Recherche de locaux, procédures administratives, mise en relation avec les réseaux économiques locaux, visites du territoire, rencontres institutionnelles, aide au recrutement … les nouvelles entreprises internationales qui s’installent à Nantes et Saint-Nazaire ont chacune des besoins spécifiques lors de leur implantation. L’équipe de l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement est là pour apporter un accompagnement sur mesure à ces entrepreneur.es.
Accompagner les entreprises internationales dans leur implantation
En 2023, une entreprise sur quatre accompagnée par l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement est d’origine internationale et la moitié d’entre elles est originaire du Canada. C’est le cas de l’entreprise québécoise agileDSS qui vient d’annoncer en décembre son implantation à Nantes. « L’agence Nantes Saint-Nazaire Développement a permis aux dirigeants d’agileDSS de rencontrer plusieurs structures nantaises comme ADN Ouest, La Cantine numérique, les écoles supérieures (Epitech, Polytech, …), les laboratoires de l’Université, ainsi que des startups de l’intelligence artificielle », se félicite Alexandre Langlois, associé et copropriétaire d’agileDSS, lors d’un déplacement à Nantes en décembre 2023. Une mise en relation qui a rassuré le dirigeant et son collègue Ludovic Perronet : « A Nantes, nous avons été très bien accueillis. Nous apprécions cette bienveillance qui ressemble à ce que l’on est au Québec. Ici, on trouve des entreprises de grande taille, où les dirigeants se rendent disponibles pour nous recevoir, ce qui ne serait pas le cas à Paris ou dans d’autres grandes villes françaises ».
Se faire connaître à l’international, un enjeu ciblé
Si l’entreprise québécoise agileDSS a fait de Nantes sa rampe de lancement pour son développement dans l’Hexagone, l’idée ne lui est pas venue par hasard. Nantes et le Québec entretiennent depuis de nombreuses années des liens forts. Nantes est ainsi la seule ville française à avoir mis en place une présence permanente et physique à Montréal, à travers la création d’un poste de Volontaire International en Entreprise (VIE) depuis bientôt dix ans. Des délégations croisées composées d’institutionnels, de chercheurs et de chefs d’entreprises sont organisées plusieurs fois par an dans l’une ou l’autre des villes. « Ces délégations se déplacent lors de grands événements professionnels ou culturels, ou de festivals d’art et de culture et sont l’occasion de nouer des partenariats et de se faire connaître auprès des entreprises », souligne Flavie Martin, VIE pour Nantes à Montréal. « L’idée est de valoriser nos filières d’excellence, nos entreprises locales et nos pépites, de susciter de l’intérêt et de donner envie aux entreprises internationales et aux personnes de venir à notre rencontre et de s’implanter à Nantes ou Saint-Nazaire », ajoute Nadia Chibouti, en charge du développement international à l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement. En 2024, de nouvelles missions collectives sont déjà programmées par l’agence de développement économique dans les 4 zones géographiques que sont le Canada, les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni et qui porteront sur les filières phares du territoire (maritime, numérique, santé, industries créatives, industrie durable). Un VIE est aussi en poste à Hambourg depuis un an pour développer les partenariats avec cette ville, en la personne de Pierre-Amaury Duclau.
Apporter une aide aux entreprises pour l’accueil des délégations
Pour aller plus loin, l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement accueille régulièrement des délégations internationales, composées de représentants d’entreprises, de startups, de chercheurs et d’institutionnels, souvent emmenées par les ambassadeurs en France. Une opportunité supplémentaire de s’ouvrir aux autres, de partager des savoir-faire, de promouvoir le territoire, toujours dans l’objectif de « créer des ponts avec des territoires qui nous ressemblent afin d’accélérer les mutations écologiques et sociétales et d’identifier des pistes de coopération », souligne Nadia Chibouti. Lors de la dernière coupe du monde de rugby en novembre 2023, une délégation ministérielle du Pays de Galles s’est déplacée pour explorer des champs de coopération, comme les énergies marines renouvelables, ce qui devrait amener à une mission retour en 2024 à Cardiff, en vue de concrétiser les échanges.
Les entreprises locales peuvent elles aussi être amenées à accueillir des délégations, « ce qui est aussi une manière de contribuer au rayonnement du territoire ». L’agence Nantes Saint-Nazaire Développement met à disposition toute une panoplie de supports de communication : chiffres-clés, plaquettes et données macroéconomiques. En 2024, toutes les occasions seront bonnes « pour ensemble mettre Nantes et Saint-Nazaire sur la carte du monde », conclut Nadia Chibouti.
