Organisée par l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement, cette mission exploratoire – en train comme son nom l’indique – avait pour objectif de partir à la découverte des initiatives bas carbone expérimentées en Belgique et aux Pays Bas. Elle a conduit les participants à Bruxelles, Liège et Rotterdam, trois villes emblématiques qui ont servi de sources d’inspiration et de réflexion.
Ce déplacement a été l’occasion de s’inspirer de bonnes pratiques mises en œuvre par leurs homologues européens dans les transitions environnementales, économiques et sociétales, en particulier dans les secteurs à impact comme la décarbonation, de l’économie circulaire et du réemploi.
Des villes à la pointe du réemploi et de l’économie circulaire
A Bruxelles, les participants ont pu visiter le Parlement européen, accueillis par le député européen Christophe Clergeau, président de l’intergroupe SEArica (Seas, Rivers, Islands Coastal Areas). L’occasion pour Nantes Université de présenter une conférence sur le rôle des acteurs publics dans la décarbonation du maritime. Les participants ont ensuite pu faire la visite de Greenbizz, un incubateur à impact dédié au développement de l’entrepreneuriat innovant et durable.
A Liège, ils ont pu découvrir la future Hydrogen Valley, Batiterre, dédiée au réemploi de matériaux de construction ainsi que la visite immersive des friches industrielles, un projet de réhabilitation de 27ha en mode totalement circulaire. « L’économie sociale est un moteur puissant de transformation concrète. A Liège comme ailleurs, les transitions prennent racine avec de l’action locale, de la solidarité et du collectif !« , a souligné Mahel Coppey, Vice-présidente de Nantes métropole en charge des déchets, de l’économie circulaire et de l’innovation sociale.
A Rotterdam, la délégation a notamment été inspirée par la visite du Port, premier port circulaire du monde, mais aussi par la présentation de De HER, centre de collecte d’encombrants inauguré en mai 2025, comme village de référence du réemploi. « Une incroyable visite que ce centre qui associe déchetterie et village du réemploi réalisé à quasi 100% avec des matériaux de récupération », a souligné Emilie Sarrazin, directrice des Ecossolies.
Tout au long de la semaine, les participants ont pu assister à des rencontres avec des startups, entreprises, clusters, centres de recherche, faire des visites de lieux pour s’inspirer, et participer à des temps forts de réseautage ainsi qu’à des ateliers pour se former à l’économie durable. « Ces quelques jours ont été l’occasion de découvrir d’autres approches, de partager et d’ouvrir des perspectives nouvelles — un vrai pas de côté à l’échelle européenne ! », s’est réjoui Emmanuel Allorent-Jadault de l’entreprise Wattflow.
Des territoires ouverts aux transitions maritimes et industrielles
« Après 4 jours à Bruxelles, Liège et Rotterdam à découvrir des solutions pragmatiques de circularité en tous sens et d’ambitions politiques de territoires se posant en laboratoires à ciel ouvert des transitions maritimes, industrielles et urbaines, on en ressort avec une énergie folle de développer de nouveaux projets pour Nantes », s’est félicité Francky Trichet, Vice-président de Nantes métropole, en charge de l’innovation, du numérique, et des relations internationales.
Fabriqué à Savenay, le biscuit Kignon valorise aussi bien les invendus de pains que le handicapSaviez-vous que 600 millions de baguettes sont perdues chaque année, dont 200 millions directement mises à la poubelle dans les boulangeries ? Cela même alors que 1 Français sur 5 a des difficultés à se nourrir correctement et que le réchauffement climatique s’accélère, limitant les ressources en eau pour les céréales. Pour fabriquer une baguette de pain, entre la culture du blé, la transformation en farine et incorporation dans le pain, on utilise l’équivalent d’une baignoire remplie d’eau.
Kignon, un biscuit engagé pour les économies d’eau et la lutte contre le gaspillage
Un gaspillage alimentaire que ne supportaient plus Alix Guyot, Louise Douillet et Katia Tardy (en photo), 3 ingénieures agro-alimentaires qui se sont rencontrées dans une association nantaise pour l’insertion des personnes en situation de handicap. Elles ont alors l’idée de se servir de ces invendus de pains bio pour créer le biscuit « Kignon », un délicieux petit biscuit fabriqué à partir d’invendus de pains bio et d’ingrédients locaux et équitables, récupérés dans plusieurs boulangeries bio de la région nantaise et du littoral.
Ces pains sont transformés en farine recyclée, qui est ensuite intégrée dans chacune des recettes. Une valorisation du pain qui représente une importante économie d’eau. « Dans notre atelier de Loire-Atlantique, nous valorisons 30 tonnes de pains invendus bio par an, l’équivalent de 120 000 baguettes. Cela représente 25 millions de litres d’eau, donc environ 10 piscines olympiques chaque année », souligne Katia Tardy, co-fondatrice de Kignon, en charge de la communication.
Créer une entreprise à impact sociétal et environnemental
Mais l’ambition des trois « Drôles de dames de la biscuiterie » ne s’arrête pas là. Portées par leur envie de « donner du sens à leur projet, de créer une entreprise à impact sociétal et environnemental qui vienne agir concrètement contre le gaspillage et pour l’inclusion des personnes en situation de handicap », elles partent à la recherche d’un personnel en insertion. Il se trouve que « les ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail) sont régulièrement en recherche d’activité pour leurs usagers. Cette situation de sous-activité s’est aggravée depuis le COVID : les ESAT sont en permanence en recherche de nouveaux projets pérennes pour former les travailleurs à d’autres compétences métier », explique Katia Tardy. Après quelques semaines de recherches, l’ESAT de Savenay leur répond positivement, suite à l’arrêt d’une précédente activité de reconditionnement suspendue avec le Covid justement.
L’aventure de la « Biscuiterie Handi-Gaspi » est alors lancée début 2022 ! « L’ESAT de Savenay avait des locaux disponibles, du personnel pour former les équipes et adhérait complètement au projet », raconte Katia. Aujourd’hui, trente personnes fabriquent les biscuits Kignon, de la fabrication de la pâte, au reconditionnement et à la distribution. « Tout est fait sur place à Savenay avec les équipes en situation de handicap, ajoute Katia. Un beau partenariat s’est créé avec les équipes médico-sociales sur place. On a dû repenser toute l’activité et adapté tout le process pour prendre en compte les handicaps mentaux et psychiques pour choisir les bonnes machines et rendre visuelles toutes les étapes pour ceux qui ne savent pas lire et écrire, de manière à ce que chacun puisse s’épanouir dans ce nouveau métier ».
