Instead, c’est le croisement de deux passions pour Franck Grossel : la bière et le design. Cet ébéniste de formation, étudiant à l’École de Design de Nantes, a fait germer l’idée de créer du mobilier à partir de drêches de brasserie pour son projet de fin d’études en 2018. Soucieux de l’environnement, il avait calculé que, « plus de 2 milliards de litres de bière étaient consommés en France, en 2019. Or, pour brasser 1000 litres de bière, il faut en moyenne 300 kg de malt, soit une quantité de drêche de brasserie générée tout simplement gigantesque ». Certes, une partie de ces drêches étaient déjà valorisées, notamment pour l’alimentation du bétail. « Mais aujourd’hui, avec plus de 2000 brasseries, principalement situées en milieu urbain, la réponse à la gestion de ces drêches n’est plus du tout la même… ».
Du mobilier écoconçu, durable, 100 % made in France
Instead offre, donc, en février 2020, une nouvelle filière de revalorisation à la fois économique pour les brasseurs, bonne pour la planète et innovante pour l’habitat. « Nous avons inventé un process qui ne fait entrer aucun plastique, avec un liant sans formaldéhyde qui ne dégage aucun composé organique volatil (COV). Résistant, notre mobilier brassé est également durable et réparable ». Pour confirmer la faisabilité industrielle de ce procédé, le choix s’est porté sur un tabouret de bar, parfait clin d’œil aux comptoirs où se dégustent demis et autres pintes de bières. « La première campagne de crowdfunding a connu un bel engouement : 10 000 € étaient escomptés, nous en avons récolté 40 000 ! Les 200 premiers tabourets ont été livrés à l’automne 2021. Notre objectif est désormais d’atteindre une capacité de production de 300 tabourets par mois à partir de maintenant ». De nouvelles précommandes s’apprêtent à être livrées avant l’été et, d’ici peu, une boutique en ligne devrait voir le jour.
Candidat à la Creative Factory
Originaire des Hauts-de-France, Franck Grossel a choisi d’implanter Instead à Saint-Herblain, au cœur de Bellevue. « Ici, nous sommes très bien installés. Outre le fait de me rapprocher de ma famille en Bretagne et dans la région nantaise, nous avons fait le choix de Nantes pour sa position privilégiée dans un grand bassin industriel, avec une profusion de fournisseurs potentiels à proximité. Nous sommes en lien avec des partenaires locaux qui pourront nous permettre d’être présents sur des catalogues de grands distributeurs de mobilier design ». Instead vient de candidater pour la 9e promotion de la Creative Factory de la Samoa et, d’ici à 2023, l’équipe espère recruter cinq personnes (profil techniciens, logistique, administration des ventes et créatif).
Inclood : des livres inclusifs pour les personnes sourdesEn savoir plus sur Instead
Aujourd’hui, 70 % à 80 % des personnes sourdes n’ont pas accès à la langue française par manque de supports de lecture adaptés à leurs besoins », explique Marlène Varnerin, fondatrice d’Inclood. « Cela a pour conséquence un échec scolaire important parmi la population sourde. Je suis moi-même sourde et j’ai toujours aimé toucher les livres, les manipuler et plonger dans les histoires ou autres contes. Mais je me suis aperçue que beaucoup de personnes sourdes rejetaient l’objet livre et le français, faute d’avoir des supports de lecture adaptés, bilingues français et LSF ».
Une application inclusive, à base de réalité augmentée
En 2016, alors qu’elle travaille depuis un certain temps dans le monde de l’édition à Paris, Marlène Varnerin cherche à voir comment elle pourrait utiliser les nouvelles technologies pour éviter le décrochage des personnes sourdes et contribuer à leur développement cognitif, langagier, à travers le canal visuel. « J’ai eu l’idée d’utiliser la réalité augmentée pour allier le texte en français et une vidéo en langue des signes ». L’application Inclood, ludique et interactive, propose un catalogue de livres accessibles grâce à l’image animée. Il suffit de passer l’écran de la tablette ou du smartphone au-dessus du livre ouvert, d’appuyer sur l’animation qui apparaît et l’histoire commence. Les plus petits se délecteront, par exemple, des aventures d’Arthur et Zazou et de leurs avatars 3D animés, les plus grands des péripéties de Viggo et, les adultes apprécieront la découverte du livre Inouïes qui relate les portraits de 38 femmes sourdes exceptionnelles.
