Les 1ères Assises nationales du réemploi à Nantes : une nouvelle ère pour l’économie circulaire

« Cela fait sens pour le territoire de Nantes Métropole d’accueillir ces Assises du réemploi », s’est félicité Francky Trichet, vice-président en charge de l’innovation à Nantes Métropole. « Nous avons lancé la dynamique Nantes, Terre de réemploi parce que le réemploi relie les filières, du textile au bâtiment, en passant par les ressourceries de proximité. On est très fiers que les acteurs territoriaux locaux se mobilisent aussi pour Rcube. »

La création d’un fonds d’investissement

Depuis plus de dix ans, Rcube fédère les professionnels du secteur autour de trois axes : réduire, réemployer et réutiliser. L’association regroupe aujourd’hui 400 partenaires, représentant plus de 2 milliards d’euros d’activité et 10 000 emplois. « Notre vocation est claire : prolonger la durée de vie des produits et des matières », explique Benoît Varin, co-fondateur de Rcube, fédération professionnelle de réemploi et réparation. L’événement nantais sera aussi l’occasion d’annoncer la création d’un fonds d’investissement dédié au réemploi, une première en France.

Atteindre 30% de réemploi d’ici à 2030

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le marché de la seconde main est estimé à 105 milliards d’euros, et 64 % des Français achètent déjà un produit d’occasion. Pourtant, le taux de réemploi global ne dépasse pas 1 %. L’objectif affiché de la fédération est ambitieux : atteindre 30 % d’ici 2030. Un défi à la hauteur des enjeux environnementaux : un produit réemployé permet 82 % de réduction d’empreinte carbone par rapport à du neuf.

Nantes, pionnier dans le réemploi

Au-delà des chiffres, ces Assises du réemploi ont l’ambition de poser les bases d’une stratégie nationale du réemploi, encore inexistante à ce jour. « Grâce à cet événement, nous allons amorcer la construction de ce schéma directeur, essentiel pour structurer la filière », poursuit Benoît Varin. Des thématiques comme le droit à la réparation, la fiscalité équitable ou la labellisation des produits reconditionnés seront au cœur des échanges.

Rcube milite également pour la reconnaissance du label RecQ – Reconditionnement de Qualité-, déjà adopté par plusieurs grandes enseignes comme Orange, et audité par Dekra. Ce label vise à garantir la fiabilité et la traçabilité des produits d’occasion, à l’image du label AB dans l’agriculture biologique.

Enfin, le potentiel est considérable en termes d’emploi. D’après le ministère du Développement durable, le réemploi pourrait générer plus de 400 000 emplois qualifiés (contre 370 000 actuellement) en France.

Les entreprises nantaises ouvrent leurs portes

À Nantes, ces Assises vont permettre de démontrer que le réemploi n’est plus une option, mais une réponse concrète aux transitions environnementales et sociétales et aux besoins du territoire nantais. Un grand nombre d’entreprises nantaises de tous les secteurs sont partenaires des Assises du réemploi et ouvriront leurs portes à cette occasion.

Pour Underdog, l’enjeu se situe à deux niveaux : l’accès au gisement, avec seulement 2% de ces produits reconditionnés aujourd’hui, et la création d’emploi à l’échelle locale. L’entreprise de reconditionnement d’électroménager emploie déjà 40 personnes à Nantes.

« Ces Assises vont permettre de voir comment nous pouvons contribuer à ramener de l’emploi sur le territoire« , souligne Philippe Courtaud, responsable du centre technique Cyneo qui facilite le réemploi des matériaux de construction et fédère déjà 160 acteurs.

Parmi les autres entreprises nantaises à découvrir lors des Assises : Redeem-medical (prothèses), Altkin (réemploi de cartouches), Joulenvrac (batteries de vélo et trottinettes), Kignon (biscuiterie), La Poste, Bouge ta Frip’ (friperie).

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