L’entreprise à mission qui fait rimer inclusion avec innovation
Née en 1987 comme atelier protégé, l’entreprise adaptée s’est transformée au fil des décennies en entreprise à mission, ancrée sur son territoire et engagée en faveur de l’inclusion. Saprena déploie aujourd’hui ses multiples expertises bien au-delà de la Loire-Atlantique.
L’aventure débute à Rezé en 1987, lorsque l’ADAPEI 44 (aujourd’hui ADAPEILA) crée la Société d’Atelier Protégé de la Région Nantaise. L’objectif est alors de permettre aux travailleurs autonomes des ESAT (Etablissements ou Services d’Accompagnement par le Travail) d’évoluer vers un environnement plus ouvert. Les premières activités – savonnerie, découpe, conditionnement – prennent rapidement de l’ampleur, jusqu’à produire pour Disney et les hôtels Mercure en 1994.
Alexandra Douillard-Miailhe, directrice générale depuis 2017, résume bien cette philosophie héritée de la culture fondatrice de l’entreprise : « Je pars d’un principe simple : chacun est différent et chacun a le droit de trouver sa juste place. Quand on aborde les relations et le management avec cette conviction, il n’y a plus d’opposition inutile : toute l’énergie peut alors servir à construire ensemble. » Au fil des années, Saprena diversifie ses prestations : espaces verts, nettoyage, logistique, maintenance industrielle… En 2013, une implantation à Saint-Nazaire marque un tournant industriel majeur avec les premières prestations in situ pour Airbus.
L’entreprise à mission nous aide à créer de la cohérence dans tout ce que nous faisons. Elle nous donne une boussole et nous oblige à garder le cap.

Directrice de SAPRENA

Devenir une SCIC, c’était un choix assumé : celui de garantir que la richesse créée par les salariés reste sur le territoire et leur soit redistribuée.
2017 – 2020 : un changement de modèle et de gouvernance
En 2017, avec l’arrivée d’Alexandra Douillard-Miailhe à la direction et la volonté de Marc Marhadour, président de Saprena, ainsi que du conseil d’administration, une transformation majeure s’est engagée. En un an, Saprena devient une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Ce choix n’est pas qu’un changement juridique : il redéfinit la manière dont Saprena s’inscrit dans le territoire. « Devenir une SCIC, c’était un choix assumé : celui de garantir que la richesse créée par les salariés reste sur le territoire et leur soit redistribuée. » Ce mouvement s’accompagne d’une structuration renforcée avec de grands donneurs d’ordre, notamment industriels. Pour répondre à Airbus, Saprena crée l’un de ses premiers Groupements Momentanés d’Entreprises Adaptées (GMEA). Une innovation qui renforce la collaboration de Saprena avec l’écosystème local : « Je suis régulièrement étonnée par la capacité des entreprises de ce territoire à se mettre en mouvement et à innover. »

2021 – 2023 : l’audace d’innover en pleine turbulence
La pandémie de COVID-19 surprend le monde entier et crée des turbulences : « les années 2020 à 2022 ont été dures, mais dans chaque contrainte, il existe une opportunité. On peut choisir de ne voir que le mur… ou d’imaginer ce qu’il y a derrière. C’est ce qui permet de le franchir plus facilement. » Les équipes sont redéployées : certains salariés des espaces verts viennent en renfort du conditionnement pour produire du gel hydroalcoolique. Un élan collectif que la directrice générale qualifie d’exceptionnel ! Alors que l’arrêt brutal de certaines activités de production met en lumière la dépendance de Saprena à la sous-traitance industrielle, l’entreprise choisit d’avancer et décide de créer ses propres marques. La gamme Simplessens, des produits d’hygiène et de détergence dédiés à l’hôtellerie, est lancée en 2022. La même année, l’entreprise élargit son champ d’action en intégrant l’entreprise adaptée L’Albizia, avec une activité de restauration collective et à un restaurant solidaire ouvert au public à Orvault. En 2023, Saprena s’étend dans trois nouvelles régions grâce à un GMEA développé pour Airbus Atlantic, confirmant son changement d’échelle. Enfin, la gamme de produit d’hygiène UNIQUES, destinée à la grande distribution, est déployée en Loire-Atlantique en fin d’année 2024.
Je suis régulièrement étonnée par la capacité des entreprises de ce territoire à se mettre en mouvement et à innover.
2024 – 2025 : devenir une Entreprise à Mission
Sur cette période, l’entreprise formalise sa « raison d’être » et devient Entreprise à Mission. Une démarche collective à laquelle les clients, les prestataires, les partenaires et les salariés-associés ont contribué. Elle s’articule autour d’une raison d’être : « entreprendre et travailler autrement, en favorisant la diversité sociale et économique dans le respect de l’environnement ». « Je ne pousse personne à devenir entreprise à mission. En revanche, j’encourage tous les dirigeants à réfléchir sincèrement à leur raison d’être, au cadre qu’ils veulent poser et aux valeurs qu’ils souhaitent défendre. L’entreprise à mission nous aide à créer de la cohérence dans tout ce que nous faisons. Elle nous donne une boussole et nous oblige à garder le cap ».

Et demain ?
Aujourd’hui, Saprena emploie plus de 500 collaborateurs, dont plus de 300 en situation de handicap, et son chiffre d’affaires s’élève à 22 millions d’euros. L’entreprise prépare la construction d’un nouveau bâtiment de restauration collective pour 2027, doublant presque sa capacité de production. Elle envisage, par ailleurs, un déploiement national de sa gamme UNIQUES en 2026, ainsi que lancement d’une offre de gestion différenciée des espaces verts. « Le modèle des 12 tontes par an, c’est fini ! Saprena adopte une nouvelle approche de la gestion des espaces verts afin de proposer des prestations qui s’adaptent aux enjeux du changement climatique et qui préservent la biodiversité. C’est une démarche qui se fait en co-construction avec nos clients ».

Aspasia Nanaki intègre le comité de mission de Saprena
En tant que manager de mission de Nantes Saint-Nazaire Développement, intégrer le comité de mission de Saprena est une réelle opportunité stratégique pour approfondir ma compréhension des modèles économiques à impact et des enjeux sociaux et environnementaux d’une SCIC. Cette implication favorise des échanges de bonnes pratiques entre acteurs engagés et contribue à renforcer les passerelles entre développement économique, inclusion sociale et transition écologique au service du territoire.