Un projet au cœur des Industries culturelles et créatives
Inclood est soutenu dès le départ par le ministère de l’Éducation nationale, de la Fédération Nationale des Sourds de France et depuis 2019 par BPI-France, pour ne citer que ces institutions. « À Nantes, nous avons été récemment sélectionnés dans le cadre de l’accélérateur Culture de la Samoa. Je suis très curieuse de nature et j’apprécie de participer à ces temps d’échange avec les intervenants et les participants, en lien avec les industries culturelles et créatives. Cela nécessite toutefois de mettre en place des dispositifs d’accueil pour les personnes sourdes, c’est-à-dire ici l’accessibilité du programme avec les services d’interprète français/LSF, qui me permettent de suivre au même titre que tout un chacun… J’ai quitté Paris après les périodes de confinements et j’ai choisi Nantes notamment parce que le monde du livre y est assez représenté. J’apprécie la dynamique culturelle de la ville. Nous avons installé nos bureaux dans un espace partagé avec l’association nantaise Culture LSF. Celle-ci propose la mise en accessibilité des événements, festivals et sites culturels ou touristiques. C’est stimulant et enrichissant de travailler dans les mêmes locaux ».
Inclood a l’agrément Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS) et propose, dès cette année 2022, un module de formations destiné aux bibliothécaires et autres structures intéressées, afin de mieux faire connaître les besoins spécifiques du public sourd en termes de lecture et de contribuer à réduire l’écart en matière d’inclusion.
La filière du transport à la voile jette l’ancre au salon ChangeNOWEn savoir plus sur Inclood
Pour la 1ère fois, l’agence de développement économique responsable affichera ses ambitions en matière de transport à la voile durable à ChangeNOW, l’événement mondial des solutions pour la planète, installé au Grand Palais éphémère à Paris.
Plusieurs entreprises installées sur le territoire y présenteront leur prototype.
- Airseas : Spin-off d’Airbus fondée en 2016 a pour ambition de fournir aux armateurs une solution de propulsion verte. Installé à Nantes depuis 2020, AIRSEAS a développé Seawing : un kite automatisé basé sur la technologie parafoil utilisé pour tracter les navires commerciaux.
- Neoline : Basé à Nantes, le service de transport maritime responsable de NEOLINE s’appuie sur l’énergie propre et renouvelable du vent comme propulsion principale de ses voiliers cargos de 136m.
- Farwind Energy conçoit, produit et opère des voiliers hydroliennes, première technologie capable de capter l’énergie du vent en haute mer. Ces navires sont propulsés par des rotors Flettner. L’énergie cinétique est ensuite convertie en électricité par des hydrogénérateurs situés sous la coque.
- Zéphyr&Borée est une jeune compagnie maritime de transport décarboné. Basée à Nantes et Lorient, l’entreprise conçoit des cargos à voile permettant de réduire le bilan carbone du transport international.
- WISAMOest une initiative du Groupe Michelin et son but est de contribuer à la décarbonation du transport maritime. Cette innovation est une aile gonflable, rétractable et automatisée, permettant une réduction de la consommation de carburant et par conséquent des émissions de CO².
Fairmat, une nouvelle voie pour le recyclage des matériaux compositesRetrouvez ces entreprises dans la zone Mobility de ChangeNOW
Benjamin Saada est, comme qui dirait, un entrepreneur responsable récidiviste ! Ce « chasseur d’émissions de CO2 » avait déjà cherché à réduire l’empreinte carbone des voyages aériens en fondant la société Expliseat en 2011. En effet, il a co-inventé un siège d’avion ultraléger, le TiSeat, diminuant ainsi la masse des avions. Une technologie française exportée aujourd’hui partout dans le monde. « J’ai poursuivi cette quête de réduction des émissions de CO2 en réfléchissant à la façon de traiter la fin de vie ou le réemploi des chutes de production des composites à base de fibres de carbone. Jusqu’à présent, ils étaient à 95 % enfouis ou incinérés, les 5 % restant faisant l’objet d’un recyclage très gourmand en énergie ».
