejoindre l’ouest avec son compagnon Antoine Giraudineau, créateur du studio graphique Par Belenos. Après une première étape à Rennes où Mélissa lance son activité d’artisane plumassière, le couple rejoint Nantes, où la Fourmilière les accueille depuis fin 2023.
Une envie de transmettre
Le lieu porte bien son nom et sied à l’artisane, adepte de collaborations artistiques. « La plumasserie se mêle avec bonheur à d’autres univers ». Mélissa a notamment collaboré avec une abat-jouriste, et participé à la création d’un costume pour l’opéra de Nantes. « L’écosystème créatif et culturel nantais ouvre de nombreuses opportunités ». Parmi ses projets, elle souhaite désormais développer la distribution de ses créations en boutiques et poursuivre la transmission de son savoir-faire. « J’organise des ateliers d’initiation à la plumasserie dans mon atelier, j’aimerais faire connaitre cet art plus largement, pourquoi pas par des présentations dans des écoles ». À bon entendeur…
En savoir + sur l’activité de Mélissa Pasquiet
Demay Manufacture allie mode durable et charme intemporel depuis Nantes« J’ai toujours été inspirée par ces objets qui viennent du passé et qui ont toute leur place dans notre quotidien actuel. En vacances, je suis séduite par un lot de mouchoirs blancs en coton, brodés. C’est le début de l’aventure Demay. Toute la famille a immédiatement adopté cet objet multi-usage : au choix, il peut devenir essuie-lunettes, doudou, serviette de table et, bien entendu, mouchoir », raconte Camille Guidez, fondatrice de la marque Demay Manufacture lancée fin 2021. Issue de l’univers du textile, elle décide de commencer sa gamme par des mouchoirs coton biologique de qualité supérieure, fabriqués à Cholet, capitale française du mouchoir, d’où est originaire son grand-père. « Des objets du quotidien, durables qui ne se jettent pas, à offrir ou à garder pour soi, aux textures ultra-douces et aux coloris naturels, intemporels. Et, comme un écho au passé, j’ai choisi ce nom Demay, car c’était celui de mon arrière-grand-mère ».
Nantes, à la croisée de l’industrie textile haut de gamme…
Originaire de Lille, Camille Guidez et sa famille choisissent de s’installer à Nantes pour sa situation géographique et pour son dynamisme économique. « Cette région regorge de savoir-faire issus de l’industrie du textile haut de gamme. C’est un atout pour trouver les bons partenaires ». Demay Manufacture travaille ainsi avec trois ateliers régionaux : un atelier de couture à Cholet où les couturières en situation de handicap sont spécialisées dans la confection de mouchoirs ; un atelier de broderie partenaire de marques de luxe, proche de Cholet ; et une teinturerie centenaire, basée à Touvois, qui donne couleur aux pièces, en perpétuant un savoir-faire artisanal à base de pigments naturels.
… Et de la mode éthique et durable
La démarche de Demay Manufacture est raisonnée et responsable. En tant que marque engagée, sa production est 100 % française, avec des produits fabriqués à moins de 100 km de la Cité des Ducs. Pour la fin d’année, afin d’aller plus loin dans l’éco-responsabilité, Camille va proposer une collection réalisée à partir de tissus issus de stocks dormants de grandes maisons de mode. « Utiliser des tissus existants et prendre soin des pièces que l’on fabrique, c’est, selon moi, le chemin à suivre pour une mode durable ».
En pleine réflexion sur le lancement de la marque début 2021, Camille Guidez a bénéficié de l’accélérateur à projets à impact positif, proposé par Open Lande et, cette année, elle a rejoint le groupe de réflexion « Mode responsable » piloté par Nantes Saint Nazaire Développement et la Samoa. « Pour l’instant, je travaille seule, mais je suis entourée d’indépendants et j’ai la chance d’être conseillée par des relations également entrepreneurs dans l’écosystème de la mode durable. Dès 2024, j’espère pouvoir embaucher une personne pour poursuivre mon développement ».
La Manufacture Bontemps : bientôt une chaussure 100 % made in NantesEn savoir + : www.demay-manufacture.fr
Et sur instagram
Edouard Leveau a choisi Nantes pour créer La Manufacture Bontemps et lancer son concept de chaussure intemporelle, intergénérationnelle, unisexe et durable. « J’ai voulu me mettre à mon compte pour un projet utile : créer une petite manufacture de chaussures, fabriquées avec des matières premières françaises, en France, et replacer le savoir-faire artisanal au centre de la production industrielle », témoigne le jeune homme. « J’ai travaillé pendant plusieurs années dans l’univers de la chaussure de luxe, avec la double casquette design et développement technique. J’y ai découvert le travail et le savoir-faire des bottiers artisanaux, compagnons du devoir, capables de réaliser à la main des produits d’exception ».
Une vraie logique de production raisonnée
Installé dans le coworking artisanal Stütz à Bouguenais, en périphérie de Nantes, Edouard Leveau a repensé chaque millimètre carré de cette future chaussure pour limiter son impact environnemental : « J’ai récupéré des machines de productions anciennes, des années 30, 50 et 70, issues d’usines fermées. Côté matériaux, le cuir provient d’Alsace, il est huilé, résistant et souple, facile à entretenir. Le modèle est réalisé avec une multitude de pièces de cuir, ce qui permet d’optimiser le cuir et de limiter le gaspillage de matière première. Les lacets sont en coton bio, tissés sur des métiers à tisser en bois dans les Mauges. C’est une chaussure conçue en France, fabriquée en France, avec des matériaux sourcés en France ». La Manufacture Bontemps fait également le choix d’une semelle à gomme crantée facile à changer lorsqu’elle est usée, « une semelle cousue pour limiter l’utilisation de colles et de solvants ».
Confort et élégance ne sont pas pour autant mis de côté, promet le fondateur. « Je suis associé avec Antoine Besnard, un artisan bottier spécialiste du sur-mesure. Il m’accompagne dans l’aventure et a conçu une forme de chaussant à la fois confortable et élégante, adaptée à l’usage ».
« Nantes, terre d’accueil de la mode, de l’artisanat et du design »
Une campagne de précommandes est prévue fin février, début mars sur la plateforme de financements participatifs Ulule afin de lancer une petite production. « J’ai reçu un très bon accueil pour mon projet. J’avais choisi Nantes pour des raisons personnelles, mais aussi pour avoir un accès direct à Cholet, le bassin historique de la chaussure où se trouve la majorité de mes fournisseurs. J’ai l’impression que Nantes est la terre d’accueil de la mode, du durable, de l’artisanat et du design, avec une saine émulation artistique. C’est aussi un territoire fier de ses savoir-faire industriels, qui a une histoire étroite avec les tanneries, où l’on trouve de nombreuses start-ups et beaucoup de success-stories. C’est inspirant ! »
Une seconde campagne de précommandes devrait avoir lieu à la fin cet été. Et si tout se passe bien, La Manufacture Bontemps devrait pouvoir recruter une personne dès 2023, jusqu’à quatre personnes dans l’atelier en 2024. « J’aimerais aussi former les jeunes à ce métier pour les embarquer dans une aventure où l’esprit d’appartenance à une corporation d’artisans est important ».
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