Énergies renouvelables : Qair participe activement à la transition écologique

En décembre dernier, Qair vient d’atteindre plus d’1 GW d’actifs de production d’énergie électrique, à partir de sources renouvelables. « Notre société participe activement à la transition énergétique qui est une nécessité dans un contexte où, au-delà des problèmes environnementaux, il y a dorénavant un paradigme énergétique compliqué. En effet, les énergies renouvelables, dont le coût ne dépend pas de la géopolitique, ont leur place dans un mix électrique non carboné et participent à l’indépendance énergétique de la France. Avec 1 GW de projets en développement en France et fort de son maillage d’agences, Qair souhaite accompagner les territoires dans cette dynamique en proposant des solutions classiques, mais aussi innovantes, telles que la production d’hydrogène et l’éolien flottant », déclare Guirec Dufour, Directeur général de Qair France.

Photovoltaïque, éolien offshore, hydrogène vert…

Le savoir-faire de Qair repose sur une expérience de plus de 30 ans et sur l’expertise de 550 salariés répartis dans 20 pays. À Nantes, Qair a pris ses quartiers en octobre dans l’espace de coworking B’CoWorker pour développer des projets photovoltaïques et éoliens, et appuyer si besoin les équipes dédiées à l’éolien offshore, à l’hydrolien et à la production d’hydrogène dans le Grand Ouest. La société vient notamment de répondre à un appel à manifestation d’intérêt du Grand Port Maritime pour un projet de production d’hydrogène vert sur l’un de ses terrains. « Ce projet n’est pas piloté par l’agence de Nantes, car Qair dispose, à Port-La-Nouvelle, d’une équipe d’une quinzaine de personnes spécialisées sur l’hydrogène, ce qui fait notre force sur le sujet. Nous attendons désormais le cahier des charges complet et le choix final devrait être connu à la fin du premier semestre », précise Baptiste Simon, responsable de l’agence Grand Ouest à Nantes.

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Un écosystème riche dédié aux énergies renouvelables 

« L’installation de Qair à Nantes est liée à plusieurs facteurs », poursuit Baptiste Simon. « Je vis et travaille à Nantes dans le secteur de l’électricité renouvelable depuis plusieurs années, je connais donc de nombreux acteurs de ce domaine. Ici, l’écosystème est propice aux échanges avec les universités et les écoles. Par ailleurs, on compte de nombreux bureaux d’études spécialisés, géomètres, entreprises de construction, propriétaires fonciers publics ou privés. C’est également une ville située de manière idéale entre la Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie et le Centre-Val de Loire, avec des axes de transport facilitant nos déplacements, même si nous visons à les réduire au maximum pour minimiser notre empreinte carbone. Enfin, la ville est attractive, ce qui facilite les recrutements ».

Pour le moment, l’agence nantaise compte deux salariés qui seront rapidement rejoints par deux nouveaux collaborateurs début février. Un poste reste à pourvoir pour un profil de prospecteur foncier. « En 2023, en fonction de l’évolution des besoins, nous pourrions également être amenés à recruter des chefs de projets avec des profils plus environnementaux ».

En savoir + : qair.energy

Ce que les dernières entreprises à impact arrivées en 2022 sur le territoire disent de Nantes

Du pain et des roses au service de l’insertion

« Ici, les problématiques d’insertion des femmes en situation de précarité sont similaires à celles de la capitale, il y a une grande proximité avec les producteurs horticoles pour se fournir en fleurs françaises, les politiques de la ville sont favorables à la mise en place d’actions en faveur de notre public ciblé, de nombreuses associations œuvrent pour la solidarité et les tensions locales sur les métiers du végétal (maraîchages et espaces verts) sont créatrices d’opportunités d’insertion ». Julia Barraud, directrice.

L’onde porteuse a ouvert une radio inclusive

« Il existe ici une véritable culture radiophonique et il est rare de trouver autant de radios associatives sur un même territoire. L’écosystème de l’Économie Sociale et Solidaire est particulièrement riche, avec de nombreuses structures d’insertion. Des liens se sont créés facilement, avec Creative Factory, les Ecossolies, le MediaCampus d’Audencia, etc. ». Tiphaine Crézé, journaliste en charge du pôle éducation aux médias de l’onde porteuse.

Le Fourgon dans la filière du réemploi de bouteilles 

« Ici, l’écosystème du réemploi de bouteilles est intéressant. Nantes est une ville qui rassemble de nombreux acteurs de la logistique, où de nombreuses boutiques de vrac ont vu le jour, où le réemploi est un sujet constant. Nous avons le souhait de stimuler l’économie locale en travaillant majoritairement avec des entreprises qui partagent nos valeurs ». Charles Christory, co-fondateur du Fourgon. 

Inclood propose des livres inclusifs pour les personnes sourdes 

« J’ai quitté Paris après les périodes de confinements et j’ai choisi Nantes notamment parce que le monde du livre y est assez représenté. J’apprécie la dynamique culturelle de la ville. Nous avons installé nos bureaux dans un espace partagé avec l’association nantaise Culture LSF. Celle-ci propose la mise en accessibilité des événements, festivals et sites culturels ou touristiques. C’est stimulant et enrichissant de travailler dans les mêmes locaux ». Marlène Varnerin, fondatrice d’Inclood

Biomère a choisi Nantes pour produire ses jus de fruits 

« Nantes a fait l’unanimité auprès de l’équipe : outre son écosystème riche dans l’alimentation, son avancée dans l’économie sociale et solidaire, elle a séduit les plus jeunes par son dynamisme et sa qualité de vie ». Antoine Martin, co-fondateur de Biomère

Shodo, entreprise de la tech qui partage ses bénéfices

« Nous faisons le choix de la croissance raisonnée », exprime Jonathan Salmona, président et cofondateur de Shodo. « À Paris, nous avons atteint notre taille critique et nous allons désormais chercher la croissance à travers des filiales. Cette nouvelle aventure nantaise confirme notre volonté de prouver qu’un modèle social et équitable est possible ».

Bontemps, la chaussure 100% Made in Nantes 

« Nantes est la terre d’accueil de la mode, du durable, de l’artisanat et du design, avec une saine émulation artistique. C’est aussi un territoire fier de ses savoir-faire industriels, qui a une histoire étroite avec les tanneries, où l’on trouve de nombreuses start-ups et beaucoup de success-stories. C’est inspirant ! » Edouard Leveau, fondateur de La Manufacture Bontemps

Citizing s’assure de l’utilité des investissements 

« On sent que Nantes Saint-Nazaire est un territoire où la dimension de coopération est immense. En plein développement, Citizing a besoin d’un écosystème propice et une connexion facile à Paris. » Julie de Brux, co-directrice de Citizing. 

