Deux tiers d’entreprises à impact accueillies sur le territoire de Nantes & Saint-Nazaire en 2022

Eolien en mer, transport à la voile, techforgood, mode durable … Créer une activité qui engendre un impact écologique et sociétal sur le territoire ne constitue plus un vain mot. Preuve en est la nette progression des entreprises à impact arrivées sur le territoire de Nantes et Saint-Nazaire en 2022. Et qui vient illustrer l’ambition de l’agence de développement économique responsable de répondre aux enjeux de la transition environnementale et sociale du territoire.   

Une augmentation de près de 50% des entreprises à impact 

Depuis maintenant plus de 4 ans, l’agence Nantes Saint Nazaire Développement a engagé une nouvelle orientation stratégique, reposant sur l’installation de projets non seulement en lien avec les filières économiques prioritaires, mais également en mesure de les transformer durablement. Cette démarche de prospection et d’accompagnement a ainsi permis au territoire d’accueillir l’an dernier 2/3 d’entreprises à impact positif. Parmi les 72 nouvelles structures implantées en 2022, 47 se distinguent pour leur engagement social et environnemental, contre 32 en 2021.

Un rééquilibrage dans les filières 

Ces entreprises à impact concernent majoritairement les filières stratégiques des énergies nouvelles (12), de la santé et des bioressources marines (5), des industries culturelles et créatives (9) et l’alimentation (5), le transport à la voile (2). A noter, dans le secteur des énergies nouvelles, l’arrivée des entreprises Nouvergies, Aventa, Q Energy, Global Wind Service, etc., en lien avec l’ouverture du parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire. 

En revanche, on note une baisse des implantations d’entreprises dans le secteur du numérique (22% des projets contre 50% en 2019). Ces startups sont majoritairement actives dans la « tech for good » et la formation aux métiers du numérique. « Cette tendance sur le numérique s’explique par une stratégie de prospection plus ciblée autour des besoins du territoire et la volonté de ne pas mettre en tension les entreprises locales sur le recrutement de nouvelles compétences », souligne Nicolas Debon, directeur de Nantes Saint-Nazaire Développement. 

Sur le volet international, malgré un contexte géopolitique incertain et un recul des investissements internationaux, l’action de l’agence a permis d’accueillir 15 projets à capitaux étrangers, dont une majorité en provenance d’Allemagne, ainsi que des projets d’origine scandinave dans le secteur des énergies nouvelles. 

Une dizaine de projets pour Saint-Nazaire

Au total, ce sont 11 projets qui ont fait le choix de s’installer à Saint-Nazaire en 2022 pour un total de 346 nouveaux emplois créés à horizon 3 ans. « Depuis 2 ans, l’agence a engagé une stratégie de prospection très offensive pour le territoire de la Carene, conformément à la volonté de renforcer et de diversifier l’économie locale, plus spécifiquement portée sur le secteur du numérique », indique Nicolas Debon. 

Agir pour le développement économique de l’ensemble du territoire

Face aux enjeux de développement durable et à la nécessité de mieux répartir les richesses sur le territoire, l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement et le Pôle métropolitain Nantes Saint-Nazaire, en charge de la stratégie d’aménagement de 5 intercommunalités de Loire-Atlantique, s’engagent, à travers la signature d’une convention, à accroître leurs coopérations économiques en 2023. Cette coopération vise notamment à renforcer la visibilité des communautés de communes d’Erdre et Gesvres, Estuaire et Sillon et du Pays de Blain, afin d’y implanter de nouvelles entreprises. 

Le Bureau des Congrès, moteur d’événements éco-responsables

Intégré au sein de l’agence, le Bureau des Congrès de Nantes & Saint-Nazaire a accompagné près de 640 projets d’événements professionnels (séminaires, conventions, soirées d’entreprise, team-buildings, congrès…) sur l’année 2022.

Avec pour ambition d’attirer des événements écoresponsables, le Bureau des Congrès de Nantes et Saint-Nazaire a initié depuis 2020 un programme d’accompagnement des mutations de la filière événementielle. Il vient de recevoir la certification ISO-20121. 

Plusieurs actions ont par ailleurs été menées tout au long de l’année pour la formation et la sensibilisation des acteurs (sites privatisables, traiteurs, agences événementielles, hôtels, prestataires de services) aux thématiques de la RSE. Une expérimentation grandeur nature pour mesurer le gaspillage alimentaire et l’empreinte carbone sur les événements professionnels devrait voir le jour courant 2023. 

En 2023, une armada d’événements maritimes à Nantes et Saint-Nazaire

•     FOWT du 10 au 12 mai 2023 à Nantes. Pour sa 10e édition, FOWT (pour Floating Offshore Wind Turbine), plus grand événement mondial dédié à l’éolien en mer flottant, se déroulera pour la première fois à Nantes avec plus de 1000 personnes attendues à la Cité des congrès. 

•     Innov’Sail du 29 au 31 mai 2023 à Lorient. La conférence internationale sur l’innovation dans les voiliers de haute performance tiendra sa 6e édition à la Cité de la voile Eric Tabarly dans le Morbihan. Design des voiles, foils, électronique, aide à la navigation, éco-conception, nouveaux matériaux, etc. elle offrira une belle occasion aux scientifiques, aux architectes navals, aux ingénieurs, aux marins, aux armateurs, aux voiliers, aux constructeurs de navires et de yachts, aux spécialistes du gréement et à tous ceux qui sont impliqués dans ce domaine fascinant et stimulant de se réunir pour partager leurs connaissances. 

•     Wind for Good(s) du 1er au 2 juin 2023 à Saint-Nazaire : fort du succès de sa 1ère édition en 2021, l’évènement international du transport maritime à la voile réédite sur deux journées, et offre une occasion unique de découvrir en avant-première toutes les solutions d’avenir du transport maritime décarboné. Propulsions par kites, ailes gonflables, voiliers hydroliens, toutes les technologies innovantes permettant de réduire le bilan carbone du transport international de marchandises seront exposées sous forme de prototype ou en grandeur réelle, voire en démonstration en mer. 