Fairmat a ainsi mis au point un procédé technologique de recyclage plus responsable et innovant, en utilisant les dernières technologies à disposition : robots guidés par de l’intelligence artificielle, des programmes de Machine Science… La matière première recyclée peut provenir non seulement du démantèlement de pièces d’éoliennes, d’avions, de vélos et de tout objet fabriqué en fibre de carbone, mais aussi des chutes de production de fabricants de matériaux neufs de toute l’Europe. « Localement, nous avons signé un partenariat de long terme avec Hexcel Composites qui a à cœur de trouver de nouvelles solutions, plus durables, à la fin de vie des rebuts de sa production , et cela dans toute l’Europe ».
Fairmat reprend huit anciens salariés d’Hexcel Composites
« Pour choisir notre lieu d’implantation, nous avions un cahier des charges bien précis : toujours dans une volonté de minimiser notre empreinte carbone, nous recherchions un site industriel déjà existant pour ne pas avoir à construire un nouveau bâtiment, qui soit proche d’un écosystème industriel pertinent et cohérent avec notre activité commerciale ». À Bouguenais, Hexcel Composites subissait les revers de la crise Covid et devait cesser sa production à l’automne 2020. « Nous avons repris le bail et signé en même temps un accord de partenariat avec Hexcel Europe pour le recyclage des chutes de pré-imprégnés en fibres de carbone pour dix ans. Nous avons également pu embaucher en CDI huit des anciens collaborateurs d’Hexcel Composites, au chômage à la suite de la cessation d’activité de production ».
Aujourd’hui, Fairmat compte plus de 30 collaborateurs, dont une partie sur le site de Bouguenais, nouvellement baptisé FAIRFACTORY 1. D’ici à la fin de l’année, l’entreprise espère embaucher plus d’une cinquantaine personnes dont plus de la moitié localement, dans tous les métiers : RH, Production, Directeur d’usine, ingénieur robotique, ingénieur programme, etc.
Une levée de fond de 8,6 M€
A l’issue de son tour d’amorçage, Fairmat a levé 8,6 M€ l’an dernier et va continuer cette démarche de levée de fonds pour développer son périmètre d’action à l’international. « Nous devons aller vite compte tenu des gisements de matière première en devenir. En effet, l’utilisation croissante dans l’industrie pour bénéficier de leurs propriétés mécaniques dans des secteurs comme l’aéronautique, le transport ou encore l’énergie, pose la question de l’augmentation du recyclage également. Notre ambition, c’est d’arrêter les enfouissements et les incinérations de matériaux de haute performance et d’aboutir à la création d’un nouveau matériau haute performance à faible coût environnemental, en dépassant les limites des méthodes de recyclage actuelles de matériaux composites en fibres de carbone ».
Fairmat n’hésitera pas à s’appuyer aussi sur l’écosystème local pour mener à bien sa mission « Nous commençons tout juste à rencontrer les acteurs locaux : Hexcel Composites nous a mis en lien avec certains institutionnels et l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement nous aide à comprendre le bassin d’emplois, les acteurs industriels, les organismes de recherche, etc. »
YS Énergies Marines Développement, nouvel acteur de l’économie bleuePour en savoir plus sur Fairmat
« Les évènements actuels et leurs répercussions sur le prix de l’énergie nous rappellent que, dans l’Hexagone comme dans les îles, la résilience territoriale est conditionnée à un bon taux d’autosuffisance électrique », affirme Corinne Dubois, fondatrice de YS Énergies Marines Développement. Après quelques années d’investigation et de recherches au niveau européen sur ce qui manquait au secteur des énergies marines houlomotrices et hydroliennes pour « décoller » en France et à l’international, Corinne Dubois et ses associés -fondateurs créent YS Énergies Marines Développement en juillet 2021. Une première augmentation de capital en mars 2022 permet de faire entrer l’équipe de direction au complet dans le capital, ainsi que des compétences externes pointues.