Découvrez ces implantations à impact 

Deux tiers d’entreprises à impact accueillies sur le territoire de Nantes & Saint-Nazaire en 2022

Eolien en mer, transport à la voile, techforgood, mode durable … Créer une activité qui engendre un impact écologique et sociétal sur le territoire ne constitue plus un vain mot. Preuve en est la nette progression des entreprises à impact arrivées sur le territoire de Nantes et Saint-Nazaire en 2022. Et qui vient illustrer l’ambition de l’agence de développement économique responsable de répondre aux enjeux de la transition environnementale et sociale du territoire.   

Une augmentation de près de 50% des entreprises à impact 

Depuis maintenant plus de 4 ans, l’agence Nantes Saint Nazaire Développement a engagé une nouvelle orientation stratégique, reposant sur l’installation de projets non seulement en lien avec les filières économiques prioritaires, mais également en mesure de les transformer durablement. Cette démarche de prospection et d’accompagnement a ainsi permis au territoire d’accueillir l’an dernier 2/3 d’entreprises à impact positif. Parmi les 72 nouvelles structures implantées en 2022, 47 se distinguent pour leur engagement social et environnemental, contre 32 en 2021.

Un rééquilibrage dans les filières 

Ces entreprises à impact concernent majoritairement les filières stratégiques des énergies nouvelles (12), de la santé et des bioressources marines (5), des industries culturelles et créatives (9) et l’alimentation (5), le transport à la voile (2). A noter, dans le secteur des énergies nouvelles, l’arrivée des entreprises Nouvergies, Aventa, Q Energy, Global Wind Service, etc., en lien avec l’ouverture du parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire. 

En revanche, on note une baisse des implantations d’entreprises dans le secteur du numérique (22% des projets contre 50% en 2019). Ces startups sont majoritairement actives dans la « tech for good » et la formation aux métiers du numérique. « Cette tendance sur le numérique s’explique par une stratégie de prospection plus ciblée autour des besoins du territoire et la volonté de ne pas mettre en tension les entreprises locales sur le recrutement de nouvelles compétences », souligne Nicolas Debon, directeur de Nantes Saint-Nazaire Développement. 

Sur le volet international, malgré un contexte géopolitique incertain et un recul des investissements internationaux, l’action de l’agence a permis d’accueillir 15 projets à capitaux étrangers, dont une majorité en provenance d’Allemagne, ainsi que des projets d’origine scandinave dans le secteur des énergies nouvelles. 

Une dizaine de projets pour Saint-Nazaire

Au total, ce sont 11 projets qui ont fait le choix de s’installer à Saint-Nazaire en 2022 pour un total de 346 nouveaux emplois créés à horizon 3 ans. « Depuis 2 ans, l’agence a engagé une stratégie de prospection très offensive pour le territoire de la Carene, conformément à la volonté de renforcer et de diversifier l’économie locale, plus spécifiquement portée sur le secteur du numérique », indique Nicolas Debon. 

Agir pour le développement économique de l’ensemble du territoire

Face aux enjeux de développement durable et à la nécessité de mieux répartir les richesses sur le territoire, l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement et le Pôle métropolitain Nantes Saint-Nazaire, en charge de la stratégie d’aménagement de 5 intercommunalités de Loire-Atlantique, s’engagent, à travers la signature d’une convention, à accroître leurs coopérations économiques en 2023. Cette coopération vise notamment à renforcer la visibilité des communautés de communes d’Erdre et Gesvres, Estuaire et Sillon et du Pays de Blain, afin d’y implanter de nouvelles entreprises. 

Le Bureau des Congrès, moteur d’événements éco-responsables

Intégré au sein de l’agence, le Bureau des Congrès de Nantes & Saint-Nazaire a accompagné près de 640 projets d’événements professionnels (séminaires, conventions, soirées d’entreprise, team-buildings, congrès…) sur l’année 2022.

Avec pour ambition d’attirer des événements écoresponsables, le Bureau des Congrès de Nantes et Saint-Nazaire a initié depuis 2020 un programme d’accompagnement des mutations de la filière événementielle. Il vient de recevoir la certification ISO-20121. 

Plusieurs actions ont par ailleurs été menées tout au long de l’année pour la formation et la sensibilisation des acteurs (sites privatisables, traiteurs, agences événementielles, hôtels, prestataires de services) aux thématiques de la RSE. Une expérimentation grandeur nature pour mesurer le gaspillage alimentaire et l’empreinte carbone sur les événements professionnels devrait voir le jour courant 2023. 

Transport à la voile : NEOLINE annonce la construction de son premier cargo à voiles de 136m

« L’objectif est de démontrer que le vent peut être à nouveau une énergie de propulsion », s’est ému Jean Zanuttini, président de NEOLINE Armateur, à l’occasion d’une conférence pour annoncer le lancement effectif de la construction du premier cargo. La société NEOLINE a signé un contrat pour la construction du premier Neoliner avec le chantier naval turc RMK Marine. Le premier navire doit être livré et mis en service mi-2025 sur la ligne transatlantique entre Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, Baltimore et Halifax. L’objectif de ce projet est de proposer un navire raisonnable, combiné à des solutions engagées, réalistes et très ambitieuses pour l’environnement.

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Un projet vieux de plus de 10 ans

Le navire, d’une longueur totale de 136m,  sera  composé de 2 mâts en carbone rabattables Solid Sail de 76m de haut équipés de 3000 m² de surface de voilure ainsi que des plans anti-dérives rétractables. En auxiliaire de la propulsion vélique, le navire sera également équipé d’un moteur et de 3 propulseurs transversaux pour les manœuvres portuaires et la ponctualité du service (permet d’atteindre une vitesse de 14nds). « Les premières réflexions sur le projet d’un cargo propulsé par l’énergie éolienne avaient commencé en 2010 et les premières esquisses se sont dessinées en 2011« , se remémore Vincent Seguin, Président de Mauric, bureau d’études basé à Nantes. Ce projet nécessitait la validation de sa faisabilité et d’être sécurisé d’un point de vue technique. « L’arrivée de SolidSail des Chantiers de l’Atlantique, « la voile rigide la plus mature et innovante du marché des grands paquebots, a permis de sécuriser le projet Neoliner« . 