•     The Arch du 23 mai au 4 juin 2023 au départ de Saint-Nazaire : une odyssée européenne itinérante pour accélérer la transition écologique. A l’occasion d’un tour d’Europe maritime en avril prochain, le skipper Francis Joyon mènera son trimaran de classe Ultim dans dix villes (dont Copenhague, Stockholm, Hambourg, Lisbonne, Barcelone, pour finir à Nantes & Saint-Nazaire). Objectif : récupérer symboliquement 100 innovations lauréates autour de la transition écologique, dont un maximum de 50% d’initiatives françaises afin d’assurer un vrai panachage européen. L’appel est destiné aux entreprises, startups, ONG et associations qui répondent concrètement aux enjeux écologiques et sociaux. 

•     Débord de Loire du 30 mai au 5 juin 2023 à Nantes : le grand événement nautique et artistique est de retour pour sa 3e édition. Durant quelques jours, les 16 communes qui bordent l’estuaire de la Loire vont vibrer au contact du fleuve et d’une flotte de 200 bateaux, vieux gréments, trois-mâts, voiles-avirons, embarcations en tout genre pour finir avec la grande parade nautique le samedi 3 juin. Et sur les quais, ce sont 7 jours de fête qui s’annoncent avec des villages à quai et des occasions de swinguer en musique sur tous les rythmes…

•     Seanergy les 20 et 21 juin 2023 à Paris : Événement international de premier plan sur les énergies marines renouvelables et l’éolien offshore. Toutes les technologies sont présentées : éolien en mer posé et flottant, énergie marémotrice, houlomoteur, énergie thermique des mers, photovoltaïque flottant, transport maritime décarboné, drones, etc. Organisé par Bluesign, Seanergy réunit chaque année plus de 3500 participants internationaux autour d’un vaste espace d’exposition. 

•     Les Assises de l’économie de la mer les 28 et 29 novembre 2023 à Nantes et Saint Nazaire : Après Lille en 2022, la 18e édition réunira l’ensemble de la communauté maritime française (PME, grandes entreprises, acteurs institutionnels…) en Loire-Atlantique en 2023. Eolien en mer, usages partagés de la mer entre éoliennes et pêcheurs, etc, les échanges s’annoncent nombreux.

Saint-Nazaire dévoile les lauréats des projets immobiliers d' »Ambition maritime et littorale »

En juillet 2021, un appel à projets urbains et immobiliers a été lancé dans le cadre de la stratégie urbaine globale de Saint-Nazaire une « Ambition maritime & littorale ». Au total, près de 60 équipes locales et nationales, regroupant divers métiers ou structures (promoteurs, urbanistes, architectes, paysagers, bureaux d’études…) ont répondu pour proposer des projets sur 4 sites à Saint-Nazaire. 

Des logements Anciennes serres de Porcé 

Création de logements avec 30% de logements sociaux et aménagement d’une traversée piétonne Nord-Sud.

Lauréats : Crédit Agricole immobilier, avec l’agence Arotcharen, TICA et BAP

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Un pôle maritime au Petit Maroc 

Les bâtiments composés de 2 étages maximum accueilleront le développement d’activités économiques et de loisirs avec une forte dimension maritime.

Lauréats : Eiffage et ATAO avec TOPOS architecture

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Un ensemble immobilier de 85 logements sur le site du Moulin du Pé

Sur le site du Moulin du Pé (site de l’ancien hôpital), en complément des opérations déjà lancées,  un ensemble immobilier de 85 logements va être construit. Ce projet vise à créer un parking en silo, des logements, des bureaux. Il intègre également l’ancienne chapelle.

Lauréats : Brémond et Sogéprom avec JBMN, Office Zola et OKA

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A venir : Le site de Gavy 

L’Université va déménager sur le campus d’Heinlex en 2025. Ce projet prévoit le maintien du bâtiment principal. Il pourrait concerner des logements, des bureaux, de l’hôtellerie…

Les lauréats du projet n’ont pas encore été dévoilés. 

Filière hydrogène : « Il est important d’associer les PME du territoire à tous les projets dès maintenant afin qu’elles montent en compétences »

Neopolia est un réseau d’entreprises dont la vocation est de fédérer et faire travailler ensemble les entreprises sur des enjeux business, au service du développement de filières industrielles dans les Pays de la Loire. Basé à Saint-Nazaire, il regroupe 240 entreprises, pour un total de 30.000 emplois. Rencontre avec Alain Leroy, Président de Neopolia, François Dallet (VP Aéronautique),  Pascal Lemesle (VP Marine) et Philippe Le Berre (1er VP).

Le développement des propulsions propres est en plein essor sur le territoire. De quelle manière le réseau Neopolia y contribue-t-il ? 

Le principe de Neopolia est de fédérer des entreprises et des compétences autour des activités maritime, aéronautique, énergétique, mobilité terrestre et énergie marine renouvelable. Notre accompagnement porte sur la manière de les aider à prendre des parts de marché supplémentaires ou complémentaires. L’évolution des contraintes environnementales constitue bien sûr un enjeu sociétal pour nos membres PME, mais aussi une opportunité de développement et de diversification.  Au sein du Cluster Energie, nous avons intégré l’ensemble des « Energies décarbonées » pour répondre aux appels d’offre autour du biogaz, de l’hydrogène, et du solaire dans une moindre mesure. En 2019, nous avons lancé un groupe de travail transverse multi clusters sur l’hydrogène. Ce  travail de référencement a conduit à identifier 51 entreprises souhaitant s’engager dans ce nouveau segment industriel. Si les technologies et les systèmes de distribution de l’hydrogène ne sont pas encore matures, il y a néanmoins toute une expérimentation à apprendre. Nous sommes dans une phase d’acculturation et de formation aussi bien sur les usages que sur la technique mais ce groupe répond d’ores et déjà à des appels à projets. Vous pouvez proposer toutes les solutions techniques, celles-ci ne donneront rien si le réseau de distribution ne se développe pas, ou si le consommateur n’en a pas besoin.

