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Le programme PACE connecte la culture et les entreprises

Le programme PACE connecte la culture et les entreprises

Initié par Nantes Métropole, le Programme d’Action Culturelle en Entreprises (PACE) propose des parcours pour découvrir et expérimenter des disciplines culturelles et artistiques. Un dispositif sur mesure qui s’appuie sur l’écoute et l’engagement des salariés.

« La culture est la grande absente de la démarche RSE des entreprises », observe Doris Abéla, en charge de la mission « Économie responsable, International et Culture » à Nantes Métropole. « Elle constitue pourtant un réel levier d’engagement de l’entreprise sur son territoire et participe au bien-être et à l’implication des salariés ». Forte de ce constat, Nantes Métropole a conçu le Programme d’Action Culturelle en Entreprises (PACE), en lien avec des acteurs économiques et culturels. Une première expérimentation a été lancée en 2022 avec deux entreprises nantaises, Arest et Nature et Aliments.

Un parcours artistique sur mesure

Le programme permet aux entreprises de découvrir et de vivre des expériences artistiques et culturelles, déclinées dans des parcours thématiques sur mesure. « Nous prenons en compte l’histoire et les enjeux de l’entreprise, et nous analysons les pratiques culturelles par un questionnaire aux équipes », explique Doris Abéla. Cette première phase permet de définir des axes, affinés par des entretiens individuels et confidentiels avec tous les salariés. « Les pratiques culturelles individuelles relèvent de l’intime et elles sont souvent peu partagées entre collègues », constate de son côté Emma Olmos, chargée de mission.

Les salariés au cœur du dispositif

Sur la base de ce diagnostic, l’équipe PACE propose des parcours thématiques, en concertation avec les salariés. Pour Nature et Aliments, cinq parcours ont ainsi été mis en place : photo, son, littérature, couleurs (fresque participative) et sciences naturelles. « Le champ de la culture est très vaste, et la culture scientifique et technique en fait partie » commente Doris Abéla. Si l’engagement du dirigeant est incontournable, le PACE s’appuie largement sur les salariés : chaque parcours est piloté en interne par un référent volontaire. « Certains s’emparent plus facilement de ces sujets, d’autres ont davantage besoin d’être convaincus. »

Défier les réticences

Les thèmes proposés sont basés à la fois sur les appétences, mais aussi sur l’éloignement, voire le rejet qui a pu s’exprimer vis-à-vis de certaines disciplines. « Arest s’est montrée peu attirée par l’opéra et les Beaux-Arts, nous sommes venus défier cela en proposant deux parcours, parmi les cinq proposés, dédiés à ces arts. C’est dans ce travail d’acculturation que réside notre plus-value », assure Doris Abéla.

Un réseau de partenaires culturels

Le programme est construit en collaboration avec des partenaires aguerris aux démarches de médiation culturelle, qui donnent des clés d’analyse et aident à apprécier le travail et la démarche artistique. « Nous leur exposons le diagnostic, les enjeux, et le budget que l’entreprise est prête à consacrer. »

Un accompagnement dans la durée

Le PACE s’étale en moyenne sur deux à trois ans. « Chaque parcours est conçu de manière progressive et intègre plusieurs étapes menant, par exemple, à la découverte d’une œuvre ». Avant d’assister à la première de l’opéra Béatrice et Bénédict, les équipes d’Arest ont pu visiter les coulisses, observer la fabrication des décors et des costumes, bénéficier d’une initiation au chant, participer à une session publique de « Ça va mieux en le chantant », et assister à une répétition du chœur.

Cherche entreprises engagées pour rejoindre le programme

Aujourd’hui, la méthode a été éprouvée et les deux expérimentations sont en voie d’achèvement. Nantes Métropole s’est appuyée sur Audencia pour l’évaluation du programme. « Nous avons établi un questionnaire pour connaitre la satisfaction des équipes et ce qu’elles veulent mettre en place par la suite. Nous interrogeons aussi les impacts en termes de relation entre les salariés, de bien-être au travail et d’implication ». Nantes Métropole cherche de nouvelles entreprises volontaires pour intégrer ce programme. « Cela demande un certain engagement y compris sur le plan financier », reconnait Doris Abéla. Si le diagnostic est gratuit, les entreprises financent directement les actions des partenaires culturels.

Renouer avec l’histoire

« La culture était auparavant beaucoup plus présente dans l’entreprise, notamment dans l’après-guerre, où elle était en particulier portée par les syndicats et les comités d’entreprise », rappelle Doris Abéla. En participant au développement du capital culturel des salariés au sein de l’entreprise, le PACE revendique cet héritage et renoue avec cette tradition, en l’inscrivant dans les démarches RSE des entreprises d’aujourd’hui.

> Pour plus d’informations, contactez Doris Abéla