Vidéo de Nadia Chibouti, en charge de la stratégie internationale à Nantes Saint-Nazaire Développement
Fondée il y a deux décennies au cœur de Montréal, agileDSS est devenue une entreprise leader au Québec dans le domaine du conseil en data (business intelligence, big data et intelligence artificielle). Ses experts stockent, structurent et analysent les données des entreprises et les valorisent sous forme de rapports de gestion, de tableaux de bord ou d’algorithmes grâce à des approches de livraison flexibles et agiles. AgileDSS intervient à tous les niveaux d’un projet data, de la consultation stratégique à l’intégration de solutions innovantes ainsi que l’automatisation.
Actif dans les secteurs de l’économie durable
» Nous appliquons notre savoir-faire dans de nombreux secteurs innovants et durables, comme l’assurance, la santé, les télécommunications, le transport, et également beaucoup dans l’énergie verte, l’éolien, les bornes de recharge électrique, etc., explique Alexandre Langlois, associé et copropriétaire d’agileDSS. Nous sommes aussi présents dans le transport maritime, où nous aidons à suivre les données pour prévoir la maintenance, revoir les routes pour des navires, etc. Aujourd’hui, en France, le sujet porte beaucoup sur les migrations vers le cloud, un sujet dans lequel nous sommes beaucoup plus avancés au Québec ». L’entreprise québécois agileDSS compte parmi ses clients les leaders canadiens de l’éolien Boralex et Innergex.
Des liens tissés entre Nantes et le Québec
Les échanges entre l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement et agileDSS ont été initiés dès 2019, à l’occasion du déplacement d’une délégation nantaise à Montréal, dans le cadre du partenariat entre le Printemps Numérique de Montréal et la Nantes Digital Week. Suite à cette première rencontre, Julien Messu, le directeur Marchés & Talents d’agileDSS (originaire de Guérande) était devenu un Audacieux de Nantes à Montréal. Suite à leur déploiement dans la ville de Québec, ils ont décidé de passer à l’offensive sur le marché international et la ville de Nantes leur est apparue comme une évidence, à travers les liens déjà établis au fil des délégations entre les 2 villes.
Un écosystème dynamique et de nombreux événements conjoints entre Nantes et le Québec
Fin 2023, l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement a permis aux dirigeants d’Agile DSS de rencontrer plusieurs structures nantaises comme ADN Ouest, La Cantine numérique, les écoles supérieures (Epitech, Polytech, …), les laboratoires de l’Université, ainsi que des startups de l’intelligence artificielle. « L’écosystème nantais du numérique est très structuré et très mature, avec une université et des laboratoires de recherche d’excellence. Entre Nantes et le Québec, il y a plein d’événements conjoints, dans le numérique notamment. Nantes bénéficie d’un écosystème dynamique, on ressent ici une énergie forte sur notre domaine, et sur plein de domaines innovants et écologiques comme l’énergie verte ».
« Ici, les dirigeants se rendent disponibles pour nous recevoir »
« A Nantes, nous avons été très bien accueillis. Nous apprécions cette bienveillance qui ressemble à ce que l’on est au Québec. Ici, on trouve des entreprises de grande taille, où les dirigeants se rendent disponibles pour vous recevoir, ce qui ne serait pas le cas à Paris ou dans d’autres grandes villes françaises. Ce qui nous intéresse est de créer un lien de proximité pour expliquer comment la data peut aider l’entreprise. Pour nous, c’est extrêmement important ! », se félicite Ludovic Péronet, associé et copropriétaire d’agileDSS.
Le bureau d’étude canadien Atelier 7 hz exporte à Nantes son expertise en acoustique et vibrationsDécouvrir agileDSS
« Assurer un climat sonore et vibratoire confortable sur les lieux de vie », telle est la mission d’Atelier 7 hz. Implanté à Montréal et Québec, le bureau d’ingénierie de quinze personnes déploie ses prestations en acoustique et vibration dans la construction de bâtiments et le suivi de bruit dans l’environnement. Atelier 7 hz intervient en grande partie en phase de conception, mais aussi dans le suivi des réalisations, puis dans la mesure de vérification des performances. Immeubles de bureaux ou d’habitations, hôpitaux, écoles, centres culturels, gymnases, sites de production industrielle… l’entreprise travaille sur des projets d’envergure, comme celui de l’hôpital Vaudreuil-Soulange près de Montréal (taille similaire à celle du CHU de Nantes). La mission de 7 hz ne s’arrête pas à la porte des bâtiments : « nous mesurons le bruit et les vibrations à l’intérieur, mais aussi les nuisances induites par la construction d’une autoroute ou du passage d’un train », précise Raphaël Duée, son fondateur et président.