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Quels sont les principaux projets accompagnés par Neopolia sur ces nouvelles propulsions (hydrogène, électrique…) ?

Dans le secteur marin, Neopolia a permis de faire éclore deux projets. Le premier, en lien avec les besoins propres aux champs éolien marin, a été d’analyser la faisabilité d’installer une propulsion hydrogène sur un navire de transports de personnel. Ce travail d’une durée de 10 mois a rassemblé 8 entreprises du réseau Neopolia. L’objectif était de fournir une solution 100% hydrogène pour ce navire. Cette étude paraissait au départ utopique quant à la disponibilité de la motorisation hydrogène et le modèle économique d’un tel bateau. Or, nous avons réussi à démontrer que la solution d’un bateau « zéro émission » est possible en fonctionnement pendant les trois quarts de l’année (avril – novembre) dans nos secteurs lorsque l’on a une hauteur de houle inférieure à 1,75m. Revers de la médaille, l’investissement est très élevé quant à la construction, l’exploitation et les conditions d’avitaillement du bateau. Nous contactons actuellement différents opérateurs pour voir comment cette solution pourrait être acceptée et testée aussi bien sur l’ensemble de  sites de champs éoliens. 

Le deuxième projet est l’élaboration d’une plateforme de démonstration, de qualification et de formation pour l’utilisation de système « zéro émission ». Il s’agit de construire une vedette côtière ou estuarienne dont l’objectif serait de modifier le système de propulsion du navire en fonction des utilisations. Elle pourrait servir à des industriels qui ont besoin de qualifier de nouveaux systèmes, des utilisateurs pour connaître l’intérêt énergétique de telles installations ou des écoles pour la formation des ingénieurs et marins. Ce bateau ferait entre 15 et 18 mètres. Nous cherchons à regrouper autour de Neopolia des acteurs qui pourraient financer le développement de cette vedette. Ce démonstrateur peut servir les usages portuaires, les transports estuariens, les pêcheurs comme le marché du nautisme, mais aussi l’enseignement supérieur comme l’ENSM pour leurs étudiants.

Le gros problème avec l’hydrogène, difficilement stockable, est de savoir comment en assurer la distribution. Nous allons dans les prochaines semaines, présenter des solutions pour en assurer la distribution en mer et faire en sorte que les bateaux puissent se ravitailler en haute mer, sans avoir à se rapprocher des côtes et donc éviter des consommations inutiles.

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Dans l’aéronautique, notre réseau d’entreprises dispose de compétences notables. Si Airbus se positionne sur l’avion vert, Neopolia pourrait se positionner sur le stockage de l’hydrogène liquide. Ce qui pourrait aussi bien servir l’aéronautique que le maritime. Nous ne désespérons pas de poursuivre les recherches dans la mesure où Neopolia concentre plus de la moitié des compétences de ce type de produit dans son réseau. 

Autre avant-projet, l’étude et la modélisation d’une transformation d’un ULM (photo). Cette étude prouve sa pertinence par un projet similaire qui sera mis en vol fin novembre. Des pays comme la Suisse imposent par exemple que le survol doit être à zéro émission. Un tel projet permet aussi d’envisager le transport de 6 à 10 personnes en aviation légère mais permettrait aussi d’assurer une base de formation.

Concernant la mobilité terrestre nous avons déjà un de nos membres qui a développé un véhicule autonome électrique type chariot élévateur. Nous souhaitons profiter de cette expérience pour lancer un projet de transformation d’un véhicule autonome forte charge pour passer sa propulsion de thermique à hydrogène. Enfin pour les puissances autour de 200 KW (autocars, camions), nous travaillons sur une hybridation pour les moteurs thermiques, qui va permettre d’injecter de l’hydrogène dans du gasoil permettant ainsi d’optimiser les émissions de 30%. Cette solution pourrait s’appliquer aussi aux véhicules utilitaires. Nous sommes conscients que cela ne résout pas la totalité du problème, mais il s’agit de trouver une solution pragmatique qui permet de préserver les emplois dans le secteur de la mécanique moteur, préserver les investissements des PME dans le secteur du transport tout en contribuant à la transition. Il s’agit d’utiliser les moteurs existants pour faire la transition, dans une logique de mix-énergétique et ce dans des délais extrêmement courts. Nous espérons que nous aurons le soutien des institutionnels pour ce projet vertueux et rapide de mise en œuvre.

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Par ailleurs, pour les collectivités rurales, les îles et industriels, nous avons lancé une étude avant-projet d’autonomie énergétique sur la base d’un mix solaire et hydrogène afin de fournir un écosystème énergétique et de mobilité pour les acteurs locaux, ce qui permettrait de créer des sociétés de projet de territoires intégrant les industriels, les EPCI et les citoyens.

Pour l’ensemble de ces projets autour des propulsions propres qui vont servir les secteurs maritime, aéronautique ou terrestre, nous travaillons tous en réseau avec le Pôle Mer Bretagne Atlantique, le pôle EMC2, le pôle ID4Car, l’ENSM, Nantes Saint-Nazaire Port, la Région Pays de la Loire

Au-delà de ces projets « énergétiques », nous sommes toujours en discussion avec les collectivités et Nantes Saint-Nazaire Port sur notre projet « AGORA » afin de trouver la meilleure solution pour tous. Issu des réflexions dans le cadre de « Territoires d’Industries », il a vocation à optimiser l’investissement public et privé en mutualisant des moyens et infrastructures afin de servir au mieux le marché de l’éolien flottant ainsi que la construction navale sur le segment 100 à 150 m. C’est en effet un segment pour lequel il n’y a plus d’infrastructure en France à l’exception des Chantiers de l’Atlantique (par ailleurs partenaire du projet Agora) . Ce projet permettrait une réelle ré-industrialisation innovante en France et donc des créations d’emplois.