Un développement sur les littoraux français, européens et internationaux
L’équipe, polyglotte, avec des expériences et des réseaux sur tous les continents, vise un développement sur les littoraux de France, d’Europe et du monde. « D’un point de vue concret, nous avons déjà commencé nos études de préfaisabilité sur plusieurs sites bretons et ligériens, et nous travaillons sur un large programme sur la Caraïbe orientale ». Un beau défi, tout comme le programme TWEC (Tahiti Wave Energy Challenge), incité par le « pays » de Polynésie française, porté par l’UPF (Université de Polynésie française) avec le modeste appui de YS Énergies Marines Développement, et qui a obtenu la labellisation BCI (Blue Climate Initiative) en mars, avec des lettres de soutien de Centrale Nantes, de France Énergies Marines, du Pôle Mer Bretagne Atlantique, d’ETIP Océan, d’Ocean Energy Europe, etc. « Ce programme promet une belle vitrine pour le secteur du houlomoteur et des EMR au global ».
Une équipe rapidement doublée
« Nous sommes aujourd’hui sept associés et nous préparons déjà ce mois-ci l’arrivée de notre personne en charge de la communication-animation et d’un jeune ingénieur ». Après la première levée de fonds prévue cet été, YS EMD a l’intention de doubler assez rapidement son équipe. « La résilience énergétique des littoraux a besoin de trouver ses solutions au plus vite avant 2025. Il ne faut pas chômer ! Nous avons une urgence climatique et énergétique à contenir autant que possible. Nous recruterons alors des profils de chefs de projets “littoraux”, ainsi que des fonctions transverses ».
La société d’ingénierie indienne AXISCADES Technologies Ltd s’implante à Saint-NazairePour en savoir plus sur YS EMD
« Nous sommes ravis de confirmer la poursuite de notre trajectoire de croissance sur le marché européen. Être proche de nos partenaires, comprendre leurs besoins et s’imprégner de tous les aspects de leurs besoins est notre priorité, et nous investissons du temps et des ressources pour y parvenir. Cette expansion est un moyen de mieux soutenir nos partenaires et de s’ouvrir davantage à un marché particulièrement réceptif à nos solutions technologiques innovantes. Nos implantations internationales représentent notre engagement stratégique à soutenir nos partenaires avec une équipe locale d’experts et de soutien », commente Arun Krishnamurthi, PDG d’AXISCADES Technologies Limited pour la France.
Les solutions proposées par la société d’ingénierie couvrent le cycle de vie complet du développement de produits, de l’évaluation du concept à l’assistance à la fabrication et à la certification. Dans le secteur aéronautique, AXISCADES intervient sur des activités de conception et de développement dans les domaines du support à la production, des réparations et de la documentation technique, et ce, à travers le monde.
« On trouve ici un véritable savoir-faire industriel et des compétences hautement qualifiées »
C’est à proximité d’Airbus, pour qui l’entreprise est sous-traitant de rang 1, que l’entreprise de Bangalore vient d’ouvrir un nouveau centre d’ingénierie. Pour Sudhakar Gande, directeur exécutif d’AXISCADES Technologies Ltd, « cette implantation présente de vraies opportunités en raison du fort potentiel industriel de la région, comme la construction navale et les énergies renouvelables, notamment l’éolien et l’hydrogène. On trouve ici un véritable savoir-faire industriel et des compétences hautement qualifiées. C’est une implantation idéale pour AXISCADES qui souhaite développer et diversifier son activité en France. »
AXISCADES prévoit le recrutement d’ici à deux ans de plus de trente-cinq ingénieurs et techniciens, qui seront amenés à travailler dans un contexte international. Initialement prévue en mars 2020, l’ouverture du centre d’ingénierie avait été reportée en raison de la pandémie Covid 19.
L’écosystème industriel, notamment l’éolien, attire à Nantes le Danois CreadisPour en savoir plus sur Axiscades Technologies Ltd
Avec ce bureau tout juste ouvert à Nantes, Creadis ajoute la France à la liste de ses 18 implantations dans le monde. « Ce choix est avant tout motivé par le souhait de nos clients historiques, en particulier dans l’éolien offshore, de bénéficier de nos compétences au plus près de leurs équipes opérationnelles », commente Frédéric Miramalous, directeur du développement pour la France. Connue au Danemark sous le nom de DIS, la société d’ingénierie réalise près de 50 % de son chiffre d’affaires sur l’éolien, l’autre moitié étant répartie sur l’ensemble des marchés industriels comme les transports, les sciences de la vie, l’agroalimentaire ou l’électronique. « Grâce à nos équipes d’ingénieurs et de responsables de projets hautement qualifiés, nous livrons à nos clients des solutions clés en main, qu’il s’agisse de machines, d’équipements, de systèmes ou d’installations complètes. Notre expertise nous permet également de les accompagner sur leurs problématiques d’optimisation de produit et de process, de réduction des coûts, du management des obsolescences ou d’extension de durée de vie des produits ; à titre d’exemples, nous pouvons améliorer la conception du générateur d’une éolienne, rendre du matériel médical plus durable ou concevoir et installer des lignes de production d’une usine de biogaz ».