Savenay, une terre d’impact
Le trio d’entrepreneures a pu, dès le début, compter sur des partenaires locaux, pour les accompagner dans leur développement. Les boîtes sont imprimées au local, à Vigneux de Bretagne (44). Le biscuit Kignon est présent dans 600 magasins bio et depuis le mois de juin… dans tous les trains de France. L’hôtellerie-restauration en est aussi très friande puisque les biscuits sont notamment proposés dans les hôtels Barrière à la Baule.
La sensibilisation à la lutte contre le gaspillage et l’inclusion sont aussi leur credo. « A Savenay, nous organisons des ateliers de sensibilisation à l’handi-gaspi, de la maternelle au lycée, où nous allons sur la pause déjeuner avec nos travailleurs en situation de handicap, pour fabriquer des gaufres en direct à partir des invendus de pain ». Nous proposons aussi ces ateliers dans les entreprises, ou accueillons directement dans nos locaux pour découvrir notre activité. « Cela nous booste au quotidien de voir que ces personnes en situation de handicap sont épanouies dans ce qu’elles font. Des familles nous appellent pour nous dire que les personnes ont retrouvé une fierté à travers cette activité. Alors qu’ils ne parlaient pas de leur travail avant, ils ont acquis une visibilité à travers les nombreux médias qui sont venus nous voir. On essaie de les rendre visibles autant que l’on peut, en les emmenant sur la remise de prix et dans les démonstrations ».
La Loire-Atlantique, un territoire pour l’économie circulaire et l’entrepreneuriat social
La matière première est récupérée au plus près. « Nous travaillons avec des boulangers partenaires, les sociétaires Biocoop du bord de mer ou de Nantes et Biofournil ». Côté business, les entrepreneures sont bien entourées : elles adhèrent à plusieurs réseaux comme Entrepreneurs Bio des Pays de la Loire, Saveurs Détonnantes, GIRPEH pour l’emploi et le handicap, et le Réseau Entreprendre, « l’un des plus structurants, sous le coaching de Pierre Chartier, directeur des centres Leclerc de Paridis et Atlantis » qui pourrait leur permettre de distribuer dans ses magasins à terme. Les demandes affluent de partout en France. La moisson de concours qu’elles ont remportés leur a permis de financer en partie leur développement.
Ce modèle à impact positif va bientôt être dupliqué dans d’autres régions de France, à Paris et Lyon au cours des prochains mois, avec à chaque fois, l’engagement de mettre en place une démarche 100% bio, locale et handi-gaspi. « L’ambition est vraiment de porter le label handi-gaspi à l’échelle nationale chez d’autres acteurs. Et pourquoi pas demain transformer des fruits moches en confiture ou des meubles avec des chutes de bois », imagine déjà Katia Tardy.
Fairwinds : du fret à la voile et de belles histoiresEn savoir + sur Kignon
« J’ai eu cette idée de créer Fairwinds à partir de mon expérience en tant qu’équipier volontaire sur de grands voiliers chaque été depuis deux ans », explique l’étudiant de Belfort, en dernière année d’un double parcours en école de Commerce et en école d’ingénieur. « Les traversées sont souvent des expériences intenses ! ».
5 produits, 5 destinations, 5 histoires
« Une édition pourrait ainsi partir de Nantes avec des ressources humanitaires en direction de Haïti, puis de remplir les cales de cacao en République dominicaine, de café en Jamaïque, de thé aux Açores et de rhum en Martinique avant de revenir à Nantes avec des produits équitables précommandés par nos clients, des pépites récoltées ou fabriquées par de petits producteurs », poursuit le jeune homme. Cette expédition pourrait durer 3 mois avec des rendez-vous hebdomadaires en ligne pour présenter le produit, donner la parole au producteur, parler de la vie à bord…
Nantes, ville de l’imaginaire maritime et de l’ESS
« J’ai choisi d’implanter Fairwinds à Nantes, car c’est la ville de l’imaginaire maritime par excellence, la ville de Jules Verne et de son tour du monde en 80 jours. C’est surtout un port historique et une région dynamique sur la thématique du transport à la voile ». Matthieu François espère rencontrer à Nantes des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) pour remplir le voilier d’aide humanitaire à l’aller. « Au-delà de l’ambition de Fairwinds de limiter au maximum l’impact carbone du transport en utilisant la voile, j’aimerais également développer l’esprit associatif autour du voilier. En effet, quand le voilier ne sera pas en mer, il pourra embarquer des associations ou des entreprises pour des projets porteurs de sens, à la journée ou sur plusieurs jours ».
Un projet à visée internationale
Fairwinds souhaite voir plus loin que les frontières françaises en s’adressant à une clientèle internationale, vers des pays qui ont un fort passé maritime, comme les Pays-Bas, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Danemark, etc. Le jeune homme teste en ce moment son concept et, si celui-ci est concluant, il espère embaucher 2 ou 3 collaborateurs pour le sourcing, la vente, le marketing digital, ainsi que des membres d’équipage et des équipiers volontaires. Souhaitons-lui bon vent !
La NEF : « Nos encours de prêts éthiques et verts ont triplé en trois ans »En savoir + sur Fairwinds
La Nef se présente comme la 1ère banque éthique. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous différencie des autres banques ?
La NEF compte 110 personnes réparties dans 15 bureaux en France, composés de 2-3 banquiers itinérants et de 5 responsables grands comptes au total qui accompagnent des entreprises qui font un chiffre d’affaires supérieur à 5 millions d’euros, des associations et des bailleurs sociaux. Le siège social de La NEF est situé en périphérie lyonnaise. L’éthique est le 1er critère d’éligibilité pour obtenir un financement de la part de la NEF. Et chaque projet est passé au crible selon trois critères : son utilité sociale, écologique ou culturelle.
Comment procédez-vous pour mesurer le caractère éthique d’un projet ? A quoi mesure-t-on l’impact d’un projet pour son territoire ?