Des stations de surveillance connectées
Dans le cadre d’un crédit impôt recherche alloué par les autorités canadiennes, Atelier 7 hz a mis au point des « stations permanentes » de suivi du bruit et des vibrations. Autonomes en énergies grâce à des panneaux solaires, ces boitiers, installés près d’un chantier, d’une autoroute ou d’un aéroport, captent leur environnement sonore et vibratoire. Les données collectées sont transmises en temps réel sur un serveur. « Nous avons développé une brique supplémentaire basée sur l’intelligence artificielle qui détecte des événements, comme le passage d’un avion ou d’un train, et permet d’obtenir des analyses statistiques détaillées ».
De Montréal à Nantes
Après douze ans passés au Québec, Raphaël Duée a choisi de rejoindre « le vieux continent » avec sa famille, dans l’idée d’y dupliquer le développement de l’entreprise. « Je n’ai pas de racines nantaises et mon épouse est canadienne. Après avoir étudié plusieurs villes, Nantes nous a semblé offrir un environnement propice à notre épanouissement tant familial que professionnel, grâce à son dynamisme, la présence de grands projets et la proximité de l’océan. J’ai de plus perçu une façon plutôt détendue d’aborder les relations de travail qui m’a plu. L’accompagnement de Nantes Saint-Nazaire Développement nous a donné des clés pour découvrir notre environnement et faciliter nos premiers pas. » Prochaine étape : le développement d’affaires qui lui permettra de monter une nouvelle équipe pour couvrir le grand ouest de la France.
K2 Rénovation importe à Nantes le savoir-faire canadien dans la construction boisEn savoir + sur Atelier 7 hz
C’est à Montréal que la Québécoise Kim Morissette et le Nantais Kevin Tassou, menuisier-charpentier de formation, ont lancé leur entreprise de rénovation globale en 2019. « Nous assurons et coordonnons de A à Z tous types de travaux de rénovation : extension, rénovation de salle de bain ou cuisine, espaces bureaux, amélioration énergétique, etc., en direct ou pour le compte d’architectes ou d’architectes d’intérieur. Nous conjuguons les techniques propres à nos deux cultures et retirons le meilleur de chaque pour en faire nos propres recettes ! »
Le bois, matériau d’avenir
Fidèle à la tradition canadienne, l’entreprise accorde au bois une place de premier choix dans ses travaux : « le bois reste pour nous le matériau le plus durable, ses propriétés de robustesse et d’isolation ne sont plus à prouver. Dans le contexte de changement climatique, ces atouts en font un matériau d’avenir pour la construction. » Formée aux techniques de maison écologique et passive, l’équipe de K2 Rénovation vise à rendre les habitations performantes sur le plan énergétique.
De Montréal à Nantes
Kim et Kevin ont rejoint Nantes cet été, un choix familial et l’opportunité de se développer sur de nouveaux marchés. « Le contact très en amont avec Nantes Saint-Nazaire Développement a clairement facilité notre arrivée, tant sur le plan familial que professionnel, notamment par la mise en relation avec des contacts pertinents pour le développement de notre projet ». En 2024, K2 Rénovation souhaite recruter un menuisier-charpentier… ou une menuisière-charpentière. « L’inclusion figure parmi les valeurs fortes de l’entreprise, de même que l’équilibre entre travail et vie personnelle. » Le couple avait ainsi été distingué par l’organisme québécois EVOL, qui met en avant les entrepreneur.es soucieux de leur impact dans la société.
Éolien : e3 IdentiFlight France, solution innovante de protection des oiseaux, choisit Nantes pour implanter sa filiale FranceEn savoir + sur k2reno
Détecter et identifier la présence d’espèces protégées pour en limiter la mortalité sur les parcs éoliens, c’est ce que permet le système développé par l’Américain Boulder Imaging, sur la base d’une technologie mise au point par sa filiale au nom d’IdentiFlight. Le principe : un ensemble de 8 caméras grand-angle, capable d’identifier les espèces en approche, scanne l’environnement des éoliennes à 360° et détecte la présence des oiseaux. Une caméra haute définition prend le relais et « reconnait » les espèces en présence. À leur approche, l’éolienne est stoppée.