« Nous sommes très attachés à la logique de filière. Chacun évolue avec ses propres technologies et chacun développe son propre modèle économique« , s’est réjoui Jean Zanuttini, président de Neoline Armateur. 

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Une confiance accordée par des chargeurs pionniers

Aujourd’hui, 9 partenaires font partie des premiers chargeurs à bord du Neoliner : le Groupe Renault, Manitou, Longchamp ou encore Jas Hennessy & Co. Tous ces partenaires sont portés par une motivation commune : la décarbonation de leur supplychain grâce à une solution efficiente écologiquement et économiquement de transport maritime décarboné

Ce premier navire a pour but de réduire de 80 à 90% les émissions de GES (par rapport à un navire de taille comparable) et de presque supprimer les émissions de SOx (oxydes de soufre), Nox, (oxydes d’azote) et de particules. 

Pour le trajet aller, le cargo Neoliner sera chargé à 80% de sa capacité au départ de Saint-Nazaire. En revanche, aujourd’hui, seulement 20% de l’espace de stockage est occupé pour le trajet retour. L’objectif est de trouver, d’ici 2025, des contrats outre-Atlantique pour combler cet espace.

Autre enjeu pour les chargeurs : celui de la ponctualité des livraisons. Le Neoliner opérera à une vitesse commerciale de 11 noeuds, permettant une traversée de l’Atlantique en 8 jours. Les technologies de routage permettent d’aller chercher le vent et ainsi d’optimiser la traversée. Le rythme sera basé sur une rotation mensuelle, soit 12 voyages par an. 

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Un partenariat public-privé

Avec un coût de plus de 60 millions d’euros, le premier Neoliner a vu le jour grâce à des financements structurés constitués de partenaires publics (Banque des Territoires pour 3,8 millions € et par une avance remboursable par la Région Pays de la Loire pour 1,3 millions €) et privés (Groupe CMA CGM, ADEME Investissement, NEOLINE Développement, Corsica Ferries et Louis Hardy SAS, CIC, EDF). 

La NEF : « Nos encours de prêts éthiques et verts ont triplé en trois ans »

La Nef se présente comme la 1ère banque éthique. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous différencie des autres banques ?  

La NEF compte 110 personnes réparties dans 15 bureaux en France, composés de 2-3 banquiers itinérants et de 5 responsables grands comptes au total qui accompagnent des entreprises qui font un chiffre d’affaires supérieur à  5 millions d’euros, des associations et des bailleurs sociaux. Le siège social de La NEF est situé en périphérie lyonnaise. L’éthique est le 1er critère d’éligibilité pour obtenir un financement de la part de la NEF. Et chaque projet est passé au crible selon trois critères :  son utilité sociale, écologique ou culturelle.

Comment procédez-vous pour mesurer le caractère éthique d’un projet ? A quoi mesure-t-on l’impact d’un projet pour son territoire ? 

C’est avant tout une question de ressenti. Nous allons à la rencontre des projets sur place. C’est lors de la prise de contact, que nous savons apprécier l’engagement de la structure. Le premier critère que nous regardons concerne le secteur d’activité. Nous finançons des projets dans les énergies renouvelables, l’économie circulaire, la mobilité durable, la logistique verte (de plus en plus), l’éco-construction, les filières bio, et pour l’impact social, le logement social, l’inclusion, le handicap, la dépendance (silver-économie), la protection de l’enfance, les collectivités locales, ainsi que l’innovation si tant est qu’elle soit à impact. Puis viennent les critères autour de la gouvernance : Quel est son partage des richesses ? Quelle est sa gouvernance ? Qui sont ses fournisseurs ? Qui sont ses clients ? Quel est son niveau d’impact territorial en termes d’emplois, de production … ? Nous refusons d’ailleurs plus d’un projet sur deux qui fait appel à nous, la plupart du temps parce que le projet ne tient pas la route. Nous regardons ensuite les comptes de la structure, sa gouvernance et les valeurs des personnes qui la composent. En revanche, le label n’est pas un critère décisif. Un client qui travaillerait dans le bio-béton, et aurait donc l’envie d’améliorer son process de production, pourrait faire l’objet d’un financement.

Quel type de financements accordez-vous aux entreprises ?  

Nous proposons du financement court, moyen ou long terme (prêts à l’investissement ou à la trésorerie) ainsi qu’un compte courant. Et pour celles qui le peuvent, nous proposons des placements de trésorerie sur un compte à terme. A la différence des autres banques, nous ne sommes pas présents sur les marchés financiers et donc pas exposés à la spéculation boursière. La Nef est en quelque sorte le circuit court de la finance, et fait fonctionner les projets grâce à de l’argent français, épargné et utilisé pour financer des projets français. 


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Pourquoi une entreprise s’adresse-t-elle à LA NEF plutôt qu’à une autre banque ? 

Les entreprises qui viennent nous voir ont une activité à fort impact écologique, social et culturel et sont sensibles à la provenance de l’argent dont elles vont avoir besoin. Par rapport à une autre banque, nous leur offrons une cohérence. Nous pouvons leur garantir que La NEF n’a pas d’argent dans les paradis fiscaux, affiche la mesure carbone la plus basse de tout le marché bancaire français, et c’est la seule qui finance la transition énergétique de manière exclusive. Depuis 3 ans, nous observons une lame de fond vers cette recherche de cohérence éthique. Et cerise sur le gâteau, nous avons le souci d’expliquer les raisons pour lesquelles nous refusons un projet. 

Etes-vous plus cher qu’une autre banque ? 

Pas du tout. Si nous étions plus cher, nous ne pourrions pas fonctionner !

D’où vient l’argent que vous prêtez aux entreprises ? 

L’argent provient à 80% des particuliers, et 20% des personnes morales (entreprises, syndicats, comités d’entreprise…). Nous comptons 80.000 clients et sociétaires en France. Le Covid a généré une prise de conscience et a produit une amplification sur les crédits et les encours de prêts, de l’ordre de 80 millions d’euros en 2019 et sont passés à 240 millions d’euros de financements en 2022. Plus de clients et plus de financement pour des montants importants. Nous observons un intérêt croissant des particuliers pour les projets financés par la NEF. Nous avons récemment lancé la campagne Big Banque, une levée de fonds pour faire venir des épargnants dans la coopérative. En deux mois, nous avons déjà collecté 5 millions d’euros auprès des particuliers et 12 millions si on ajoute les institutionnels. Le but étant de lever 30 millions d’euros à trois ans afin de consolider nos fonds propres et continuer à répondre aux demandes de financement. L’autre objectif étant de pouvoir nous séparer du Crédit coopératif qui est notre parrain, et sert d’organisme d’adossement à la NEF. Nous avons pour objectif de prendre notre indépendance à terme.