C’est avant tout une question de ressenti. Nous allons à la rencontre des projets sur place. C’est lors de la prise de contact, que nous savons apprécier l’engagement de la structure. Le premier critère que nous regardons concerne le secteur d’activité. Nous finançons des projets dans les énergies renouvelables, l’économie circulaire, la mobilité durable, la logistique verte (de plus en plus), l’éco-construction, les filières bio, et pour l’impact social, le logement social, l’inclusion, le handicap, la dépendance (silver-économie), la protection de l’enfance, les collectivités locales, ainsi que l’innovation si tant est qu’elle soit à impact. Puis viennent les critères autour de la gouvernance : Quel est son partage des richesses ? Quelle est sa gouvernance ? Qui sont ses fournisseurs ? Qui sont ses clients ? Quel est son niveau d’impact territorial en termes d’emplois, de production … ? Nous refusons d’ailleurs plus d’un projet sur deux qui fait appel à nous, la plupart du temps parce que le projet ne tient pas la route. Nous regardons ensuite les comptes de la structure, sa gouvernance et les valeurs des personnes qui la composent. En revanche, le label n’est pas un critère décisif. Un client qui travaillerait dans le bio-béton, et aurait donc l’envie d’améliorer son process de production, pourrait faire l’objet d’un financement.
Quel type de financements accordez-vous aux entreprises ?
Nous proposons du financement court, moyen ou long terme (prêts à l’investissement ou à la trésorerie) ainsi qu’un compte courant. Et pour celles qui le peuvent, nous proposons des placements de trésorerie sur un compte à terme. A la différence des autres banques, nous ne sommes pas présents sur les marchés financiers et donc pas exposés à la spéculation boursière. La Nef est en quelque sorte le circuit court de la finance, et fait fonctionner les projets grâce à de l’argent français, épargné et utilisé pour financer des projets français.
Pourquoi une entreprise s’adresse-t-elle à LA NEF plutôt qu’à une autre banque ?
Les entreprises qui viennent nous voir ont une activité à fort impact écologique, social et culturel et sont sensibles à la provenance de l’argent dont elles vont avoir besoin. Par rapport à une autre banque, nous leur offrons une cohérence. Nous pouvons leur garantir que La NEF n’a pas d’argent dans les paradis fiscaux, affiche la mesure carbone la plus basse de tout le marché bancaire français, et c’est la seule qui finance la transition énergétique de manière exclusive. Depuis 3 ans, nous observons une lame de fond vers cette recherche de cohérence éthique. Et cerise sur le gâteau, nous avons le souci d’expliquer les raisons pour lesquelles nous refusons un projet.
Etes-vous plus cher qu’une autre banque ?
Pas du tout. Si nous étions plus cher, nous ne pourrions pas fonctionner !
D’où vient l’argent que vous prêtez aux entreprises ?
L’argent provient à 80% des particuliers, et 20% des personnes morales (entreprises, syndicats, comités d’entreprise…). Nous comptons 80.000 clients et sociétaires en France. Le Covid a généré une prise de conscience et a produit une amplification sur les crédits et les encours de prêts, de l’ordre de 80 millions d’euros en 2019 et sont passés à 240 millions d’euros de financements en 2022. Plus de clients et plus de financement pour des montants importants. Nous observons un intérêt croissant des particuliers pour les projets financés par la NEF. Nous avons récemment lancé la campagne Big Banque, une levée de fonds pour faire venir des épargnants dans la coopérative. En deux mois, nous avons déjà collecté 5 millions d’euros auprès des particuliers et 12 millions si on ajoute les institutionnels. Le but étant de lever 30 millions d’euros à trois ans afin de consolider nos fonds propres et continuer à répondre aux demandes de financement. L’autre objectif étant de pouvoir nous séparer du Crédit coopératif qui est notre parrain, et sert d’organisme d’adossement à la NEF. Nous avons pour objectif de prendre notre indépendance à terme.
Pouvez-vous nous donner des exemples de projets que vous avez financés au cours des 2 dernières années sur le territoire ?
En 2022, nous avons accompagné Toovalu (300.000 €) qui développe un logiciel de mesure de l’impact sur le territoire. En 2022 et 2021, nous avions accordé un prêt à la coopérative de transport adapté Titi Floris pour un montant de 1 million d’euros. De même que pour des marques de la mode durable, comme Ankore (30.000 €) et Second Sew (30.000 €) ou cette solution IT pour le réemploi des matériaux Reverse Systems (190.000 €). Environ 70% des financements vont aux projets écologiques, 25% aux projets sociétaux et 5% aux projets à impact culturel. Nous finançons Cowatt (photovoltaïque) et Enercoop à l’échelle nationale. Ou encore i-sep dans le domaine de la santé. Les collectivités sont aussi de plus en demande d’un financement vert et éthique et représente un tiers de l’activité de la NEF. C’est le cas notamment de la Ville de Nantes et Nantes métropole, en particulier pour financer la transition énergétique. La NEF s’intéresse aussi de plus en plus au financement de l’innovation à impact positif et de rupture.
Comment voyez-vous le territoire évoluer en termes d’impact ?
Le territoire dispose d’une longueur d’avance historique sur 3 champs que sont l’impact, la tech et le transport à la voile. Ces trois sous-secteurs font pousser Nantes et Saint-Nazaire dans le bon sens et font que ce territoire dispose d’un terreau plus fertile qu’ailleurs en termes de modernité et d’impact à la fois.
Nutrition : Limoune produit des recettes végétales « vivantes »En savoir + : lanef.com
Esther et Ghita, les créatrices de Limoune, commercialisent des produits au procédé de fabrication ancestral : la lactofermentation. Avant leurs reconversions professionnelles, la première était ingénieure en biotechnologie dans le domaine de la méthanisation « une autre sorte de fermentation, mais de déchets », la seconde était juriste en droit international. « Nous étions toutes les deux passionnées par les fermentations en tout genre (pain, vin, fromage, bière, etc.) et il ne nous manquait plus que la fermentation du végétal ». Leurs recettes uniques, « vivantes » associent donc légumes, fruits, épices et aromates.
Une start-up de l’Économie Sociale et Solidaire
« L’impact environnemental de Limoune est assez évident : nous utilisons des ingrédients bio, de saison, avec un approvisionnement en circuit court qui rémunère justement les producteurs, via une méthode de transformation et de conservation qui limite la consommation d’énergie et la production de déchets ».
Côté social, Limoune travaille avec l’atelier de transformation de légumes de La Fée au Duc qui fonctionne avec du personnel en insertion. « Notre mission, c’est de partager nos recettes qui sont à la fois gourmandes, éthiques et bonnes pour la flore intestinale. Elles apportent de la vie sur les tables à l’heure de l’apéro avec des assiettes saines qui bousculent les habitudes alimentaires ».
De Nanterre à Nantes
« L’idée de s’installer à Nantes collait bien avec notre projet professionnel, car la région Pays de la Loire est une région maraîchère, avec des légumes en abondance, bio et variés. Nantes est une ville dynamique avec un bel écosystème dédié au Food ».