Quel type d’accompagnement les entreprises sont-elles en mesure d’attendre de Neopolia ?  Comment cet accompagnement se concrétise-t-il ? 

Nous pouvons apporter un accompagnement à 3 niveaux. Notre ADN est de faire du « business collaboratif » et d’assurer la production et la réalisation d’ensembles clés-en-main, tels qu’une structure industrielle, un bateau, ou des sous-ensembles (modules de production…).

Premièrement, Neopolia fait en sorte que ses adhérents puissent contribuer à la réalisation de prototypes, pour produire des équipements en amont, qui deviendront des équipements à part entière demain.

Deuxièmement, nous veillons à mettre à disposition des informations françaises et internationales pour que nos adhérents soient toujours à la pointe de l’information technologique.

Troisièmement, au niveau institutionnel, nous sommes présents sur les AMI pour mobiliser des équipes et aller chercher des financements afin de monter en compétences et réaliser le saut technologique. Il nous faut réussir à associer les adhérents pour traduire les contraintes administratives et institutionnelles et les aider dans la coordination avec d’autres partenaires, extérieurs au réseau, pour arriver à produire des résultats dans des délais courts. A ce titre, nous rejoignons « Team 2050 » pour fédérer les intervenants dans le secteur de la décarbonation maritime, au niveau national et européen.

Quelles vous semblent être les mesures à mettre en place à l’avenir pour que le territoire améliore encore son accompagnement sur ce type de projet ? 

Si on fait un zoom sur l’hydrogène, le système est en pleine phase d’exploration. Nous sommes encore dans une phase de prototypage, avec beaucoup de nouveaux projets portés par des grands donneurs d’ordre ou des start- up. Dans cette phase amont, les solutions ne seront pas disponibles avant 2025-2030. L’important est donc de s’assurer que les PME du territoire, via Neopolia, soient associées au maximum dans les projets qui émanent de la BPI, de l’ADEME,  de la Région ou des grands acteurs Territoriaux afin de pouvoir monter en compétences et être prêtes technologiquement au moment où le marché sera prêt. Nous nous devons de vraiment créer rapidement une filière industrielle performante, pour éviter de renouveler les lenteurs des EMR. 

Sans cette démarche volontariste, nous risquons d’aller chercher ailleurs, par exemple des entreprises américaines, alors que nous avons sur le territoire des entreprises capables de se mettre en ordre de bataille. Pour faire gagner les entreprises du territoire, il est primordial de mettre en place une logique de grappes et de privilégier le circuit court.

« Assurer un travail vertueux d’économie circulaire grâce auquel nos jeunes trouveront avec les compétences de nos établissements de formation, des emplois innovants sur le territoire pour une industrie vertueuse. »

Plus globalement, quelles sont les autres actions mises en place par Neopolia pour accompagner ses membres vers la transition environnementale et sociétale ? 

Certains de nos membres sont plus avancés que d’autres en matière de responsabilité sociétale et environnementale des entreprises (RSE). NEOPOLIA anime des ateliers de partage d’expériences pour sensibiliser et motiver celles de nos entreprises qui n’ont pas forcément la taille ou les structures pour aborder la RSE. Par exemple, le groupe Thales incite fortement ses fournisseurs dans le domaine de l’inclusion. NEOPOLIA a développé une démarche inclusive pour travailler avec les ESAT, entreprises du domaine de l’Economie sociale et solidaire (ESS) qui sont associées à certains de nos projets. Nous mettons par ailleurs en avant de manière forte la thématique de l’éco-conception. Nous sensibilisons aussi beaucoup nos adhérents au recyclage, à la manière dont les déchets des uns pourraient être réemployés par les autres. 

Dans ce domaine de la RSE, il est primordial de légiférer et assurer un rôle important pour réglementer et apporter un socle commun dans le déploiement souhaité par les grands donneurs d’ordre, comme dans les indicateurs de mesure, ceci afin d’éviter les dispersions au sein des divers secteurs de marchés . Si chacun veut imposer sa grille à ses fournisseurs, cela ne permettra pas d’obtenir les synergies d’une organisation multi-secteurs, et peut générer une situation vite ingérable pour les PME. 

Du côté de l’environnement, nous sensibilisons les adhérents à l’approche systémique. Il ne s’agit pas de ne considérer que l’objectif zéro émission si, en parallèle, la production coûte plus de ressources naturelles. Nous sensibilisons les entrepreneurs à avoir une approche systémique : quel sera l’impact demain de mes décisions aujourd’hui ?  

Ce qui reste la ligne de Neopolia, c’est de déployer de façon pragmatique des axes de développements et de diversification. Les évolutions environnementales à venir sont propices à contribuer à cela tout en développant les compétences sur le territoire. Il ne faut jamais perdre de vue que le dirigeant de PME aura toujours une approche très pragmatique.

En savoir + sur Neopolia

Startup : AZIMUT, une nouvelle offre de pré-incubation à Saint-Nazaire, La Baule et Guérande

Atlanpole a été choisie pour opérer cette nouvelle offre. L’objectif de ce programme est de compléter l’offre d’accompagnement disponible sur le territoire afin d’amplifier l’émergence et la pérennité de projets de création d’entreprises innovantes et numériques.

Favoriser la montée en maturité des projets innovants et numériques

Concrètement, cet incubateur va proposer aux porteurs de projet issus des deux agglomérations un parcours pour favoriser la montée en maturité du projet et accéder ensuite aux dispositifs d’accompagnement pour entreprises plus matures.

Il vise l’accompagnement de 10 projets innovants et startups par an à travers deux promotions de 5 projets. Les entrepreneurs et entrepreneuses accompagnés auront accès à un suivi sur mesure à travers les formats suivants :

La première promotion expérimentale, permettra de tester le format imaginé et de démarrer le programme en décembre 2022 avec quelques projets déjà identifiés.

Les porteurs de projets intéressés pour intégrer la seconde promotion qui sera lancée au Printemps 2023 pourront candidater à partir de maintenant sur le site du dispositif. 