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Pouvez-vous nous donner des exemples de projets que vous avez financés au cours des 2 dernières années sur le territoire ? 

En 2022, nous avons accompagné Toovalu (300.000 €) qui développe un logiciel de mesure de l’impact sur le territoire. En 2022 et 2021, nous avions accordé un prêt à la coopérative de transport adapté Titi Floris pour un montant de 1 million d’euros. De même que pour des marques de la mode durable, comme Ankore (30.000 €) et Second Sew (30.000 €) ou cette solution IT pour le réemploi des matériaux Reverse Systems (190.000 €).  Environ 70% des financements vont aux projets écologiques, 25% aux projets sociétaux et 5% aux projets à impact culturel. Nous finançons Cowatt (photovoltaïque) et Enercoop à l’échelle nationale. Ou encore i-sep dans le domaine de la santé. Les collectivités sont aussi de plus en demande d’un financement vert et éthique et représente un tiers de l’activité de la NEF. C’est le cas notamment de la Ville de Nantes et Nantes métropole, en particulier pour financer la transition énergétique. La NEF s’intéresse aussi de plus en plus au financement de l’innovation à impact positif et de rupture. 

Comment voyez-vous le territoire évoluer en termes d’impact ? 

Le territoire dispose d’une longueur d’avance historique sur 3 champs que sont l’impact, la tech et le transport à la voile. Ces trois sous-secteurs font pousser Nantes et Saint-Nazaire dans le bon sens et font que ce territoire dispose d’un terreau plus fertile qu’ailleurs en termes de modernité et d’impact à la fois. 

En savoir + : lanef.com

Des levées de fonds record pour les startups à impact en Loire-Atlantique

Les levées de fonds sont généralement synonymes de développement pour les startups. En 2022, un nouveau record a été atteint avec 636 millions d’euros levés en Loire-Atlantique, après quelque 200 millions en 2021, d’après les chiffres consolidés par la Cantine numérique de Nantes.

Parmi toutes ces levées de fonds, force est de constater que le développement des startups à impact positif sur le territoire de Nantes & Saint-Nazaire. En témoignent les levées de fonds suivantes d’un montant supérieur à 5 millions d’euros :   

Lhyfe : comme en 2021, le producteur nantais d’hydrogène vert a pulvérisé tous les records avec deux nouvelles levées de fonds de 17 millions € en février, suivie de 118,3 millions € lors de son entrée en bourse sur Euronext en novembre. Il s’agit d’une nouvelle étape pour la startup qui avait déjà recueilli 82 millions € sur les deux dernières années. Des financements destinés à venir notamment soutenir le développement d’une soixantaine de projets à travers la France et l’Europe.  

Valneva : l’entreprise nantaise de biotechnologies a bouclé un tour de table de plus de 100 millions d’euros pour financer le codéveloppement de son vaccin contre la maladie de Lyme, contre celui du chikungunya et le développement de deux autres vaccins. 

Fairmat : la deepTech Fairmat, spécialisée dans le recyclage des composites de fibres de carbone, a levé 34 millions d’euros en novembre 2022. La startup parisienne s’est installée à Nantes (Bouguenais) en 2022. Sa technologie vise à recycler des chutes de production des composites. Cette matière provient du démantèlement des pièces d’avions, de vélos ou d’éoliennes. Cette levée de fonds doit lui permettre d’accélérer le déploiement de ses activités à l’international, et de faire grandir son équipe de 80 à 400 personnes d’ici à 2025.

Imagination machine : le studio nantais de création de startups fondé par Rob Spiro a levé 10 millions € en octobre. Objectif : lancer sa 2e promotion de startups à impact socio-environnemental. Imagination Machine a déjà lancé 8 startups à impact depuis sa création en 2017 qui comptent au total 150 collaborateurs. 

Healshape : fondée à Lyon, la medtech a levé 6 milions € en juin qui ont permis son implantation à Nantes. Healshape propose une solution inédite de bioprothèse mammaire qui permet une régénération des tissus de la patiente.   

Lisaqua a levé 4,9 millions € en mars pour ouvrir la première ferme de gambas en France, à Saint-Herblain, près de Nantes. L’entreprise a développé une technologie pour l’élevage de gambas à faible impact environnemental sans antibiotiques et sans rejet. 

« Nantes a réalisé, et de très loin, sa meilleure année sur les levées de fonds depuis que nous l’observons. Le montant total des levées de fonds de 636M€ a triplé par rapport à 2021, qui était déjà une année record, pour un nombre stable d’opérations à environ 35 par an. Quatre acteurs ont atteint des montants quasiment jamais vu sur le territoire : Lhyfe, Akeneo, Propriétés-privées et Valneva » , explique Adrien Pogetti, directeur de la Cantine numérique. « L’année 2023 s’annonce plus nuancée : les conditions d’accès au financement sont plus difficiles depuis quelques mois, rendant les opérations moins nombreuses, à Nantes comme au niveau national ou Européen. C’est d’autant plus de mérite pour nos entrepreneurs que d’avoir su tirer leur épingle du jeu dans ce contexte compliqué

Liste des levées de fonds 2022 – Source : La Cantine Numérique

Finpact : « Nous sommes un accélérateur du financement des projets qui répondent au défi de la transition »

Si le financement est le nerf de la guerre, il l’est aussi pour les entreprises à impact positif. Créé en 2017 à Nantes, le cabinet de conseil Finpact s’est même fait une spécialité du financement de ces entreprises. « Nous accompagnons les entreprises à impact positif dans leur stratégie de financement. Le financement des entreprises à impact reste tout aussi compliqué que pour d’autres projets classiques. Nous montons les dossiers de financement et les aidons dans leur stratégie de déploiement puis dans la recherche de fonds d’investissement dédiés à l’impact, souvent très exigeants dans leurs critères », explique Hugo Ponce, co-fondateur du cabinet de conseil Finpact à Nantes et rayonne entre la Cité des Ducs et la capitale.  