Une expertise acquise de longue date dans l’éolien onshore et offshore
Créée en 1997 au Danemark, berceau de l’éolien en mer, Creadis revendique une bonne longueur d’avance dans le domaine. « Nous avons accompagné en ingénierie et co-ingénierie les grands acteurs à la genèse de l’éolien. En 25 ans, Creadis a développé une expertise aussi bien sur le produit « éolienne » (turbine, pale, mât, systèmes divers) que sur les équipements de production, de tests, de transport et dispose ainsi d’une connaissance fine des performances de ces différentes machines onshore et offshore. Nous intervenons aujourd’hui sur toute la chaîne de valeur d’un projet éolien : spécification, conception, développement, production, assemblage, installation, plan de prévention, maintenance et démantèlement ». Creadis s’adresse ainsi à tous les acteurs de l’éolien, du fabricant à l’exploitant.
Prendre part à l’écosystème industriel local
La société danoise voit également dans l’ouverture du bureau nantais l’occasion de rejoindre un écosystème industriel dynamique. « Si l’éolien offshore est notre secteur prioritaire, nous souhaitons aussi nous saisir du potentiel de Nantes et Saint-Nazaire dans les autres marchés comme l’aéronautique ou la construction navale ». Frédéric Miramalous souhaite par ailleurs développer des partenariats avec les entreprises locales, notamment dans les domaines de la mécanique, l’électricité ou l’assemblage. « Nous recruterons progressivement des ingénieurs et des chefs de projet afin de constituer une équipe de référents techniques basée à Nantes ».
L’écosystème du transport maritime nantais accueille KnutsenPour en savoir plus sur Creadis
« Nous avons actuellement douze navires-GNL (méthaniers) de 174 000 m3, en construction en Corée du Sud. Et nous allons très probablement augmenter la flotte de plusieurs navires supplémentaires », témoigne Jérôme Balay, Directeur d’Armement de Knutsen LNG France. « Tous ces navires navigueront sous pavillon français. Très modernes, ils seront équipés des dernières technologies : moteurs au gaz à injection électronique, système de bulles d’air sous la coque pour diminuer la consommation et les émissions de CO2, etc. ». Bien que construits en Corée, ces navires bénéficient de l’expertise de sociétés françaises, telles que GTT pour les cuves de GNL et Cryoastar pour les pompes cryogéniques. Le premier navire devrait être livré cet été, en août.
Une dynamique maritime forte
Plusieurs critères de poids ont pesé dans le choix de la Cité des Ducs pour l’installation de ce bureau Knutsen sur le Cours des 50 Otages. « Nantes est une ville très dynamique qui offre une qualité de vie agréable. Par ailleurs, notre secteur d’activité étant très international, l’accessibilité à un aéroport et une connexion rapide à Paris ont aussi été des facteurs importants dans notre décision. Ce qui a été déterminant, c’est la présence de compagnies maritimes et chantiers navals, avec son bassin d’emploi de cadres formés pour notre industrie. L’écosystème nantais sur notre segment de transport maritime est l’un des plus importants en France et les échanges avec nos collègues locaux sont assez récurrents et importants. Nous sentons une dynamique maritime assez forte sur notre façade atlantique ».
Une équipe de six personnes à Nantes
Le bureau nantais compte pour le moment six personnes qui préparent l’arrivée des navires. « Nous augmenterons réellement nos effectifs dès que nos navires seront en opération commerciale, avec des profils maritimes pour la maintenance des navires, la gestion des équipages et du personnel comptable. Nous ambitionnons également de recruter plus d’une centaine d’officiers français. Ils seront formés à notre activité localement et nous souhaitons, en ce sens, développer des partenariats locaux ».