Rudy BERTRAND, animateur du dispositif, a été recruté. Localisé au Spi Numérique à Saint Nazaire ainsi que dans les locaux de Cap Atlantique à Guérande, il vient renforcer l’action d’Atlanpole sur ses missions traditionnelles qui continuent à être développées sur le territoire.

En savoir +  www.atlanpole.fr/azimut/

A Saint-Nazaire, la startup Blu Eat allie microbiote & maxi plaisir

« L’importance du microbiote sur notre santé mentale commence à se faire savoir : on dit même que l’intestin est notre deuxième cerveau », explique Jean-Michel Pommet. Passionné de cuisine et de bonne chère, ce docteur en biologie moléculaire en connaît un rayon sur l’importance du rôle de l’intestin dans la santé mentale et notamment dans la gestion du stress, le sommeil, l’humeur. « L’idée n’est pas de créer un énième complément alimentaire. Ce qui m’intéresse, c’est de proposer des produits gourmands qui font du bien au corps et à l’esprit. D’où mon idée de composer une boisson qui allie plaisir et santé ». Convaincu qu’une âme saine vit mieux dans un corps sain, il lance fin 2020 la foodtech Blu Eat : « Be like you eat », qui signifie « soyez ce que vous mangez ».

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De chercheur à serial entrepreneur 

Grâce à ses connaissances en recherche, Jean-Michel Pommet crée des formules incluant des actifs de plantes et d’algues (macro et microalgues) dont les effets bénéfiques sur la santé ont été prouvés au travers d’études cliniques. Les microalgues par exemple sont en effet extrêmement riches en protéines et vitamines (A, E, K, B…) et fournissent des minéraux et anti-oxydants. Elles sont aussi productrices d’oméga 3 comme la DHA, un composant essentiel pour le système nerveux.  Ces principes actifs sont ensuite inclus dans des jus de fruits de production locale. 

L’entrepreneur a trouvé en Pays de la Loire tout un réseau de producteurs de jus de fruits de qualité qui vont lui permettre de produire des « boissons fonctionnelles et gourmandes ». Pour les algues, il a aussi l’avantage de pouvoir s’approvisionner auprès de producteurs largement présents dans le grand ouest.

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A Saint-Nazaire, un écosystème de pointe sur les bioressources marines

A Saint-Nazaire, il profite d’un écosystème à la pointe dans le domaine des bioressources marines. « Je ne bénéficie pas encore de mon propre laboratoire, mais je peux avoir accès ici à des infrastructures de qualité comme le laboratoire du GEPEA. Pour la réalisation de mon premier prototype, j’ai aussi fait intervenir la plateforme FoodInnov du Technocampus de Nantes/Rennes et fait appel aux ingénieurs chercheurs d’Oniris à Nantes ». 

Et comme l’accès au financement est le nerf de la guerre pour toute startup, Jean-Michel Pommet peut se réjouir d’avoir pu bénéficier de la bourse FrenchTech de la BPI. Il se rendra d’ailleurs très prochainement à Singapour au salon Foodtech Asie pour y rencontrer les investisseurs engagés dans son projet. 

L’international en ligne de mire

Car depuis Saint-Nazaire, c’est bien l’international que Jean-Michel Pommet a en ligne de mire. « Ma boisson s’adresse à une cible de jeunes consommateurs, sensibles à la qualité des produits qu’ils consomment et à la préservation de la planète. Les marchés anglais et allemand sont dix fois plus importants que le marché français », estime celui qui a longtemps travaillé en Grande-Bretagne et au développement international de plusieurs industriels du secteur. 

Il regarde l’avenir avec sérénité. Au coworking La Ruche de Saint-Nazaire, il profite d’un écosystème de startups et entreprises bien implantées et souhaite notamment réaliser la mutualisation des ressources humaines grâce à la société Vénétis. A moyen terme, il sait qu’il lui faudra recruter davantage, dans l’export et dans la logistique pour un objectif de 10 personnes d’ici 3 ans. « Mes partenaires et associés sont à l’étranger. Mais je suis très attaché à Saint-Nazaire, ma terre d’accueil, qui a montré des évolutions majeures ces dernières années ». 

En savoir + sur Blu Eat

Bioressources marines : « Les microalgues contiennent tous les ingrédients nécessaires à la vie »

Qu’est-ce que le laboratoire du GEPEA ? 

C’est un laboratoire public de recherche installé à Saint-Nazaire et Nantes, qui associe différents établissements (Nantes Université, Oniris, IMT-Atlantique) et le CNRS. Notre domaine d’expertise est le génie des procédés, autrement dit, nous nous intéressons à tous les verrous liés à l’industrialisation de nouveaux procédés, nouvelles technologies, nouvelles applications pour l’industrie du futur. Nous sommes plus de 220 personnes dont environ 50 à St-Nazaire avec pour spécialité les bio-procédés de valorisation des microalgues, un positionnement scientifique et une expertise uniques en France. Si une microalgue présente par exemple des intérêts nutritionnels, notre travail va consister à mettre en place les procédés pour l’exploiter industriellement. Nous développons des systèmes de culture et des procédés d’extraction (bio-raffinage) des molécules d’intérêt comme par exemple des protéines, pigments ou lipides, afin ensuite de concevoir une chaine optimisée de production industrielle, tout en ayant à cœur de minimiser l’impact environnemental ainsi que la consommation énergétique du procédé.

Le laboratoire GEPEA de Saint-Nazaire est mondialement réputé sur les microalgues. Comment est née cette spécificité sur les microalgues ? 