« Une approche fondée sur le bon sens » 

Appréhender la dimension « à impact positif » d’un projet relève d’une véritable compétence. Celle-ci, acquise au fil des années par l’équipe de Finpact, a appris à Hugo Ponce que le secteur d’activité de l’entreprise n’est généralement pas le premier critère de sélection. Une entreprise du numérique spécialisée dans l’accessibilité aura un faible impact compte tenu de son activité, mais un impact positif très fort dès lors que son activité vise à donner accès au numérique à de nombreux habitants éloignés des services rendus par l’accès à Internet. Cela peut contribuer au suivi ou soutien scolaire par exemple mais aussi à l’accès à la santé pour des seniors ou des personnes isolées. 

« Nous essayons avant tout de comprendre la raison d’être de l’entreprise, sa mission. D’ailleurs, les entreprises qui s’adressent à nous, sont souvent déjà des entreprises à mission », détaille Hugo Ponce. Quelques exemples d’entreprises accompagnées par Finpact ? A Nantes, Finpact accompagne, pour sa levée de fonds, l’entreprise Tri’n’Collect basée à St-Herblain, qui s’attaque à la revalorisation des déchets de chantiers. « La plupart du temps, ces déchets sont traités dans des bennes en mélange et cela empêche toute revalorisation. Tri’n’Collect déploie des solutions de tri à la source. Ici, on est dans du low tech. Et comme souvent, dans l’économie circulaire, c’est une approche fondée sur le bon sens plus que sur la science. Ils ont mis en place un dispositif d’accompagnement et de formation. Et ont créé un nouveau corps de chantier qui va permettre d’augmenter de 60% la valorisation des déchets ». 

En 2021, Xenothera, biotech nantaise, a levé 20 millions d’euros pour accompagner l’essor de son médicament anti-Covid, ainsi que pour accélérer le développement d’autres traitements contre les bactéries multi-résistantes et la cancérologie. Finpact a accompagné la structuration de cette levée de fonds. 

Des projets sélectionnés sur leur performance environnementale et sociétale

Biotechnologies, économie circulaire, accessibilité numérique, cleantech, transition énergétique, mais aussi décarbonation du transport (transport à la voile notamment) … Les secteurs sont multiples et la petite équipe de Finpact ne peut pas être partout. Elle se doit d’être sélective. « Nous ne sommes que 5 personnes, toutes dotées d’une double compétence entrepreneuriale et d’une bonne connaissance de ce qu’est l’impact. Nous considérons la performance environnementale et sociétale d’un projet à l’échelle locale et sommes attentifs à son potentiel de développement à grande échelle. Quel sera son impact à horizon 2030 ?». 

Des levées de fonds entre 2 et 20 millions d’euros

Au-delà de la mission, encore faut-il être en mesure de modéliser la performance de cet impact. L’entreprise a-t-elle déjà fait une preuve de concept (POC) ? A-t-elle trouvé ses premiers clients ? En quoi va-t-elle permettre de rendre notre environnement et notre société plus soutenables ? Par le biais de créations d’emplois directs et qualifiés par exemple. Et que dire des impacts évités dans le cadre d’un projet dans les mobilités douces qui permettra d’éviter des tonnes d’émissions carbone par exemple ?

Autant d’éléments que Finpact s’efforce de prendre en compte dans son analyse. « Nous intervenons peu en amorçage. Notre cœur de métier est la série A, quand l’entreprise a pu montrer que son produit fonctionne, qu’elle a des clients et peut passer à l’échelle. Nous montons des opérations de levée de fonds propres entre 2 et 20 millions d’euros. Enfin, « il faut que la gouvernance soit prête à accueillir un partenaire financier qui va le challenger sur l’ambition du projet. Nous sensibilisons les porteurs de projets aux conséquences de telles opérations sur le pilotage de l’entreprise et l’importance de partager les décisions stratégiques avec les investisseurs.

« Je crois beaucoup dans l’économie régénérative »

En tant que fin observateur de l’évolution du territoire, Hugo Ponce y voit une combinaison gagnante. « Le territoire de Nantes & Saint-Nazaire est un territoire en conscience en raison des enjeux liés à l’agriculture et au maritime depuis plusieurs années. Nous avons la chance d’avoir ici un écosystème fortement engagé (entrepreneurs, accélérateurs, partenariats publics-privés, financeurs) et un haut niveau de l’enseignement supérieur recherche. Mais aussi des acteurs comme Atlanpole qui vient faire le pont entre la science et son application en termes d’impact. Tous les ingrédients sont réunis pour se mettre en branle et relever les défis liés à ces enjeux ».

Des initiatives doivent encore être lancées et soutenues au niveau local pour aller plus loin. « Je crois beaucoup dans l’économie régénérative et ce qu’elle peut apporter au territoire. J’espère aussi que la réglementation va évoluer pour enfin taxer les externalités négatives du développement. Et ainsi permettre de solidifier les modèles économiques des projets à impact positif. »

En savoir + : finpact.fr

Nutrition : Limoune produit des recettes végétales « vivantes »

Esther et Ghita, les créatrices de Limoune, commercialisent des produits au procédé de fabrication ancestral : la lactofermentation. Avant leurs reconversions professionnelles, la première était ingénieure en biotechnologie dans le domaine de la méthanisation « une autre sorte de fermentation, mais de déchets », la seconde était juriste en droit international. « Nous étions toutes les deux passionnées par les fermentations en tout genre (pain, vin, fromage, bière, etc.) et il ne nous manquait plus que la fermentation du végétal ». Leurs recettes uniques, « vivantes » associent donc légumes, fruits, épices et aromates. 

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Une start-up de l’Économie Sociale et Solidaire

« L’impact environnemental de Limoune est assez évident : nous utilisons des ingrédients bio, de saison, avec un approvisionnement en circuit court qui rémunère justement les producteurs, via une méthode de transformation et de conservation qui limite la consommation d’énergie et la production de déchets ».

Côté social, Limoune travaille avec l’atelier de transformation de légumes de La Fée au Duc qui fonctionne avec du personnel en insertion. « Notre mission, c’est de partager nos recettes qui sont à la fois gourmandes, éthiques et bonnes pour la flore intestinale. Elles apportent de la vie sur les tables à l’heure de l’apéro avec des assiettes saines qui bousculent les habitudes alimentaires ». 


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De Nanterre à Nantes 

« L’idée de s’installer à Nantes collait bien avec notre projet professionnel, car la région Pays de la Loire est une région maraîchère, avec des légumes en abondance, bio et variés. Nantes est une ville dynamique avec un bel écosystème dédié au Food ».