Résidentes au sein de l’Agronaute, Esther et Ghita partagent de nombreux points de convergence avec l’écosystème local autour de l’agriculture et de l’alimentation durables. « Nous ne sommes pas déçues de l’accueil que nous avons reçu, de la bienveillance et de l’enthousiasme autour de notre projet ». Limoune a été accompagnée par Novapuls pendant un an et, aujourd’hui, la start-up est suivie par le Réseau Entreprendre 44. « Nous sommes à un moment charnière de notre développement, pour savoir si nous changeons d’échelle pour quitter le stade artisanal. Nous souhaitons aussi développer nos ateliers de formation à la fermentation à destination des particuliers et des professionnels ».
À noter ! Limoune a participé à l’organisation, en juin 2022, de la première Fête de la Fermentation « Umami » à Nantes. L’évènement sera reconduit en mai 2023.
Mozaïk RH : « En 5 ans, 3000 candidats de la diversité ont été accompagnés dans leur recrutement sur le territoire de Nantes & Saint-Nazaire »En savoir + : limoune.fr
Instagram & Facebook : @limoune.fermentation
Comment a été créée la Fondation Mozaïk RH ?
Mozaïk RH est à la base un cabinet de recrutement associatif, créé en 2008 en Seine-Saint-Denis par Saïd Hammouche, ancien fonctionnaire de l’Education nationale. Il dresse alors le constat que des jeunes diplômés de Bac+3 à +5, quand ils sont issus de quartiers défavorisés, font face à des discriminations deux fois plus importantes que les autres. S’il existe bien les missions locales, il estime qu’il existe un trou dans la raquette et décide de créer Mozaïk RH. Le projet consiste à aller chercher des offres d’emploi auprès des entreprises, à préparer les jeunes à passer des entretiens de recrutements, et organiser la rencontre de manière plus fluide entre les deux parties.
En quoi consiste la mission de Mozaïk RH ?
En quinze ans, la structure a beaucoup évolué. Au-delà de placer des candidats, on s’est rendu compte qu’il fallait changer les pratiques de recrutement des entreprises, donner de la visibilité à ce sujet de la diversité. Ce qui nous a conduit à séparer les deux activités. D’un côté, Mozaïk RH est une entreprise à mission qui a vocation à proposer des services de conseils aux entreprises (diagnostic, mesure de la diversité de l’inclusion, de la formation – certifiée Qualiopi – et du recrutement). Elle a vocation à faire en sorte que les entreprises changent leurs pratiques de recrutement. Et intervient à tous les niveaux et auprès de tous les publics, du jeune diplômé au membre du conseil d’administration. De l’autre, la Fondation mène des actions de sensibilisation et d’accompagnement, auprès des entreprises et des pouvoirs publics pour faire évoluer le cadre législatif par exemple.
Les entreprises changent-elles leurs pratiques de recrutement par conviction ou par contrainte ?
Elles relèvent les deux défis à la fois. Les entreprises qui collaborent avec Mozaïk RH sont engagées dans le but de procéder à des recrutements plus inclusifs. En même temps, elles ont de vrais besoins en termes de recrutements. Au cours des 15 dernières années, une majorité des grands groupes, mais aussi des PME, ont intégré cette dynamique. Le Sommet de l’inclusion économique que nous organisons le 29 novembre 2022 à Bercy – avec 50 entreprises partenaires du projet et 1000 candidats – en est la preuve. Cependant, il reste encore des pratiques, des situations à faire évoluer. Une récente étude a mis en exergue un taux de diversité de 3,5% seulement dans les conseils d’administration du SBF120. Il reste encore des instances où la diversité des salariés n’est pas la réalité.
Les salariés contribuent-ils à faire évoluer les mentalités à faire évoluer les attentes en termes de diversité et d’inclusion ?
En effet, on observe aussi une attente des salariés par rapport aux engagements de leur entreprise. Plus de la moitié des salariés estiment que leur entreprise doit accroître la diversité et l’inclusion, selon une autre étude. Il est nécessaire que le top management prenne des engagements vis-à-vis de l’inclusion et de la diversité, et ce dans toutes les organisations qu’elles quelles soient. Salariés, partenaires sociaux, direction de l’entreprise, c’est une organisation collective qui doit être mise en place pour que cela fonctionne.
Certains secteurs sont plus en avance par rapport en termes d’inclusion et de diversité. Est-ce en raison de la pénurie de talents ?
Nous intervenons dans le programme Diversidays où 40 startups de la tech se sont engagées à progresser en faveur de recrutements plus inclusifs. Mozaïk RH y intervient pour sensibiliser les collaborateurs de ces entreprises, les accompagner dans la diffusion de leurs offres d’emplois sur MozaïkTalents et identifier des candidats qui correspondent à leurs besoins, à la condition toutefois que ces entreprises évoluent dans leurs critères de recrutement. En pénurie de talents, la Tech est un exemple précurseur et s’engage à nos côtés pour ouvrir ses recrutements et faire évoluer leurs pratiques de recrutement.
Quel bilan tirez-vous au bout de 5 ans d’implantation à Nantes ?
En 5 ans d’existence, 3000 candidats ont été accompagnés sur le territoire de Nantes & Saint-Nazaire. Et quelque 150 entreprises de toutes tailles ont été sensibilisées ainsi que 300 collaborateurs formés par Mozaïk RH. Il y a une vraie prise de conscience de l’enjeu que la diversité et l’inclusion représentent pour les entreprises. Plus que le besoin en termes de recrutement, la diversité est un sujet majeur pour les entreprises. Néanmoins, les entreprises font face à une telle pénurie de talents que l’angle d’approche reste toujours le besoin en recrutements. Notre rôle ensuite consiste à proposer tout l’éventail pour toucher l’ensemble des métiers de l’entreprise.
A partir de septembre 2023, à travers le dispositif national « Contrat Impact », nous allons préparer 3000 candidats au niveau national, des étudiants universitaires de licence à master, à aller à la rencontre des entreprises. Nous lançons un appel aux entreprises nantaises pour qu’elles nous transmettent leurs offres d’emploi pour proposer un job aux étudiants d’ici juillet 2023.
Titi Floris : « Les personnes confrontées au handicap peuvent mieux appréhender le transport des handicapés »En savoir + www.mozaikrh.com
Les Nantais.es les connaissent bien. Les voitures Titi Floris sillonnent les boulevards de la métropole à heure matinale pour conduire les enfants en situation de handicap dans leur établissement scolaire. « Le projet Titi Floris est né, alors que j’étais employé en tant que contrôleur de gestion chez un transporteur concurrent », explique Boris Couilleau, fondateur de l’entreprise coopérative.