15 espèces déjà classifiées
Développée à partir d’une technologie d’intelligence artificielle, « la force de cette solution repose sur la classification fine des oiseaux », explique Yoann Payelleville, directeur d’e3 IdentiFlight France. Le système est en effet capable de distinguer le milan royal et la cigogne noire, des espèces protégées répandues en France, mais aussi le pygargue à queue blanche. « La présence d’espèces sensibles est souvent un frein au développement de parcs éoliens. Notre système, qui limite les temps d’arrêt, permet à la fois d’assurer la protection des oiseaux et d’optimiser le rendement du parc ». Dans le Grand Est, la réalisation d’un projet éolien a ainsi été conditionnée à l’utilisation du système IdentiFlight. Plus de 250 systèmes équipent à ce jour des parcs éoliens aux États-Unis, en Australie, en Ouzbékistan, en Allemagne et en France. Une quinzaine d’espèces protégées ont déjà été classifiées par le système, un chiffre amené à doubler dans les prochains mois.
Le développement d’une équipe à Nantes
Une des premières entreprises européennes à s’y intéresser, l’Allemande e3, spécialisé dans le développement de parcs éoliens, a noué un partenariat avec l’entreprise américaine pour distribuer le produit en Allemagne, en Autriche et en France. La création de la filiale e3 IdentiFlight France permettra de couvrir le marché français. À sa tête, Yoann Payelleville, fin connaisseur du domaine éolien après notamment quinze ans chez l’Allemand Enercon. Située à Vertou, près de Nantes, la filiale France devrait progressivement monter en puissance pour atteindre une dizaine de personnes d’ici trois à quatre ans. « Proche de Paris par le TGV, attractive par sa qualité de vie, Nantes offre les atouts nécessaires pour attirer des profils qui connaissent les enjeux du développement éolien et maîtrisent les aspects liés à l’ornithologie. »
L’armateur Farra Marine installe son entité française à NantesEn savoir + sur e3 identiflight
C’est une société irlandaise qui a fait le choix de Nantes pour son implantation dans l’Hexagone. La société Farra Marine a été fondée en 2020 en Irlande par Martin Rice et Jason Parker, deux ingénieurs maritimes de formation qui ont passé leur carrière à travailler en mer. « Farra Marine exploite aujourd’hui une flotte de 8 CTV ((appelés CTV pour Crew Transfer Vessels en anglais) à la pointe de la technologie, des navires de 27 mètres pouvant accueillir jusqu’à 24 passagers. Six navires supplémentaires devraient être livrés d’ici la fin du premier trimestre 2024 avec l’objectif d’atteindre 40 navires en Europe dans les cinq prochaines années. Farra Marine est prête à soutenir ses clients français dans le développement des parcs éoliens offshore à travers ses compétences acquises sur le marché européen », déclarent les deux associés.
Des liens étroits avec le tissu des énergies marines
Le choix de Nantes pour installer son bureau français a été stratégique pour Farra Marine. « Plusieurs clients français du marché de l’éolien offshore sont basés dans la région de Nantes et de Saint-Nazaire. Par ailleurs, Nantes se situe à moins de 4 heures des premiers parcs éoliens offshore construits en France depuis 2022 (Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Fécamp et Courseulles-sur-Mer) et des futurs parcs normands, bretons et ligériens », explique Audrey Leconte, responsable du développement commercial Europe chez Farra Marine. « J’ai développé à Nantes des contacts étroits avec le réseau industriel Neopolia qui m’a mis en relation avec l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement et l’agence régionale Solutions&Co. Celle-ci nous a accompagnés dans la création de Farra Marine France en nous apportant ses services. Nous avons également apprécié le soutien de la Région Pays de la Loire et nous avons accompagné la construction du parc éolien offshore du Parc du banc de Guérande–Saint-Nazaire depuis juillet 2022 . Nous opérons également l’un de nos navires sur la construction du parc éolien en mer de Fécamp jusqu’à 2024», poursuit-elle.