Résidentes au sein de l’Agronaute, Esther et Ghita partagent de nombreux points de convergence avec l’écosystème local autour de l’agriculture et de l’alimentation durables. « Nous ne sommes pas déçues de l’accueil que nous avons reçu, de la bienveillance et de l’enthousiasme autour de notre projet ». Limoune a été accompagnée par Novapuls pendant un an et, aujourd’hui, la start-up est suivie par le Réseau Entreprendre 44. « Nous sommes à un moment charnière de notre développement, pour savoir si nous changeons d’échelle pour quitter le stade artisanal. Nous souhaitons aussi développer nos ateliers de formation à la fermentation à destination des particuliers et des professionnels ».

À noter ! Limoune a participé à l’organisation, en juin 2022, de la première Fête de la Fermentation « Umami » à Nantes. L’évènement sera reconduit en mai 2023.

En savoir + : limoune.fr
Instagram & Facebook : @limoune.fermentation

Transport décarboné : 8 projets à suivre dans l’aéronautique et le maritime à Nantes et Saint-Nazaire

Dans la lutte contre la pollution due au transport aérien et au transport maritime, entreprises, centres de recherche et collectivités s’intéressent à l’expérimentation et à la mise au point de propulseurs renouvelables et moins nocifs pour l’environnement. Nantes a été choisi par Airbus pour déployer son programme d’avion décarboné. Dans le secteur maritime, des projets ont éclos à l’occasion du premier parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire. 

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Le CTV : Un navire 100% hydrogène pour le transport du personnel de maintenance sur le parc éolien

A l’occasion de la construction du champ éolien de Saint-Nazaire, le réseau d’entreprises industrielles Neopolia a coordonné la construction d’un navire de transports de personnels 100% hydrogène pour les travaux de maintenance sur le parc éolien de Saint-Nazaire. Ce travail d’une durée de 10 mois a rassemblé 8 entreprises du réseau Neopolia. 

Une vedette côtière 100% hydrogène 

Toujours dans le domaine maritime, Neopolia via d’obtenir l’agrément pour , l’élaboration d’une plateforme de démonstration, de qualification et de formation pour l’utilisation de système « zéro émission ». Il s’agit de construire une vedette côtière ou estuairienne dont l’objectif serait de modifier le système de propulsion du navire en fonction des utilisations.

> Découvrir les autres projets coordonnés par le réseau Neopolia autour des propulsions propres

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L’avion « décarboné » d’Airbus 

C’est à Nantes – ainsi qu’à Brême en Allemagne – qu’Airbus a choisi de déployer son programme d’avion « décarboné ». Premier jalon posé en mai de cette année, la création du premier réservoir à hydrogène liquide pour l’avion « zero-e ». Egalement annoncée, la création d’ici 2023 de deux centres de développement zéro émissions (ZEDC) complémentaires à Nantes et Brême (Allemagne). L’objectif de ces centres est de fabriquer des réservoirs cryogéniques en vue du lancement de l’avion zéro émission, avec un programme commercial d’ici 2035, tout en accélérant le développement des technologies de propulsion à l’hydrogène. Ce choix de Nantes s’explique par l’expertise d’Airbus Nantes dans les caissons centraux de voilure et d’un important écosystème de R&D. Le premier vol de démonstration de l’avion zéro-émission est prévu en 2026. 

L’emploi de l’hydrogène à grande échelle nécessite de mettre en place une chaîne de valeur robuste et des infrastructures adaptées. C’est tout l’écosystème qui se met en ordre de bataille pour réussir la transition écologique et environnementale. 

Le programme NOMADE de l’IRT Jules Verne  

Lancé en avril 2022 par l’IRT Jules-Verne à Nantes, le projet NOMADE vise à développer des solutions d’isolation et de stockage de l’hydrogène liquide, sans augmenter la masse des réservoirs. Doté de 5 millions d’euros, sur une durée de 3 ans, ce programme vise non seulement l’aéronautique, mais aussi les filières navale et terrestre. Très mobilisateur, il réunit un grand nombre d’acteurs à Nantes comme Airbus, le CEA Tech, Daher, l’Ecole Centrale Nantes, Naval Group, et ailleurs en France. 

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Le projet HyMEET 

Pour assurer la production, la distribution et l’utilisation de l’hydrogène dans de multiples applications. C’est l’objectif du projet HyMEET (photo ci-dessus) pour Hydrogen Material and Equipement Engineering and Testing Center.  Porté par le CETIM à Nantes, ce centre d’ingénierie et d’essais des matériaux, d’ambition européenne, va mobiliser des fonds significatifs à hauteur de 25M€ sur 4 ans. Il servira à adapter les technologies de stockage de l’hydrogène gazeux et liquides dans les tuyaux, réservoirs, compresseurs, pompes, détendeurs, réservoirs de toutes tailles, de tous matériaux et pour tous les environnements. En parallèle, le CETIM prévoit aussi d’apporter des conseils aux industriels, de l’accompagnement et de la formation. 

La plateforme Sea’Nergy 

Pour relever le défi de la décarbonation du transport maritime, le CEA Tech à Nantes a lancé la plateforme Sea’Nergy. Cet outil numérique est capable de mesurer l’impact de l’utilisation de batteries et de systèmes propulsifs dans un environnement marin, d’eau salée, et de simuler leur utilisation dans des conditions de navigation extrêmes. Cet équipement accompagne également le développement de la filière des énergies renouvelables sur le territoire. 

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Lhyfe et son prototype de production d’hydrogène renouvelable en mer 

Installée à Nantes et fondée par un ancien chercheur du CEA tech, la startup Lhyfe multiplie les initiatives autour de la production d’hydrogène en mer. La startup vient de lancer « Sealhyfe », le prototype premier prototype mondial de production d’hydrogène renouvelable en mer, d’une puissance de 1 MW, et qui sera connecté à une éolienne flottante sur le nouveau parc éolien de Saint-Nazaire. Ou encore sa plateforme « Lhyfe Heroes ».  

> Découvrir le projet de production d’hydrogène vert par la startup Lhyfe

La startup Athéna et son innovation autour du bioHydrogène

Incubée à l’Ecole centrale, la startup Athéna Recherche et Innovation produit du bioHydrogène à partir de déchets et d’eaux usées de l’industrie agroalimentaire. En effet, ces eaux usées, qui ne sont pas valorisées, sont « en réalité une formidable source d’énergie pour le monde du vivant. Elles sont composées de matières organiques et de minéraux, ce qui permet aux bactéries de se développer tout en rejetant de l’hydrogène ». Cet hydrogène a ensuite vocation à être utilisé dans la mobilité lourde ou dans la production de chaleur en substitution du gasoil et du gaz naturel.