La priorité à l’insertion professionnelle
Sur les 400 salariés que compte Titi Floris en Loire-Atlantique, 70 sont en situation de handicap et en situation d’insertion. « A part un permis de conduire de 3 ans, le travail de conducteur ne nécessite pas de diplôme particulier en France. Une absence de diplôme qui facilite l’insertion des personnes en réinsertion », souligne Christelle Kobsch, DRH de Titi Floris. Le recrutement et la formation des collaborateurs s’appuient davantage sur des critères subjectifs. « On se base surtout sur le savoir-être des personnes. Faire travailler des personnes en réinsertion impose de leur consacrer plus de temps et de veiller à une vigilance toute particulière compte tenu du fait que ces personnes vont être amenées à travailler au contact d’enfants et de personnes à mobilité réduite ». D’un autre côté, tout le monde n’est pas égal devant l’appréhension du handicap. « Certaines personnes y sont plus sensibles que d’autres. Notamment les personnes confrontées elles-mêmes au handicap peuvent mieux comprendre ce qu’est le handicap ». 17% des salariés de Titi Floris sont reconnus travailleurs handicapés. Ils ont pu être éloignés du travail et y reviennent via un temps partiel.
Une moyenne d’âge entre 45 et 50 ans
« Les gens nous connaissent et savent que nous sommes ouverts à tous types de profils », souligne la DRH. Des femmes qui reprennent une activité une fois que les enfants sont partis de la maison, des gens qui se cherchent et viennent remettre un pied à l’étrier avant de repartir sur autre chose… « Nous avons aussi des seniors qui avaient parfois des positions professionnelles confortables, notamment des hommes de plus de 55 ans qui ont du mal à retrouver un emploi dans leur secteur après un licenciement », souligne Boris Couilleau. Si cela peut s’avérer gratifiant de pouvoir redonner du travail à ces personnes, les exigences ne sont pas moindres. « Il faut encadrer davantage des personnes qui étaient éloignées du marché de l’emploi, ne serait-ce que pour se lever le matin. Nous sommes dans le monde du travail ».
Jobdating, portes ouvertes, actions avec les associations d’insertion (Cap emploi, la Tourmaline, Pôle emploi, Retravailler…), la DRH de Titi Floris, avec son équipe d’une dizaine de personnes, multiplie les opérations de recrutement pour pallier le turnover. « Nous nous sommes aussi engagés auprès du Conseil général de Loire-Atlantique via un appel d’offres à employer un certain nombre de personnes en situation de réinsertion et handicap ».
Le statut de Scop contribue à la solidarité entre les équipes
Dès le début de l’aventure, Boris Couilleau a fait le choix du statut de Société coopérative de production (SCOP) « de manière à impliquer davantage les salariés ». « Ce statut est intéressant par rapport à notre activité de transports de personnes fragiles, non lucratif et financé par de l’argent public. Il permet en outre aux salariés de devenir actionnaires et de s’associer ainsi au développement de leur entreprise », explique le fondateur.
Des conducteurs aux administratifs, les salariés sont aujourd’hui 300 sur un total de 2250 collaborateurs au total à s’être associés financièrement et en termes de gouvernance au projet Titi Floris. « Certes, les associés ne représentent pas la majorité, mais c’est un bon pourcentage étant donné qu’il faut déjà plus d’un an et demi d’ancienneté pour devenir associé, que nos salariés sont en grande partie à temps partiel et n’ont pas non plus tous envie d’être impliqués dans l’entreprise, beaucoup ayant aussi des activités annexes ».
Ce statut de scop est constitutif d’une entreprise comme Titi Floris, à forte dimension sociale, qui donne la priorité à l’insertion professionnelle en lien avec les partenaires du territoire. « Ce statut contribue à notre développement sur les territoires et nous aide, j’en suis convaincu, à passer au-dessus des épreuves. Il apporte une belle solidarité entre les équipes ». Des valeurs fortes dont les clients de Titi Floris, essentiellement des collectivités (Conseil général notamment et associations de handicapés) n’ont pas toujours conscience. Titi Floris est en concurrence avec les ambulanciers, les taxis, les VTC, les entreprises de services à la personne, « dont beaucoup ont changé de mains ces dernières années ».
Des projets engagés dans tous les secteurs
Avec 2100 conducteurs et 150 collaborateurs à l’administratif, un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2021, Titi Floris est passée de la TPE à une forme d’ETI « qui contribue par tous les moyens au développement du territoire sur lequel il est installé« . Outre le transport de public fragile, Boris Couilleau a lancé une entreprise de services à la personne qui emploie 150 personnes (Titi Services), un restaurant adapté La Fraterne, un réseau d’habitats partagés (Hacoopa) avec 3 logements programmés, un réseau de gîtes adaptés (Gites pour tous), un vaste tiers-lieu à Laval (Level) et un service d’auto-partage (Citiz-nantes). Citiz, ce service d’auto-partage permet de faciliter la gestion de la flotte des entreprises. Quelque 50 véhicules sont déjà en circulation en Loire-Atlantique, notamment en lien avec les entreprises où il facilite les liaisons des salariés avec le train à travers la France. La coopérative d’autopartage fonctionne dans plusieurs villes de France et compte 800 véhicules.
Comment monter un projet dans l’économie sociale et solidaire à Nantes ?En savoir + sur Titi Floris
A la pointe ouest de l’ile de Nantes, sous les grands arbres centenaires du quai des Antilles, plus de 200 salariés de l’économie sociale et solidaire s’activent, telles les abeilles dans une ruche. Dans les 4.000 m2 des locaux en bois du Solilab, « ce sont plus de 130 structures qui sont hébergées ici et elles comptent chacune entre 2 et cinquante salariés, qui viennent travailler ici », souligne Flora Iva, en charge de l’incubateur des Ecossolies.
L’envie de monter son projet social et solidaire va croissante, notamment depuis les confinements. « On sent que les thématiques portées par l’ESS intéressent de plus de plus de monde. Les sollicitations augmentent et nous le constatons aussi lors des réunions d’information que nous organisons une fois par mois. Souvent les gens sont en recherche d’agir en collectif pour relever des défis sociaux/environnementaux, mais ne savent pas comment faire ».