Pour recruter des marins, il faut les former
Avec des projets éoliens offshore au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas, Farra Marine connait une croissance rapide. « Nous comptons désormais 15 personnes dans l’équipe de direction et de support et environ 55 équipages à bord de nos navires », déclare Audrey Leconte. « L’entreprise emploiera près de 100 personnes en début d’année prochaine et, pour répondre à la demande de nos clients, nous avons un plan d’investissement dans la formation et le développement des équipages français. En revanche, si nous souhaitons atteindre les objectifs de construction de parcs éoliens offshore en France, il faut impérativement accélérer la formation sur CTV des marins français. Nous assurons pour le moment cette formation qui prend plusieurs mois, voire plusieurs années. Des discussions sont en cours, avec les régions et l’écosystème de l’éolien offshore local afin de développer la formation des équipages sur CTV ».
«Créer les conditions de rapprochement entre les chercheurs et les entreprises »En savoir + sur Farra Marine
Vous êtes l’animatrice du Cluster DELPHI. Quel est votre rôle et comment en êtes-vous arrivée là ?
J’ai toujours été intéressée par les technologies du numérique en santé. J’ai fait des études en pharmacologie à l’Université de Sherbrooke au Québec. Peu après mon arrivée au CHU de Nantes à la direction de la recherche et de l’innovation en 2019, le nouveau règlement européen du dispositif médical (MDR) est entré en vigueur. C’est à cette occasion que l’intelligence artificielle (IA) liées aux données de santé a commencé à émerger dans les publications scientifiques. Pas encore dans les usages. Le cluster Delphi a été lancé il y a un an avec le Professeur Pierre-Antoine Gourraud, Samuel Chaffron et le Professeur Harold Mouchère avec pour rôle d’animer ce lien entre les applications de l’IA et les données de santé. C’est ainsi que je me suis portée candidate au poste.
J’ai la chance de pouvoir diffuser la culture scientifique de l’I-Site NExT au sein de Nantes Université, qui rassemble depuis début 2022 l’Université de Nantes, le CHU de Nantes, l’IRT Jules Verne, l’INSERM, l’Ecole Centrale, l’Ecole des Beaux-Arts et l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture pour la santé et l’industrie du futur. Tous ces partenaires permettent d’avoir un impact positif sur le territoire, de rassembler les forces vives et de faire en sorte d’avoir une meilleure cohésion pour que les chercheurs ne se sentent plus en compétition mais plutôt en collaboration.
« Tous ces partenaires permettent d’avoir un impact positif sur le territoire, de rassembler les forces vives »
En quoi le cluster Delphi est-il une source d’opportunités pour les entreprises et les chercheurs ?
DELPHI (DEep Learning Proposal for Health Sciences & Innovation) rassemble les chercheurs de Nantes Université et ses partenaires qui font de la recherche sur l’intelligence artificielle et qui utilisent les données de santé. On y retrouve à la fois des médecins, des professeurs d’université, des chercheurs fondamentaux. Delphi a pour vocation de stimuler les relations entre les académiques et le privé. Nous mettons les deux mondes en relation soit pour répondre à des appels à projets, pour participer à des concours dans l’innovation ou pour participer à des événements de la culture scientifique.
Les mondes de la recherche et de l’entreprise paraissent souvent éloignés. Quelles actions organisez-vous pour les rapprocher ?
Nous sommes en effet là pour créer de la proximité entre les deux. Nous créons les conditions pour que chercheurs et entreprises se rencontrent. Lorsqu’ils assistent à une session de pitchs, le chercheur et l’entreprise vont pouvoir engager le dialogue et réfléchir ensemble aux problématiques et solutions qui se posent entre l’intelligence artificielle et les données de santé. Des porteurs de projets parfois encore au stade de l’idée, nous contactent et nous les mettons alors en relation avec notre écosystème. Dans notre palette d’événements, nous organisons des plénières comme le Delphi Day, le Delphi Pub pour financer des publications, le Delphi Grant pour financer des stages, etc. Nous sommes aussi amenés à faire de la veille pour repérer des appels à projets pour des chercheurs, voire à les aider à y répondre.
L’écosystème nantais de la santé est riche. Quel est le profil des acteurs avec lesquels vous collaborez ?