Quand nous avons commencé ces recherches sur les bioprocédés à Saint-Nazaire au milieu des années 80, les microalgues étaient quasi-exclusivement utilisées pour nourrir les huîtres, palourdes et autres bivalves. La présence de nombreuses fermes d’aquaculture et de d’écloseries – nurseries dans l’ouest nous a ainsi permis de nous développer, en relation par exemple avec l’IFREMER Nantes et sa station de Bouin. Il y a tout juste 20 ans, Le GEPEA commençait également ses collaborations avec l’Agence Spatiale Européenne sur l’utilisation des microalgues pour les boucles de support de vie dans l’espace (Ingénierie circulaire). L’intérêt nutritionnel des microalgues pour l’Homme est plus récent. On s’est par exemple rendu compte que ces microalgues étaient riches en protéines, en acides gras polyinsaturés et polysaccharides notamment. En parallèle, des entreprises s’y sont intéressées comme AlgoSource, avec son expertise sur la spiruline et ses constituants aux propriétés anti-oxydantes. Il y a des millions d’espèces de microalgues et à peine une centaine est exploitée à l’état industriel.   

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Quelles sont les propriétés nutritionnelles des microalgues ?

Les microalgues sont très riches en protéines et vont apporter beaucoup d’oligo-éléments, de vitamines (B12) qui viennent en complément de régimes végétariens par exemple. La microalgue peut aussi avoir des activités spécifiques sur le corps,  et devenir un complément alimentaire pour booster les défenses immunitaires ou favoriser la récupération lors d’un traitement par chimiothérapie. C’est l’étude clinique que pilote et co-finance par exemple AlgoSource en ce moment en partenariat avec plusieurs CHU du territoire national.  Sur la nutrition, les demandes des industriels sont de plus en plus spécifiques. On y cherche aussi des sources de protéines pour les sportifs sous forme de poudre, de gélules, de boissons.

Les grands groupes de l’agroalimentaire (alimentation humaine et nutrition animale) s’intéressent aujourd’hui tous aux microalgues, pour entrer par exemple dans la composition du beurre ou élaborer des huiles riches en omega 3 pour diminuer le cholestérol. Les microalgues présentent l’avantage de ne pas avoir d’odeur, contrairement aux huiles de poissons. Depuis peu, on trouve même de la spiruline dans les aliments pour chiens ou pour les chevaux de course.

Les sources de protéines que l’on cherchait auparavant dans la viande, on les cherche aujourd’hui dans les microalgues ? 

C’est très net. Les microalgues n’ont pas besoin de pesticides, elles consomment très peu d’eau et peu d’espaces pour se développer. Si l’on peut utiliser l’eau douce comme l’eau de mer, c’est un avantage par rapport à la raréfaction de l’eau que de pouvoir utiliser de l’eau de mer. Nous travaillons par exemple avec le Qatar qui importe aujourd’hui 90% de sa nourriture de l’étranger. Les microalgues constituent un fort levier pour eux grâce à leur étendue côtière, la présence d’eau de mer, de soleil et la surface désertique. Ils développent des élevages de poissons nourris à partir de microalgues dans le désert. Quatre chercheurs qatari sont ainsi venus faire leurs recherches au GEPEA.

Le Québec finance aussi une thèse pour limiter l’utilisation des antibiotiques dans les systèmes d’aquaculture, une autre propriété des microalgues. Nous avons également accueilli le mois dernier un chercheur australien travaillant sur le traitement de l’eau grâce aux microalgues, un sujet sur lequel l’Australie a une vingtaine d’années d’avance sur nous. Comme d’autres (UCLA-USA, Tsukuba-Japon …), ils viennent collaborer et s’intéressent à nos compétences sur notre capacité à changer d’échelle et à intégrer toute la chaine de la production jusqu’au bio-raffinage. Sur l’ensemble de nos activités liées aux microalgues, nous sommes passés de 3 thèses dans les années 2000 à 20 thèses par an aujourd’hui.

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A quoi va servir l’extension de la plateforme AlgoSolis à Saint-Nazaire? 

AlgoSolis est une plateforme de recherche et d’innovation qui nous permet d’aborder les verrous propres au passage à l’échelle préindustrielle. Cela répond donc aux enjeux actuels de cette filière en pleine émergence. Ainsi, ce qui sort d’Algosolis peut être directement transposable à l’industrie. Algosolis est le maillon entre la recherche académique et l’industrie. Nous sommes actuellement en train d’agrandir Algosolis afin de suivre la demande croissante en projets à accompagner. Nous réfléchissons également à avoir de nouvelles capacités de production dédiées aux applications en santé, et qui nécessitent un environnement extrêmement contrôlé (GMP « Good Manufactring Practices »). La région Pays de la Loire nous accompagne dans cette dynamique, notamment en soutien au projet de démonstrateur HealthPhase qui est l’étape préparatoire à cette extension, dans la mesure où y seront développés des procédés innovants dédiés aux usages des microalgues en santé. Ce type de plateforme permettant de développer les applications des microalgues dans le domaine de la santé sera une première mondiale. 

Quels défis les microalgues vont-elles aider à relever demain en termes de nutrition ? 

Ils sont de deux types. Pour les pays industrialisés, il s’agit de trouver des produits qui viennent en complément de l’existant, pour leurs bienfaits sur la santé et aussi pour leur faible impact environnemental. Alors que pour les pays en développement, l’enjeu est plutôt la production de masse : pouvoir produire dans les zones confrontées à de fortes contraintes en termes de place ou de stress hydrique. Ce n’est pas étonnant que l’on en soit là en 2022, puisque les microalgues contiennent, en tant que premier maillon de la chaine alimentaire en milieu aquatique, tous les ingrédients nécessaires à la vie. Autour du lac Tchad, on mangeait des galettes séchées de microalgues riches en protéines il y a plusieurs siècles ! 

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En quoi le territoire est-il bien équipé pour une entreprise dans les bioressources qui voudrait s’installer sur Saint-Nazaire ? 