Les entreprises de l’ESS se développent aussi fortement, « Nous poussons les murs de partout pour répondre aux besoins de nos adhérents et structures locataires. On réfléchit pour pouvoir proposer d’autres lieux mutualisés ESS sur le territoire, des lieux pérennes ou transitoires, afin de continuer à soutenir les entrepreneur.es dans le lancement de leurs projets et à développer leurs réseaux ».
De l’idée au projet : le dispositif Popcorn pour tester son projet sur 3 mois
En quoi mon projet est-il de l’ESS ? Comment passer de l’idée au projet ? Est-ce que mon idée peut devenir un projet d’entreprise ? C’est à toutes ces questions que se propose de répondre le dispositif Popcorn. « La 1ère condition est que la solution proposée réponde à un besoin social ou environnemental. Pendant le parcours, nous accompagnons le porteur de projet dans son étude de marché et dans la première modélisation économique du projet. Il s’agit de voir si cette activité n’existe pas déjà sur le territoire, en allant à la rencontre des acteurs déjà présents dans ce secteur d’activité ; d’identifier les trous dans la raquette pour pouvoir venir y répondre et de voir si il y a des gens prêts à payer pour ça.», explique Flora Iva. « Les porteurs de projets viennent assister à deux journées d’ateliers collectifs par mois sur une période de 3 mois, où ils viennent acquérir des outils, de la méthodologie et échanger avec des experts-métiers de l’accompagnement et du secteur d’activité visé. (Actuellement il y a 4 référents filières : réemploi-déchets, alimentation-circuits courts, écoconstruction, services aux personnes et habitat inclusif). A la fin, l’objectif est que chacun puisse se positionner : je réoriente mon projet, j’arrête là… ou je me lance !».
Ouvert à tous, le dispositif Popcorn accueille, à raison de deux sessions par an, « une trentaine de personnes, dont des personnes en activités en quête de reconversion qui n’hésitent pas à poser des jours de congés ». Arrivée de Paris en 2019, Eugénie avait un projet de recyclerie dédiée à la petite enfance en tête. En septembre 2021, elle participe au dispositif Popcorn et rencontre Laure. C’est le début de l’aventure du café-recyclerie Le Petit Lieu, installé à Nantes Nord. « Au fur et à mesure que l’on présente son projet aux autres, on formule, on précise et l’idée s’affine », raconte Laura.
Du projet au lancement de l’activité : intégrer l’incubateur pour une durée d’un an
Deuxième phase de développement d’un projet ESS, le passage par l’incubateur. Pour sécuriser la phase de lancement de son projet de mécénat « Fondation territoriale 44 », Fanny Lepoivre est passée par l’incubateur des Ecossolies qui commence par un bootcamp : 4 jours de d’ateliers avant de passer devant un comité de sélection qui ouvre sur un an d’accompagnement en mode collectif et individuel. « C’est assez impressionnant de se retrouver devant 13 personnes à convaincre », se souvient Fanny. Les 6 projets sélectionnés en 2021 ont eu accès à une palette complète de d’experts qui apportent des conseils, parmi lesquelles des institutionnels (Nantes Métropole, l’Ademe), des experts juridiques, comptables (BakerTilly), des financeurs (Crédit Mutuel, la Nef, France Active), des cabinets en stratégie, stratégie commerciale, gouvernance, etc.
Quel profil faut-il avoir pour postuler à cet incubateur ?
Il faut que le projet cherche à apporter des solutions innovantes à une problématique sociale ou environnementale du territoire; avoir envie de le développer en coopération avec le territoire et ses acteurs, en respectant les valeurs de l’ESS : répartition équitable des richesses et partage des pouvoirs dans l’entreprise.
Les porteurs de projets ont par exemple identifié un besoin social sur le territoire et repéré un projet ailleurs qu’ils voudraient développer sur Nantes et se posent des questions comme : Avec quel partenaire lancer le projet sur le territoire ? Quel modèle économique pour pérenniser dans le temps ? Par quoi commencer pour lancer concrètement l’activité ?
« Nos critères portent sur la manière dont est pensée/portée la solution, qui doit être construite avec les parties prenantes qui gravitent autour de cette problématique et qui va se traduire par une gouvernance partagée (coopérative, association, entreprise avec agrément ESUS…) et sur la viabilité économique pérenne du projet ».
Quel est le profil des incubés ? « Ce sont soit des personnes qui ont envie d’innover dans leur secteur professionnel: ils arrivent avec la compétence technique mais pas entrepreneuriale. Ou des collectifs de citoyens qui avaient au départ lancé une activité bénévole et qui, pour pérenniser le projet dans le temps, doivent se professionnaliser »
Mon activité a fait ses preuves : l’accélérateur pour changer d’échelle
Changer d’échelle et doubler son impact sur le territoire, telle est la promesse de l’accélérateur, tout récemment lancé.
« Mon modèle économique a fait ses preuves, la solution développée à un fort impact, j’ai 500K€ de budget ou CA et un fort enjeu de développement, je peux postuler pour être accompagné », explique Flora Iva.
Au programme : des séminaires collectifs pour monter en compétence sur les enjeux de changement d’échelle et faire évoluer l’organisation de l’entreprise, des accompagnements individuels avec du mentorat (dirigeants de l’ESS) et l’accès à des experts ressources en fonction de ses besoins.
L’agence Madison Communication, agence de communication responsable, la Tribu, marque de café bio et équitable, ETTIC, agence d’intérim pour le secteur sanitaire et social, Very’Fiable, coopérative de nettoyage, Compost In Situ qui collecte et valorise les biodéchets par le compostage local, et Lieux communs, solution de gestion immobilière pour l’ESS font partie de la nouvelle promotion.
Nantes, terre d’accueil pour les projets ESS
Le Prix de l’innovation sociale propose cette année une bourse de 20K€ et un accompagnement par les Ecossolies pour le projet qui vise à réduire la production de plastique. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 23 septembre 2022.
Autre dispositif, le fonds ESS Nantes Factory, un fonds d’amorçage de 10K€ destiné à financer l’amorçage du projet.
« Nous avons la chance d’être sur un territoire qui soutient fortement l’économie sociale et solidaire. A Nantes, on a un terreau historique et politique fertile et encourageant pour le développement de l’ESS. », rappelle Flora Iva.