Nous sommes en contact avec quelque 900 acteurs de l’intelligence artificielle et des données de santé. Les conférences sont animées par un réseau de plus de 30 chercheurs inter disciplinaires qui sont tous experts dans leur domaine respectifs, que ce soit sur le volet médical, numérique ou sociologique et éthique de l’IA, mais aussi en droit de la santé. Ils nous arrivent régulièrement de collaborer avec une douzaine d’entreprises du territoire comme Stimulin, Hera-Mi, Divoluci, SmartMacadam, Octopize, DirectoSanté, BioLogBook, Althenas, Sigma et CGI. De plus, nous apportons une attention particulière au réseau en participant aux initiatives d’Atlanpole, de DIVA EDIH, d’ADN Ouest, de Solutions & Co, d’Images & Réseaux et de Nantes Saint-Nazaire Développement.
Cette mise en relation donne-t-elle naissance à des projets de création d’entreprise ?
Nous souhaiterions que cette mise en relation entre l’université et le privé puisse faire éclore des projets de création d’entreprise par nos chercheurs. Les exemples de spin-off et d’intrapreneurs à Nantes Université en IA et santé sont rares à ce jour car le développement et l’adoption de solution dans le domaine médical embarquant l’IA nécessitent plusieurs années et beaucoup de financement. Mais nous croyons que l’interdisciplinarité entre les cliniciens et les chercheurs en IA devrait partir du besoin des patient.e.s et des soignant.e.s pour une collaboration public – privé adoptée par le plus grand nombre. Le projet RHU PRIMUS, avec un budget de 23 millions d’euros, coordonné par le CHU de Rennes en collaboration avec le CHU de Nantes et Nantes Université est un super exemple de collaboration interdisciplinaire public – privé qui vise à mettre sur le marché un dispositif médical à usage des professionnels embarquant l’IA pour améliorer la prise en charge de la sclérose en plaques. Il n’est pas issu du cluster DELPHI mais il s’agit d’un bon exemple !
Quelles autres actions menez-vous en lien avec l’international ?
Un autre exemple est la venue en septembre à Nantes du réseau belge TRAIL – Trusted AI Labs qui a pour but de promouvoir l’émergence de talents en IA en Belgique. De nombreuses rencontres ont eu lieu avec les chercheurs nantais qui ont pu présenter leurs travaux à la délégation belge, mais aussi avec les entreprises et les élus. Nous sommes impatients de voir les collaborations qui émergeront de ce « learning trip ».
Par ailleurs, Nantes Université est membre du consortium EUniWell, qui rassemble 11 universités européennes pour contribuer collectivement à construire l’Europe de demain. DELPHI organise un grand nombre d’ateliers à distance avec toutes ces universités partenaires. Plus récemment, nous avons reçu un avis favorable sur un projet de recherche dans le cadre des incubateurs de recherche pour évaluer les outils d’aide à la décision médicale embarquant l’intelligence artificielle en collaboration avec Linnaeus University, University of Murcia, Nantes Université et Semmelweis University.
Dans le cadre de l’Année de l’Innovation Franco-Québécoise 2023, le cluster s’est mobilisé pour créer du lien avec les chercheurs québécois. Nous avons reçu des chercheurs francophones du CHU de Montréal, de l’Université de Sherbrooke et de Columbia University dans le cadre de la Nantes Digital Week et nous sommes heureux d’annoncer que des projets de recherche collaborative seront déposés conjointement.
En tant que Québécoise, comment percevez-vous l’écosystème de la santé nantais ?
Vous avez la plus belle région de France. Je ne suis pas d’ici, mais si je n’y étais pas déjà, je voudrais être ici dans le Grand-Ouest. Je voudrais travailler à Nantes. Vous avez une méthodologie de travail carrée. Ici, cela paraît normal, mais je peux vous dire que ce n’est pas partout le cas. Ici, on a l’impression que les gens aiment leur travail, qu’ils sont bien dans leur travail, qu’ils sont fiers de ce qu’ils font. Les entreprises ont ici un certain respect de la recherche. Et vice-versa. Lorsque je vois des fonctionnaires rencontrer des entrepreneurs qui passent par des cotés plus disruptifs, la compréhension est agréable à voir. Vous ne vous en rendez sans doute pas compte parce que vous êtes dedans. Je suis chanceuse de vous avoir trouvé en cherchant sur internet « villes avec la meilleure qualité de vie » il y a 4 ans !
« Si je n’étais pas ici, je voudrais être ici dans le Grand Ouest »
Que répondez-vous à une personne qui serait réfractaire à voir l’IA arriver dans les données de la santé ?