Knutsen France cherche notamment à se rapprocher des écoles d’ingénieurs locales pour favoriser l’accueil de stagiaires. « La proximité avec des écoles d’ingénieurs, comme l’École Nationale Supérieure Maritime (ENSM) ou encore Centrale Nantes, est très intéressante, car nous prévoyons de proposer des stages pour former les étudiants et développer l’expertise française de gestion et de transport Gaz ».
Industries créatives : Storm Studio secoue le design français depuis NantesPour en savoir plus sur Knutsen
Storm Studio a été créé par Xavier Lamiche et Michaël Imbert, en 2013 à Paris, dans le but d’allier leurs expériences de designer intégré et en agence. « Nous avions pour volonté d’accompagner tout type d’entreprise, de l’idée jusqu’à la commercialisation, avec notre propre méthode U-S-I. Nous travaillons sur trois types de problématiques avec nos clients que nous appelons le design de cohérence : le design de marque, le design de produits et le design numérique », déclare Michaël Imbert, co-fondateur.
La force du réseau de la créativité
« Nous avons décidé, l’année dernière, de créer une série d’antennes locales pour nous rapprocher de nos clients. Nous avons choisi comme premier point Nantes pour son écosystème innovation très dynamique et développé. Ce qui a aussi fait la différence dans notre choix, c’est l’accueil et la force du réseau de la créativité ». Après une réunion d’information organisée à Paris par Nantes Saint-Nazaire Développement pour présenter le territoire, les fondateurs de Storm Studio ont bénéficié d’une journée découverte qui leur a permis de rencontrer les différents acteurs et services de la métropole nantaise. « Malgré le contexte covid, nous avons pu participer à quelques événements qui nous ont permis de développer notre réseau. C’est surtout le service de mise en relation avec les acteurs de l’écosystème Industrie qui nous a été très utile », témoigne Aurélie Marchesseau, « Bizdev » (pour Business Developper) de l’antenne nantaise. Aujourd’hui, l’équipe de Storm Studio participe activement aux différents événements et rencontres organisés localement.
Des projets ici et… à des milliers de kilomètres
Storm Studio a officialisé récemment un partenariat avec une entreprise montréalaise, Mayfair Village, menant des travaux dans l’intelligence artificielle et la chimie. « Nous souhaitons d’ailleurs participer à la prochaine délégation organisée par Nantes Saint-Nazaire développement à Montréal, car nous aimerions nous développer au Québec. Hong Kong est aussi une piste de développement à l’étranger ».
Conscients de l’impact des produits et services conçus
« Nous ne sommes pas une entreprise à mission. Toutefois, en tant que designers, nous concevons les produits et services sur le marché. Nous avons donc une lourde responsabilité dans leur impact ». Storm Studio cherche donc à écoconcevoir leurs produits et services et pousse ses clients à fabriquer en France. « Nous avons d’ailleurs plusieurs partenaires industriels en Pays de la Loire, que ce soit pour des matières biosourcées ou transformées. Et nous avons une démarche RSE qui implique l’ensemble de nos collaborateurs sur Nantes et Paris, privilégiant les modes de déplacement doux pour venir dans les locaux, les réunions, la cuisine sur place, l’optimisation du parc informatique et du stockage des données ».
« Les Ambitieuses Tech for Good » : 9 mois pour accélérer l’entrepreneuriat féminin à impact positifPour en savoir plus sur Storm Studio
« Les entrepreneurs aujourd’hui ont pour enjeu de répondre aux transitions sociétales en cours : leurs modèles économiques doivent être adaptés » explique en préambule Philippe Fintoni, directeur de La Ruche de Saint-Nazaire. C’est pour combler ces besoins que le réseau national d’incubateurs La Ruche propose des programmes d’accompagnements ciblés, financés par des acteurs publics et privés. Parmi ces dispositifs, Les Ambitieuses Tech for Good a été spécifiquement pensé pour « accélérer le développement d’entreprises, créées par des femmes, qui mettent la tech ou le numérique au service d’enjeux sociétaux ou environnementaux ».