Chiffres clés 2021
- 4000m2 au Solilab : plus de 135 entreprises et 200 personnes
- 192 personnes formées par Les Ecossolies
- 58 entreprises créées dans l’incubateur
- 300 entreprises membres du réseau ESS en Loire-Atlantique
9 espaces de coworking à disposition des projets de l’Economie Sociale et solidaire (ESS)Pour en savoir plus sur les Ecossolies
Le Solilab :
Le Solilab est lieu multi-activités dédié aux structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) imaginé par Les Ecossolies. Cet espace d’expérimentations est un véritable laboratoire d’innovations sociales et environnementales et le point de rencontre entre ceux qui travaillent et consomment autrement. Le Solilab dispose de 46 postes de travail en coworking (dont 22 postes fixes nominatifs en contrat temps plein et 24 postes nomades en contrat mi-temps) et de 60 bureaux individuels, ainsi que d’espaces de stockage de plus de 500 m².
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Open Lande :
Au cœur de l’île de Nantes, Open Lande est un coworking dédié aux projets à impact humain et environnemental proposant des bureaux à temps plein ou partagés. Dans un lieu inspirant, designé avec des matériaux de réemploi, ce tiers-lieu propose des services classiques de coworking au cœur d’une communauté aux projets écologiques et humains.
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Le Grand Bain :
Le Grand Bain est un tiers-lieu coopératif situé dans les anciens bains-douches de la ville de Nantes. Le lieu a été créé pour favoriser l’échange et l’entraide entre les membres de l’équipe d’appui, les entrepreneurs ainsi que les coopératives d’activités et d’emplois partenaires. Ce espace permet d’avoir des échanges entre chaque entreprise et offre un cadre optimal pour l’accompagnement d’entrepreneurs dans le développement de leur projet.
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Gueules de Bois :
Gueules de Bois met à disposition des espaces de travail, établis, outils et machines, espaces de stockage ainsi que des ressources documentaires pour permettre au plus grand nombre d’apprendre et se passionner pour le travail du bois. Situé sur la pointe ouest de l’ile de Nantes, l’objectif de ce lieu, ouvert aux particuliers et aux professionnels, est de rassembler une communauté de passionnés du bois, afin de partager leurs connaissances, leurs savoir-faire et s’entraider.
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Stütz :
Stütz est un campus artisanal de 2 200m², dédié aux métiers de l’artisanat, localisé à Bouguenais, au sud de Nantes. On y trouve des ateliers de 25 à 200m2 à la location et un espace de stockage privatif clé en main. Vous aurez aussi accès à un espace de coworking convivial de 75 m2, idéal pour la pratique d’activité professionnelle artisanale comme la menuiserie, la métallerie, la restauration de meubles anciens, la couture, la réparation informatique, etc. Vous aimez apprendre à travers le partage d’expériences. Bienvenue chez Stütz !
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Wattignies :
Sur l’île de Nantes, le Wattignies est un lieu convivial tourné vers le quartier. C’est un espace d’expérimentation culturel et social ainsi qu’une galerie marchande de l’ESS (économie sociale et solidaire). Les espaces intérieurs et extérieurs sont mis à profit pour accueillir des scènes ouvertes, jardin partagé, ateliers de réemploi, micromarché, etc.
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Le Karting :
L’ancien Karting situé à la pointe ouest de l’île de Nantes a été réhabilité par la Samoa pour le transformer en hôtel d’entreprises créatives. Lors de sa conception, des locaux modulables, transportables et déplaçables dans leur intégralité ont été créés pour réduire les contraintes économiques et écologiques liées aux transports. Le Karting accueille 1200 m² répartis en 12 surfaces modulables allant de 12 m² à 96 m², en fonction du besoin des occupants.
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S-Factory :
Ce coworking dédié à l’innovation et la production durable offre la possibilité aux entreprises de louer des bureaux ou des ateliers. Cet environnement au décor industriel novateur et agréable, vous permettra de travailler, produire, tester, stocker, etc.… en toute tranquillité. S-Factory est également présent pour vous aider en proposant un accompagnement sur mesure en fonction de vos besoins en numérique, entrepreneurial, production ou communication. Les entreprises porteuses de projets industriels éco-responsable pourront être accompagnées par S-Factory dès septembre 2022 grâce à un nouveau concept d’espace collaboratif.
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La Ruche St-Nazaire :
La Ruche est un espace collaboratif de 800 m² convivial et inspirant avec un grand jardin aménagé, un cadre de travail favorisant le bien-être et l’équilibre vie pro-perso à 5 minutes des plages de Saint-Nazaire. Ce coworking propose des solutions flexibles et adaptables, bureaux privatifs et salles de réunion. La communauté d’entrepreneurs partage des valeurs sociétales qui donnent du sens à leurs projets.
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AfB France reconditionne le matériel informatique et crée de l’emploi pour les personnes en situation de handicap
Implanté depuis 5 ans à Nantes, AfB France (SAS à but non lucratif, créé en Allemagne en 2004) est un pionnier en matière d’économie sociale et solidaire. « Notre métier est le reconditionnement de parcs informatiques professionnels », explique Pierre Fremiot, directeur de l’antenne nantaise. AfB France rachète et vient collecter les équipements (PC, tablettes, téléphones, serveurs, imprimantes…) jugés obsolètes directement dans les entreprises, puis efface les données et met à jour le matériel afin qu’il soit revendu à des prix très abordables dans le magasin situé à la Beaujoire (près du Castorama) ou sur internet aux particuliers, associations, professions libérales, TPE, startups. « Nous nous attachons ainsi à réduire la fracture numérique en fournissant aussi des populations plus éloignées du numérique, comme cela a été le cas pendant le confinement en équipant des collégiens sur la région nantaise à la demande de Nantes métropole ».
Avec 23 collaborateurs sur Nantes, dont 75% en situation de handicap, AfB France met un point d’honneur à créer de l’emploi pour ces personnes parfois éloignées de l’emploi. Des entreprises locales très engagées en termes de RSE comme Keran ou IDEA sont de fidèles clients d’AfB France, tant pour le reconditionnement que pour l’achat de matériel de seconde main. De même que le reconditionnement du parc informatique de Orange France. Ce ne sont pas moins de 150.000 postes qui sont reconditionnés au total par AfB Group chaque année en France, et tous ont fait l’objet d’un contrôle sur 150 points, bénéficient d’une garantie d’un an et d’une licence Microsoft. « La loi AGEC contraint aujourd’hui les collectivités publiques à acheter 20% de leur parc informatique en reconditionné, et malgré tout, beaucoup ne connaissent pas encore notre entreprise ». Une nouvelle boutique sera inaugurée en septembre au Solilab sur l’île de Nantes.