Filière hydrogène : « Il est important d’associer les PME du territoire à tous les projets dès maintenant afin qu’elles montent en compétences »

Neopolia est un réseau d’entreprises dont la vocation est de fédérer et faire travailler ensemble les entreprises sur des enjeux business, au service du développement de filières industrielles dans les Pays de la Loire. Basé à Saint-Nazaire, il regroupe 240 entreprises, pour un total de 30.000 emplois. Rencontre avec Alain Leroy, Président de Neopolia, François Dallet (VP Aéronautique),  Pascal Lemesle (VP Marine) et Philippe Le Berre (1er VP).

Le développement des propulsions propres est en plein essor sur le territoire. De quelle manière le réseau Neopolia y contribue-t-il ? 

Le principe de Neopolia est de fédérer des entreprises et des compétences autour des activités maritime, aéronautique, énergétique, mobilité terrestre et énergie marine renouvelable. Notre accompagnement porte sur la manière de les aider à prendre des parts de marché supplémentaires ou complémentaires. L’évolution des contraintes environnementales constitue bien sûr un enjeu sociétal pour nos membres PME, mais aussi une opportunité de développement et de diversification.  Au sein du Cluster Energie, nous avons intégré l’ensemble des « Energies décarbonées » pour répondre aux appels d’offre autour du biogaz, de l’hydrogène, et du solaire dans une moindre mesure. En 2019, nous avons lancé un groupe de travail transverse multi clusters sur l’hydrogène. Ce  travail de référencement a conduit à identifier 51 entreprises souhaitant s’engager dans ce nouveau segment industriel. Si les technologies et les systèmes de distribution de l’hydrogène ne sont pas encore matures, il y a néanmoins toute une expérimentation à apprendre. Nous sommes dans une phase d’acculturation et de formation aussi bien sur les usages que sur la technique mais ce groupe répond d’ores et déjà à des appels à projets. Vous pouvez proposer toutes les solutions techniques, celles-ci ne donneront rien si le réseau de distribution ne se développe pas, ou si le consommateur n’en a pas besoin.

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Quels sont les principaux projets accompagnés par Neopolia sur ces nouvelles propulsions (hydrogène, électrique…) ?

Dans le secteur marin, Neopolia a permis de faire éclore deux projets. Le premier, en lien avec les besoins propres aux champs éolien marin, a été d’analyser la faisabilité d’installer une propulsion hydrogène sur un navire de transports de personnel. Ce travail d’une durée de 10 mois a rassemblé 8 entreprises du réseau Neopolia. L’objectif était de fournir une solution 100% hydrogène pour ce navire. Cette étude paraissait au départ utopique quant à la disponibilité de la motorisation hydrogène et le modèle économique d’un tel bateau. Or, nous avons réussi à démontrer que la solution d’un bateau « zéro émission » est possible en fonctionnement pendant les trois quarts de l’année (avril – novembre) dans nos secteurs lorsque l’on a une hauteur de houle inférieure à 1,75m. Revers de la médaille, l’investissement est très élevé quant à la construction, l’exploitation et les conditions d’avitaillement du bateau. Nous contactons actuellement différents opérateurs pour voir comment cette solution pourrait être acceptée et testée aussi bien sur l’ensemble de  sites de champs éoliens. 

Le deuxième projet est l’élaboration d’une plateforme de démonstration, de qualification et de formation pour l’utilisation de système « zéro émission ». Il s’agit de construire une vedette côtière ou estuarienne dont l’objectif serait de modifier le système de propulsion du navire en fonction des utilisations. Elle pourrait servir à des industriels qui ont besoin de qualifier de nouveaux systèmes, des utilisateurs pour connaître l’intérêt énergétique de telles installations ou des écoles pour la formation des ingénieurs et marins. Ce bateau ferait entre 15 et 18 mètres. Nous cherchons à regrouper autour de Neopolia des acteurs qui pourraient financer le développement de cette vedette. Ce démonstrateur peut servir les usages portuaires, les transports estuariens, les pêcheurs comme le marché du nautisme, mais aussi l’enseignement supérieur comme l’ENSM pour leurs étudiants.

Le gros problème avec l’hydrogène, difficilement stockable, est de savoir comment en assurer la distribution. Nous allons dans les prochaines semaines, présenter des solutions pour en assurer la distribution en mer et faire en sorte que les bateaux puissent se ravitailler en haute mer, sans avoir à se rapprocher des côtes et donc éviter des consommations inutiles.

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Dans l’aéronautique, notre réseau d’entreprises dispose de compétences notables. Si Airbus se positionne sur l’avion vert, Neopolia pourrait se positionner sur le stockage de l’hydrogène liquide. Ce qui pourrait aussi bien servir l’aéronautique que le maritime. Nous ne désespérons pas de poursuivre les recherches dans la mesure où Neopolia concentre plus de la moitié des compétences de ce type de produit dans son réseau. 

Autre avant-projet, l’étude et la modélisation d’une transformation d’un ULM (photo). Cette étude prouve sa pertinence par un projet similaire qui sera mis en vol fin novembre. Des pays comme la Suisse imposent par exemple que le survol doit être à zéro émission. Un tel projet permet aussi d’envisager le transport de 6 à 10 personnes en aviation légère mais permettrait aussi d’assurer une base de formation.

Concernant la mobilité terrestre nous avons déjà un de nos membres qui a développé un véhicule autonome électrique type chariot élévateur. Nous souhaitons profiter de cette expérience pour lancer un projet de transformation d’un véhicule autonome forte charge pour passer sa propulsion de thermique à hydrogène. Enfin pour les puissances autour de 200 KW (autocars, camions), nous travaillons sur une hybridation pour les moteurs thermiques, qui va permettre d’injecter de l’hydrogène dans du gasoil permettant ainsi d’optimiser les émissions de 30%. Cette solution pourrait s’appliquer aussi aux véhicules utilitaires. Nous sommes conscients que cela ne résout pas la totalité du problème, mais il s’agit de trouver une solution pragmatique qui permet de préserver les emplois dans le secteur de la mécanique moteur, préserver les investissements des PME dans le secteur du transport tout en contribuant à la transition. Il s’agit d’utiliser les moteurs existants pour faire la transition, dans une logique de mix-énergétique et ce dans des délais extrêmement courts. Nous espérons que nous aurons le soutien des institutionnels pour ce projet vertueux et rapide de mise en œuvre.