Si un grand groupe n’aura pas forcément intérêt à déménager parce qu’il pourra externaliser sa R&D pendant une période donnée (en général la durée d’une thèse CIFRE, 3 ans) au sein de notre structure, les startups en revanche ont des besoins très forts de proximité, et sont en attente de réactivité. Elles veulent interagir rapidement avec une équipe de chercheurs, former leurs futurs ingénieurs et techniciens supérieurs (IUT ou Ecole Polytech de Nantes Université), travailler au sein même du laboratoire. Quand on est une startup, il faut aller vite, obtenir des preuves de concept pour pouvoir déposer des brevets rapidement. Nous formons leurs étudiants, les ingénieurs, à tous les niveaux (du Bac au post-doctorat), et le tout sans investir énormément. Et plusieurs startups comme Algolight ou AGS Therapeutics sont hébergées chez nous. Les startups sont aussi accompagnées par tout un réseau de partenaires, comme Atlanpole et le Pôle Mer Bretagne Atlantique mais surtout localement et sur le terrain par CAPACITÉS, la filiale d’ingénierie et de valorisation de la recherche de Nantes Université, qui a créé une équipe « Microalgues » composée de 6 ingénieurs & techniciens basés à Saint-Nazaire. Le monde de l’innovation nous envie cet écosystème unique au plan international sur les microalgues, sur une telle unité de lieu et avec de réelles interactions humaines, scientifiques et entrepreneuriales. Selon la revue AlgalResearch, notre laboratoire est classé dans le top 12 mondial de la recherche et de l’innovation dans le domaine des microalgues

Dans un contexte de fortes émissions de CO2, en quoi les microalgues peuvent-elles apporter une réponse ? 

Il faut 1,6 kg de CO2 pour produire 1 kg de microalgues. Le laboratoire GEPEA est ainsi impliqué, aux côtés de la PME AlgoSource, dans le projet Cimentalgue, qui est un projet de démonstrateur industriel installé à Montalieu (Isère) près de Lyon dans d’une cimenterie, dont la production de CO2 est récupérée pour alimenter des bassins de spiruline sur le site même de la cimenterie.  Ainsi, un polluant devient un nutriment pour les microalgues, et donc au final une source d’alimentation. Total Energies, l’un des partenaires, voit aussi ici un moyen de produire à terme des biocarburants.

Dans la même dynamique, notre laboratoire accompagne le projet SAVANE qui vise la réalisation d’un démonstrateur en Guyane, pour profiter des conditions très avantageuses de cette région du globe pour la culture de microalgues. Ce sera l’un, voire peut être le plus grand d’Europe. En plus de la spiruline, une souche locale que le laboratoire a isolé en Guyane il y a quelques années sera mise en culture. C’est un peu un hasard, mais nos études ont montré que son potentiel pour les biocarburants est réel  !

En savoir + sur le GEPEA

Metromecanica, experte du contrôle 3D industriel, s’installe à Saint-Nazaire

« En 2019, nous nous sommes installés dans l’agglomération nantaise, aux Sorinières », témoigne Bertrand Louriou, DG de Metromecanica France, filiale d’une société espagnole qui avait déjà ouvert, en octobre 2015, un bureau d’études à Toulouse. « Nous avions choisi Nantes et Saint-Nazaire pour une plus grande proximité avec nos clients toulousains, eux aussi sous-traitants d’Airbus ».

Malheureusement, la crise sanitaire bouscule les plans de l’entreprise spécialisée dans la métrologie industrielle. « À la suite de la crise COVID et l’arrêt de contrats du jour au lendemain, nous avons été contraints de fermer le bureau de Nantes pour des raisons économiques, tout en essayant de conserver le plus d’emplois que possible. Grâce à cette prise de risques et malgré des pertes financières en 2020, nous avons pu maintenir certains contrats avec nos clients ». 

Deux appels d’offres remportés en 2021

Pendant 18 mois, l’équipe fonctionne en télétravail. Malgré le contexte difficile, l’entreprise, qui propose des solutions de mesure et de contrôle 3D pour des pièces de très grandes dimensions (avions, bateaux, usines, lignes de production) et pour des pièces plus petites (composants de voitures, avions, bateaux, machines spéciales, turbines, outillages…) réussit à développer de nouveaux marchés. « En mars 2021, nous avons remporté un premier appel d’offres pour le contrôle périodique des outillages de Stelia (devenu Airbus Atlantique en janvier 2022), puis en octobre 2021, un second appel d’offres pour les activités de contrôle 3d d’Airbus Saint-Nazaire ».

Des recrutements et investissements en vue

En septembre 2022, Metromecanica a ainsi pu « rouvrir » l’antenne à Saint-Nazaire, à Montoir-de-Bretagne, au plus près de ses clients. « Nous avons investi dans l’acquisition de deux lasers tracker équipés de scanners haute définition. Ces appareils de mesure 3D, de la dernière génération, permettent la captation de millions de points en quelques secondes. Ils permettent de réaliser des analyses tridimensionnelles de produits de grandes dimensions, de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres avec très grande précision ».

Les équipes de Metromecanica ont développé, tout du long de l’année 2022, une station d’inspection automatique et sans contact appelée « ISI ROB ». Cette station permet la réalisation de contrôle 3D sans contact de pièces mécaniques de petites dimensions. « La force de notre produit tient au fait qu’elle rend le contrôle 3D à la portée de tout le monde. Une journée de formation suffit pour sa prise en main ». La commercialisation de cette station est prévue pour début 2023.

Pour pouvoir répondre aux demandes, le bureau nazairien prévoit de recruter dans les mois à venir une ou deux personnes, ainsi que d’investir dans une machine à mesurer tridimensionnelle. À moyen terme, cet adhérent au pôle EMC2 prévoit d’étendre sa présence géographique en France et de diversifier ses activités sur de nouveaux marchés.