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Echobat crée des passerelles entre l’écoconstruction solidaire et l’insertion
Construire avec un faible impact environnemental et un fort impact social. C’est la mission que s’est fixé Echobat, ce réseau de professionnels de l’écoconstruction solidaire, né à Ancenis (44) et basé au Solilab. « Nous animons et formons les professionnels du bâtiment (architectes, maîtres d’œuvre, entreprises, artisans…) pour les amener à développer des chantiers communs avec les métiers de l’insertion. Nous sommes également le guichet d’entrée pour un projet de construction où nous allons proposer une offre la plus complète possible en écoconstruction solidaire, tant pour les particuliers que des bailleurs, promoteurs, collectivités, etc », explique Maxime Daniau, chargé d’animation de l’antenne régionale. Utilisation de matériaux biosourcés, réemploi, gestion des déchets de chantier, emploi de personnels en réinsertion…
Echobat aide les professionnels du bâtiment à monter en compétences grâce à son organisme de formation. « Nos adhérents veulent aller vers de meilleures pratiques, dans le réemploi de matériaux issus de démolition réutilisés en rénovation, comme dans l’emploi des personnes ». Avec ses 10 salariés et plus de 300 adhérents, Echobat se développe aujourd’hui sur une grande partie de l’ouest de la France jusqu’à l’Ile de France. « La demande explose chez les collectivités et les bailleurs sociaux en raison de la réglementation environnementale 2020 qui oblige à mesurer et limiter son impact carbone ».
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Oasis Environnement sensibilise à l’économie circulaire
Alors qu’il était encore directeur financier en entreprise, Cédric Henrat, fondateur d’Oasis Environnement, fait le constat qu’il est compliqué de recycler ou réemployer ses déchets quand on est une entreprise notamment en circuit court et encore plus quand on veut réduire les déchets. Selon l’ADEME, un salarié produit en moyenne 130 kg de déchets par an et seulement 30% sont recyclés et le coût est de 250€ par salarié et par an pour l’entreprise. Et pourtant plus de 80% des salariés souhaiteraient réduire et mieux trier les déchets au travail. En 2016, il décide de créer Oasis Environnement, et bénéficie d’un accompagnement par l’incubateur des Ecossolies.
L’objectif d’Oasis Environnement est d’accompagner les entreprises nantaises et leurs salariés dans des solutions zéro déchets et dans la transition écologique pour une économie circulaire. Il met en relation les entreprises et plus d’une quarantaine de structures nantaises notamment de l’ESS (chantier d’insertion Arbre, ESAT, etc), qui récupèrent et valorisent les déchets soit pour les recycler ou le réemploi. En parallèle, Oasis Environnement intervient pour sensibiliser les salariés au tri et à la réduction des déchets, à travers des animations et des « serious game » développés par l’association autour des thématiques déchets de bureau ou pollution numérique, transition écologique et économie circulaire.
Oasis Environnement organise actuellement le premier grand défi des entreprises avec pour objectif de réduire de 20% les déchets en 5 mois.
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Reflex recycle vos biodéchets
Invendus alimentaires, préparations et restes de repas, végétaux fanés, et aussi ce précieux marc de café dans vos bureaux… En respect de la loi AGEC (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire), les entreprises devront, d’ici au 31 décembre 2023, organiser le tri systématique de tous leurs biodéchets alimentaires et organiques. Acteur historique de la valorisation locale des biodéchets, la coopérative Compost in Situ Nantes est déjà à pied d’œuvre à Nantes depuis 2014. Le groupement Reflex, co-fondé par Compost In Situ Nantes, vient compléter le chaînon manquant. Reflex aide les acteurs économiques à donner du sens à ces nouvelles obligations réglementaires. « En plus de la valorisation des bioressources – nous préférons ce terme à biodéchets -, menée de longue date par Compostri et Compost in Situ Nantes, nous venons apporter une brique supplémentaire avec Le Zeste en Plus en mettant en place des ateliers d’animation et de formation pour les professionnels et le grand public, par exemple des ateliers culinaires à partir de fanes de radis ou de carottes. Il est important de donner du sens aux actions d’anti-gaspillage et de tri pour que chaque personne impliquée comprenne ce cercle vertueux et l’importance de son geste de tri », explique Renate Schäfer, directrice du projet de Reflex qui rassemble une trentaine de collaborateurs.
Les 12 commerces de la gare SNCF de Nantes ont ainsi été sensibilisés au fait que leurs restes alimentaires allaient nourrir les terres des huit agriculteurs locaux associés à la coopérative Compost In Situ Nantes. De la même façon, la galerie commerciale Atlantis avec son hypermarché et ses 34 restaurants valorise déjà ses restes alimentaires avec Compost In Situ Nantes. Reflex intervient auprès de tout type d’organisation, des commerces alimentaires à la restauration collective et commerciale, en passant par les collectivités bailleurs sociaux, et les organisateurs d’événements professionnels. En coopération avec les bailleurs sociaux, Environnements Solidaires et Compostri, Reflex organise par ailleurs le compostage et le jardinage partagés en pied d’immeuble, dans le but d’améliorer le cadre de vie des résidents et de recréer du lien. « Notre promesse chez Reflex, c’est de nourrir les sols et les personnes » conclut Renate Schäfer.
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« Les boites nomades » s’attaque aux emballages jetables de la vente à emporter
Saviez-vous que pas moins de 180.000 tonnes d’emballages jetables par an, soit 450 boites qui sont jetées par seconde en France ! C’est pour mettre fin à cet engrenage de déchets que Typhenn Leplay s’est lancée dans l’aventure des Boites nomades, et propose aux restaurants, traiteurs et entreprises, « des boites consignées en verre de 3 formats différents et bientôt des boîtes pour les pizzas pour manger de manière responsable ». Le principe est simple : vous utilisez une boite pour votre repas et vous la rapportez dans n’importe quel autre restaurant partenaire à Nantes. « Nous pouvons également mettre à disposition des boites propres dans des entreprises soucieuses de leur impact, qui seront utilisées par les salariés lorsqu’ils iront chercher à manger. Nous viendrons récupérer ces boites par la suite », explique Typhenn Leplay.
Côté logistique, Les Coursiers Nantais récupèrent les boites dans les différents restaurants partenaires puis les remettent en service. Une récente opération de crowdfunding va d’ici peu permettre d’y associer les livreurs de Naofood pour la livraison à domicile. Les boites nomades font partie du collectif IMPEC qui rassemble ce type d’initiatives à l’échelle nationale. L’initiative s’adresse aussi aux traiteurs, et autres métiers de bouche.
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