10 projets accompagnés au niveau national
Plus de 200 dossiers sont attendus pour cette 5e édition, diffusée sous la forme d’un appel à projets national ouvert jusqu’au 27 mars. « Nous sélectionnons des projets de solutions innovantes, en phase de développement ou d’accélération, qui ont déjà eu des premiers retours marchés et semblent aptes à se pérenniser », détaille Philippe Fintoni. Une première phase de sélection permettra à 20 entrepreneures de participer à un bootcamp de deux jours, pendant lesquels elles seront préparées au pitch en vue du jury final. 10 lauréates seront retenues à l’issue de cette ultime étape.
Ateliers collectifs et suivi personnalisé
Durant 9 mois, les heureuses élues vont bénéficier d’un accompagnement à la fois individuel et collectif. Au programme : un suivi personnalisé visant à établir un diagnostic et une feuille de route sur mesure, des ateliers collectifs sur des thèmes comme le modèle économique, la croissance, le management ou la levée de fonds, et l’accompagnement par un mentor, généralement un ou une dirigeante expérimentée du secteur. Les lauréates pourront aussi utiliser des « tickets experts » pour approfondir des questions de communication ou de stratégie de développement commercial. « Notre réseau national nous permet d’accéder à une palette de compétences assez large », commente Philippe Fintoni. Si l’appel à projets est ouvert à tous les secteurs d’activités, « les sujets autour de l’alimentation, de l’économie circulaire et de la santé sont particulièrement attendus ». Une trentaine d’entreprises ont déjà bénéficié du programme depuis sa création.
« Faire évoluer notre modèle vers l’économie sociale et solidaire », MOBIDYS
« L’accompagnement nous a permis de faire évoluer notre modèle vers l’économie sociale et solidaire », témoigne Marion Berthaut, lauréate de la première édition et fondatrice de la startup nantaise Mobidys (développement de technologies basées sur l’intelligence artificielle pour aider les dyslexiques à lire).
« J’étais au départ plutôt réservée face aux initiatives qui stigmatisent l’entrepreneuriat féminin. C’est une discussion avec La Ruche sur le manque de représentations féminines, notamment dans le numérique, qui m’a convaincue. En l’absence de modèles, il est en effet difficile pour les filles de se projeter dans ces fonctions, comme il l’est pour les garçons de s’imaginer être dirigés par des femmes ! C’est avant tout pour casser ce biais cognitif que j’ai décidé de participer. Le programme les Ambitieuses nous a aidés à réfléchir à notre modèle économique et à comprendre qu’il n’était pas incompatible avec l’économie sociale et solidaire. Cela nous a amenés à travailler avec le CRESS et à obtenir le statut d’ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale). Outre l’affirmation de notre posture sociale, ce statut nous a donné la possibilité d’accéder à des financements spécifiques et de réaliser une levée de fonds avec la participation de France Active. »
« Un programme pour changer de braquet »
« Nous avons apprécié l’ambiance « promo » et la grande bienveillance entre les participantes », souligne Amélie Arcile, lauréate de la première édition, co-fondatrice de l’entreprise solidaire nantaise Benevolt (acteur humain et numérique au service de l’engagement associatif).
« Nous avons participé au programme en 2019 car nous souhaitions travailler notre mesure d’impact et notre posture d’entrepreneures sociales. Les premiers ateliers collectifs ont été très qualitatifs, ils nous ont amenés à travailler notre communication et à sortir de la « cuisine » de départ. À la Ruche de Saint-Nazaire, nous avons apprécié l’ambiance « promo » des ateliers de co-développement, et la grande bienveillance entre les participantes. On est souvent seul quand on est entrepreneur, c’est important d’avoir des espaces pour prendre du recul, réfléchir différemment et rencontrer des personnes qui suivent un parcours similaire. Le programme en lui-même est d’une grande richesse, il nous a permis de changer de braquet, de passer en phase de maturité du projet. C’est via La Ruche que nous avons par la suite rencontré notre premier investisseur. »
La 5e édition des Ambitieuses Tech for Good en bref :
– Candidatures jusqu’au 27 mars 2022
– 2 jours de Bootcamp à Paris les 13 et 14 avril 2022
– Jury de sélection le 15 avril 2022
– Programme d’accélération du 18 avril au 31 décembre 2022
– Informations et inscriptions : https://candidature.la-ruche.net/candidater/les-ambitieuses-tech-for-good-5