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Par ailleurs, pour les collectivités rurales, les îles et industriels, nous avons lancé une étude avant-projet d’autonomie énergétique sur la base d’un mix solaire et hydrogène afin de fournir un écosystème énergétique et de mobilité pour les acteurs locaux, ce qui permettrait de créer des sociétés de projet de territoires intégrant les industriels, les EPCI et les citoyens.

Pour l’ensemble de ces projets autour des propulsions propres qui vont servir les secteurs maritime, aéronautique ou terrestre, nous travaillons tous en réseau avec le Pôle Mer Bretagne Atlantique, le pôle EMC2, le pôle ID4Car, l’ENSM, Nantes Saint-Nazaire Port, la Région Pays de la Loire

Au-delà de ces projets « énergétiques », nous sommes toujours en discussion avec les collectivités et Nantes Saint-Nazaire Port sur notre projet « AGORA » afin de trouver la meilleure solution pour tous. Issu des réflexions dans le cadre de « Territoires d’Industries », il a vocation à optimiser l’investissement public et privé en mutualisant des moyens et infrastructures afin de servir au mieux le marché de l’éolien flottant ainsi que la construction navale sur le segment 100 à 150 m. C’est en effet un segment pour lequel il n’y a plus d’infrastructure en France à l’exception des Chantiers de l’Atlantique (par ailleurs partenaire du projet Agora) . Ce projet permettrait une réelle ré-industrialisation innovante en France et donc des créations d’emplois.

Quel type d’accompagnement les entreprises sont-elles en mesure d’attendre de Neopolia ?  Comment cet accompagnement se concrétise-t-il ? 

Nous pouvons apporter un accompagnement à 3 niveaux. Notre ADN est de faire du « business collaboratif » et d’assurer la production et la réalisation d’ensembles clés-en-main, tels qu’une structure industrielle, un bateau, ou des sous-ensembles (modules de production…).

Premièrement, Neopolia fait en sorte que ses adhérents puissent contribuer à la réalisation de prototypes, pour produire des équipements en amont, qui deviendront des équipements à part entière demain.

Deuxièmement, nous veillons à mettre à disposition des informations françaises et internationales pour que nos adhérents soient toujours à la pointe de l’information technologique.

Troisièmement, au niveau institutionnel, nous sommes présents sur les AMI pour mobiliser des équipes et aller chercher des financements afin de monter en compétences et réaliser le saut technologique. Il nous faut réussir à associer les adhérents pour traduire les contraintes administratives et institutionnelles et les aider dans la coordination avec d’autres partenaires, extérieurs au réseau, pour arriver à produire des résultats dans des délais courts. A ce titre, nous rejoignons « Team 2050 » pour fédérer les intervenants dans le secteur de la décarbonation maritime, au niveau national et européen.

Quelles vous semblent être les mesures à mettre en place à l’avenir pour que le territoire améliore encore son accompagnement sur ce type de projet ? 

Si on fait un zoom sur l’hydrogène, le système est en pleine phase d’exploration. Nous sommes encore dans une phase de prototypage, avec beaucoup de nouveaux projets portés par des grands donneurs d’ordre ou des start- up. Dans cette phase amont, les solutions ne seront pas disponibles avant 2025-2030. L’important est donc de s’assurer que les PME du territoire, via Neopolia, soient associées au maximum dans les projets qui émanent de la BPI, de l’ADEME,  de la Région ou des grands acteurs Territoriaux afin de pouvoir monter en compétences et être prêtes technologiquement au moment où le marché sera prêt. Nous nous devons de vraiment créer rapidement une filière industrielle performante, pour éviter de renouveler les lenteurs des EMR. 

Sans cette démarche volontariste, nous risquons d’aller chercher ailleurs, par exemple des entreprises américaines, alors que nous avons sur le territoire des entreprises capables de se mettre en ordre de bataille. Pour faire gagner les entreprises du territoire, il est primordial de mettre en place une logique de grappes et de privilégier le circuit court.

« Assurer un travail vertueux d’économie circulaire grâce auquel nos jeunes trouveront avec les compétences de nos établissements de formation, des emplois innovants sur le territoire pour une industrie vertueuse. »

Plus globalement, quelles sont les autres actions mises en place par Neopolia pour accompagner ses membres vers la transition environnementale et sociétale ? 

Certains de nos membres sont plus avancés que d’autres en matière de responsabilité sociétale et environnementale des entreprises (RSE). NEOPOLIA anime des ateliers de partage d’expériences pour sensibiliser et motiver celles de nos entreprises qui n’ont pas forcément la taille ou les structures pour aborder la RSE. Par exemple, le groupe Thales incite fortement ses fournisseurs dans le domaine de l’inclusion. NEOPOLIA a développé une démarche inclusive pour travailler avec les ESAT, entreprises du domaine de l’Economie sociale et solidaire (ESS) qui sont associées à certains de nos projets. Nous mettons par ailleurs en avant de manière forte la thématique de l’éco-conception. Nous sensibilisons aussi beaucoup nos adhérents au recyclage, à la manière dont les déchets des uns pourraient être réemployés par les autres. 

Dans ce domaine de la RSE, il est primordial de légiférer et assurer un rôle important pour réglementer et apporter un socle commun dans le déploiement souhaité par les grands donneurs d’ordre, comme dans les indicateurs de mesure, ceci afin d’éviter les dispersions au sein des divers secteurs de marchés . Si chacun veut imposer sa grille à ses fournisseurs, cela ne permettra pas d’obtenir les synergies d’une organisation multi-secteurs, et peut générer une situation vite ingérable pour les PME. 

Du côté de l’environnement, nous sensibilisons les adhérents à l’approche systémique. Il ne s’agit pas de ne considérer que l’objectif zéro émission si, en parallèle, la production coûte plus de ressources naturelles. Nous sensibilisons les entrepreneurs à avoir une approche systémique : quel sera l’impact demain de mes décisions aujourd’hui ?  

Ce qui reste la ligne de Neopolia, c’est de déployer de façon pragmatique des axes de développements et de diversification. Les évolutions environnementales à venir sont propices à contribuer à cela tout en développant les compétences sur le territoire. Il ne faut jamais perdre de vue que le dirigeant de PME aura toujours une approche très pragmatique.

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