Tout d’abord, je tiens à souligner que la réticence à l’introduction de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé est compréhensible, mais il est important de considérer les avantages potentiels que cela peut apporter. Si au bout du compte ça permet au médecin de passer plus de temps de qualité avec son patient et de trouver le bon traitement au bon patient au bon moment, ce ne serait pas éthique de s’en priver. Ce serait dommage de laisser à d’autres pays le privilège de chercher des solutions. Mon rôle en tant qu’animatrice du Cluster Delphi à Nantes Université est précisément de faciliter cette transition vers l’IA souveraine dans les données de santé en créant un pont entre les chercheurs, les usagers et les bénéficiaires, qu’ils soient professionnels, citoyens ou patients. La confiance passera par la médiation scientifique, sans vouloir tout expliqué ! Parce qu’après tout, je n’ai aucune idée comment fonctionne une IRM mais je suis d’accord pour l’utiliser avec des professionnels qui s’y connaissent. Pour le moment c’est nouveau, c’est normal et c’est important d’être méfiant et de s’informer, mais même si l’innovation a un peu d’avance sur la réglementation, le cadre juridique est posé. Le concept de boîte noire n’est pas nouveau, le corps humain est une boîte noire après tout !
Coupe du monde de Rugby 2023 : « Nantes dispose de tous les atouts pour représenter les territoires du Grand-Ouest »En savoir plus sur le Cluster DELPHI
Claire Jouët a de longues années d’expérience en matière de sport et marketing sportif. Elle a notamment passé une vingtaine d’années à travailler pour l’agence Havas Sport, référence en termes de management du sport et dispose de la confiance de ses pairs. C’est ce parcours qui l’a conduite à accepter la direction de France Rugby 2023 pour le site de Nantes.
Le territoire de Nantes accueille 4 matchs de la Coupe de Rugby 2023. Quels principaux arguments ont été mis en avant pour faire venir cette Coupe du Monde de rugby à Nantes ?
Au total, ce sont 9 villes en France qui ont été retenues pour accueillir la coupe du monde de Rugby 2023. Il s’agit de la coupe du monde des territoires et par conséquent, il était important que tous les territoires de France soient couverts. La métropole de Nantes qui avait l’expérience de la précédente coupe du monde de Rugby en 2007 s’est donc portée candidate pour représenter le Grand-Ouest. Le statut de la ville et sa position ont joué. Ensuite, Nantes et sa région bénéficient d’excellents équipements sportifs. Le Stade de la Beaujoire était le seul à proposer une capacité d’accueil suffisante, mais il fallait y mener quelques travaux de remise à niveau. Et à un an des Jeux Olympiques, ces travaux étaient justifiés pour accueillir les deux événements de suite.
Le stade de la Beaujoire est propriété de Nantes Métropole. Quels grands chantiers a-t-il fallu mener pour la remise à niveau du stade de la Beaujoire ?
Le terrain de jeu a été entièrement refait l’an dernier. La pelouse est en matériau hybride, un matériau qui mixte l’herbe est le synthétique et en fait un terrain de niveau international. L’ensemble des guichets billetterie a été mis à terre et reconstruit pour se doter d’un dispositif au goût du jour, de même que pour les écrans géants. Des salons studios télé ont été créés. Ces gros travaux ont été menés par Nantes Métropole qui n’avait pas fait de remise à niveau depuis l’Euro en 2016.
Pour tous ces travaux de rénovation, un soin particulier a été apporté à l’héritage ou au réemploi et le recyclage des matériaux. Le matériel de la coupe du monde sera redonné à la ligue de rugby et aux clubs de la région. Tout est pensé pour être conservé ou recyclé derrière.
Un soin particulier a été apporté à l’accueil des personnes à mobilité réduite…
En effet, le stade avait besoin d’une remise à niveau pour l’accueil des personnes à mobilité réduite ainsi que pour leurs accompagnants. Nantes métropole a revu l’ensemble des emplacements et sanitaires PMR. Il a aussi fallu penser au transport et à l’accueil de ces publics. Le service mobilité de Nantes métropole a mis en place un service Proxitan avec des bénévoles qui vont chercher les personnes et les ramener à leur domicile. Des parkings ont été réaménagés, des rampes d’accès ont été installées sur les deux côtés du stade pour mieux prendre en compte ces populations.