En savoir plus : https://www.metromecanica.com/fr/

« Ce qui surprend le plus, c’est notre capacité à monter des projets ensemble » Yann Pierrick Bernier du lab IBM de Pornichet

Yann Pierrick Bernier appartient à l’entité France Lab d’IBM, qui compte environ 600 développeurs et chercheurs, répartis entre Pornichet et Paris-Saclay, en Ile-de-France. A Pornichet, ce sont 27 développeurs qui travaillent dans ce laboratoire spécialisé sur le logiciel avec deux thématiques principales que sont l’intelligence artificielle et les process de décision. Installés à Saint-Nazaire, les Chantiers de l’Atlantique utilisent notamment la solution d’IBM pour optimiser la prise de décisions sur une chaîne de montage pour la construction des paquebots, grâce à des systèmes informatiques connectés à de l’intelligence artificielle.  « Nous sommes par ailleurs en réflexion avec l’école d’ingénieurs du CESI à Saint-Nazaire pour relancer des formations en langage Cobol, qui fait face à une pénurie d’informaticiens, alors qu’il est encore très en vogue dans les banques et assurances », souligne le responsable. 

La féminisation de la robotique, un cheval de bataille 

L’engagement en faveur de son territoire est plus qu’un sacerdoce pour Yann Pierrick Bernier. Dès 2014, le responsable d’IBM lance un concours de robotique pour encourager les collégiens, et les filles notamment, à se lancer dans cette voie de la découverte des métiers de la programmation et du codage. Depuis, ce sont chaque année 1200 collégien.nes par an du bassin nazairien qui y participent. IBM se charge de prêter les robots aux établissements scolaires, tandis que le concours mobilise toutes les compétences, bien au-delà du seul cours de technologie.  « Afin de rendre la robotique plus attirante pour les filles, nous avons créé l’épreuve du robot le plus fun qui peut jouer de la musique par exemple ».  Tout le corps enseignant est mobilisé, des professeurs de mathématique à ceux d’anglais, etc, la restitution des exposés se faisant dans les deux langues. En guise de récompense, et à l’issue d’une journée à l’Hippodrome de Pornichet, les équipes gagnantes se voient invitées à une visite d’entreprises du territoire.  Et comme il n’est jamais trop tôt pour commencer, le responsable d’IBM vient d’élargir le challenge aux classes de primaire. Avec un bénéfice qui se fait déjà sentir. « Une étude a révélé que 88% des filles en baccalauréat technique et en études supérieures à Saint-Nazaire disent avoir pris leur décision grâce à ce concours ». 

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Faire rayonner le savoir-faire du territoire 

Prochaine étape, les étudiants de l’école d’ingénieurs du CESI de Saint-Nazaire. A la rentrée 2022, un nouveau challenge sera proposé aux étudiants sur le thème du handicap chez les enfants. Avec en ligne de mire, l’idée de donner une envergure nationale à ce challenge étudiants. « En 2023, nous demanderons aux étudiants des 25 CESI de France d’aller chercher des problématiques dans les entreprises de leur territoire respectif afin d’y apporter des solutions ». Un défi ambitieux porté par le laboratoire IBM de Pornichet, qui donnera lieu à une restitution des résultats sur la presqu’île du 24 au 26 mai 2023, avec pour objectif de « faire connaître et rayonner ce territoire industriel et innovant qu’est la presqu’ile Saint-Nazaire-Pornichet ». « Ce concours est aussi un moyen de séduire et de fidéliser les compétences sur le territoire, c’est une voie pour les futures embauches ». 

Recrutement de 70 nouveaux collaborateurs à Nantes en 2022

IBM France vient d’ailleurs de lancer le recrutement de 50 jeunes talents sur Nantes, ainsi que d’une vingtaine de collaborateurs expérimentés pour les encadrer. « Nous profitons ici d’une incroyable qualité de vie. Mais c’est la forte cohésion de l’écosystème, notre capacité à travailler et à monter des projets ensemble entre écoles, entreprises (Airbus, Chantiers de l’Atlantique…) et collectivités, qui surprend et séduit le plus les jeunes que je rencontre ». 

Le Groupe IS ouvre un centre de formation au métier de soudeur à Saint-Nazaire

Le soudage entre dans la fabrication d’une majorité d’équipements industriels ou grand public et le Groupe IS propose, un peu partout dans le monde, ses expertises en la matière (Recherche, enseignements, contrôle, inspection de grands chantiers, certification). Tous les grands secteurs de l’industrie sont concernés : pétrole et gaz, aéronautique, chantiers navals, nucléaire, agroalimentaire, etc. « Pour former des profils qualifiés autour des métiers du soudage, le Groupe IS a ouvert pas moins de 18 centres de formation en France, dont le celui de Montoir-de-Bretagne », précise Ivan Crétel, responsable du centre. « Ici, nous sommes situés dans une zone stratégique où se côtoient de grands donneurs d’ordre, à la recherche permanente de soudeurs ou soudeuses qualifiés. » 

Acteur de l’insertion et de la réinsertion professionnelle 

Avec 10 000 stagiaires formés par an en France, le Groupe IS est un acteur majeur de l’insertion et de la réinsertion professionnelle. « À Montoir, nous formons des profils — parfois éloignés de l’emploi — à des métiers pénuriques », précise Ivan Crétel. « Après une remise à niveau, les stagiaires sont formés au soudage et à l’assemblage dans nos locaux, avant de poursuivre la pratique sur le terrain, dans les locaux du futur employeur. Ce qui plaît aux recruteurs, c’est que nous connaissons leurs besoins spécifiques et nous dispensons des formations adaptées, très concrètes. Notre deuxième point fort, c’est notre culture ancrée autour de la sécurité. Nos stagiaires sont fortement sensibilisés sur ce point ». À Montoir-de-Bretagne, 300 stagiaires sont formés chaque année.


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30 postes en CDI à pourvoir

Présent lors de l’événement Business Industrie Saint-Nazaire les 15 et 16 juin derniers, Ivan Crétel a collecté les demandes de trois industriels pour créer un parcours de formation dans le cadre d’une POEC (Préparation Opérationnelle à l’emploi Collective) avec Pôle Emploi. « Le problème, c’est que les candidats manquent ! Or, à la clé, pas moins de 30 postes en CDI existent. Nous invitons tous ceux et celles qui sont intéressés à nous contacter ou à venir frapper à notre porte. Nos locaux sont juste à côté de la gare de Montoir ». À bon entendeur…

Pour en savoir plus sur le Groupe IS