Les Nantais se sont donc portés volontaires pour ces missions de bénévolat
Nous avons la chance de pouvoir compter sur 550 bénévoles pour le service aux spectateurs, les accréditations etc. Par exemple, une vingtaine de personnes sont dédiées à l’accueil et au transport des personnes handicapées. Ceux-ci s’occupent aussi de gérer les programmes d’audio-description mis en place pour les mal-voyants. D’autres prêtent main forte pour piloter les programmes à impact. Nous avons passé des accords avec la Banque Alimentaire pour les denrées non consommées. Les producteurs locaux aussi sont associés pour fournir des produits en circuit-court.
Quatre matchs se joueront à Nantes. Cela implique l’accueil d’un grand nombre de publics étrangers sur le territoire…
Lors du match Irlande-Tonga, plus de 11.000 Irlandais se sont déplacés, le stade était rempli à 40% d’étrangers. Afin d’offrir la meilleure expérience possible à ces étrangers qui viennent sur le territoire, pour leur présenter les possibilités touristiques du territoire. Nous travaillons avec les services dédiés à l’accueil international, l’aéroport, etc. J’en profite pour remercier Nantes Métropole et les villes de Rezé et Saint-Herblain qui accueillent les équipes du Japon, d’Argentine, du Pays de Galles, du Chili pour leurs entraînements avant ou après un match. L’équipe d’Argentine a installé son camp de base à la Baule, qui déploie beaucoup d’efforts pour les accueillir depuis le 1er septembre.
Du 22 au 26 mai 2023, le territoire de Nantes et Saint-Nazaire se déplace au QuébecOrganisé dans le cadre de l’Année de l’innovation France-Québec 2023, entreprises de tous secteurs, associations, collectifs, structures culturelles, académiques et scientifiques de Nantes et Saint-Nazaire sont invités à participer à différents événements culturels et numériques programmés sur cette même semaine.
Pôle de créativité, d’innovation et d’apprentissage unique au monde, lieu de croisement entre le monde culturel et la haute technologie, Montréal est le lieu où trouver l’inspiration. C’est aussi l’occasion de contribuer collectivement au renforcement des partenariats stratégiques entre Nantes/Saint-Nazaire et la province de Québec, où les coopérations se révèlent de plus en plus fructueuses.
Parmi les événements proposés :
– Web@Québec (WAQ) : du 23 au 25 mai 2023, ce sont plus de 50 conférences et de nombreux ateliers qui sont programmées pour la 12e édition du plus grand événement numérique francophone d’Amérique du Nord, situé dans la ville de Québec.
– Global Cultural District Network (GDCN) : Du 22 au 26 mai 2023, le GCDN rassemble les acteurs culturels et créatifs au Quartier des spectacles de Montréal. Au programme, des conférences et ateliers pour réfléchir à la manière dont les quartiers culturels transforment le paysage urbain.
– Festival C2 : du 24 au 26 mai, C2 Montréal devient la plaque tournante d’affaires, de créativité, d’innovation et d’opportunités.
– Festival TransAmériques (FTA) : du 24 mai au 8 juin à Montréal, rendez-vous au plus important festival de danse et de théâtre d’Amérique du Nord.
En parallèle de ces événements, vous aurez la possibilité de participer à un parcours de visites immersifs dans les structures créatives et culturelles de Montréal et Québec, mais aussi sur les sujets du numérique responsable, de la ville durable et intelligente et de l’intelligence artificielle.
Mission Seattle : Rejoindre une délégation avec les acteurs du maritime et de l’aéronautique
S’inspirer et développer de nouveaux partenariats
Cette mission d’exploration pluridisciplinaire sera l’occasion de célébrer et de consolider les liens de jumelage entre Nantes et Seattle, de s’inspirer et de développer de nouveaux partenariats avec les acteurs locaux et stratégiques entre Nantes, Saint-Nazaire et Seattle. La participation à des temps forts de réseautage permettra la stimulation d’expériences autour de différents sujets. Ce sera aussi l’occasion de participer au rayonnement des territoires de Nantes et Saint-Nazaire ainsi qu’à la promotion des filières d’excellence sur la scène internationale.
Maritime, aéronautique et institutionnel
Durant une semaine, les participants de la délégation nantaise pourront visiter différents lieux clés en lien avec le secteur du maritime et participer à des salons et des forums sur l’aéronautique. Ce programme de visites collectives et immersives sera l’occasion de développer de nouveaux partenariats, de trouver des sources d’inspirations et d’accroitre sa visibilité.
Découvrez le programme de la délégation Seattle